Réunion du cabinet de sécurité suite aux tensions au Liban et en Cisjordanie
Les ministres ne voteront pas, lors de la réunion, sur une série de mesures visant à renforcer l'AP car Netanyahu craint d'être critiqué en raison du récent attentat à Tel Aviv
Le cabinet de sécurité de haut niveau s’est réuni dimanche après-midi pour évoquer les récentes tensions à la frontière libanaise et en Cisjordanie.
Bien que programmée à l’avance, la réunion a également prévu d’aborder l’attentat terroriste de samedi soir à Tel Aviv, au cours duquel un membre du groupe terroriste du Jihad islamique palestinien de la région de Jénine a abattu un policier municipal. On craint également une escalade potentielle de la violence en Cisjordanie après qu’un Palestinien a été tué lors d’affrontements avec des résidents d’avant-poste vendredi soir. Deux Israéliens ont été arrêtés à la suite de cette fusillade.
Les médias israéliens ont indiqué que les ministres ne voteront pas, au cours de la réunion, sur une série de mesures visant à renforcer l’Autorité palestinienne (AP) – que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a promis à l’Administration Biden de faire avancer – parce que le Premier ministre craint d’être critiqué en raison de la proximité de l’attentat de Tel Aviv, mais que ces mesures seront discutées.
L’Administration Biden a qualifié samedi soir « d’attaques terroristes » les deux fusillades qui ont coûté la vie à un Palestinien et à un Israélien au cours du week-end.
Vendredi soir, Qusai Jamal Matan, 19 ans, a été tué d’une balle dans le cou dans la ville cisjordanienne de Burqa, près de Ramallah, selon des responsables palestiniens de la Santé et des sources de la défense israélienne. Il a été enterré samedi.
Un résident israélien a été blessé par des pierres qui lui ont été lancées dans la ville. Il a été transporté par des secouristes à l’hôpital Shaare Zedek de Jérusalem pour y être soigné, a indiqué la police.
Il a ensuite été arrêté parce qu’il était soupçonné d’avoir ouvert le feu et d’avoir tué Matan, mais il est resté hospitalisé pour un traumatisme crânien.
Craignant de nouvelles violences, l’armée a déclaré samedi que le secteur en question était une zone militaire fermée et y ont stationné un certain nombre de soldats.
Les violences commises par les résidents d’implantations se sont multipliées ces derniers mois, les Nations unies faisant état vendredi de près de 600 attaques contre des Palestiniens et leurs biens au cours des six derniers mois.
Hen Amir, 42 ans, le policier municipal israélien qui a succombé à ses blessures par balle lors de la fusillade terroriste à Tel Aviv et son collègue ont approché un suspect qu’ils ont vu marcher à l’intersection des rues Montefiore et Nachalat Binyamin, où les dizaines de restaurants, de cafés et de bars sont bondés le samedi soir.
Le suspect a d’abord refusé de répondre à leurs appels, et lorsque les deux agents sont descendus de leurs motos, le Palestinien a sorti une arme de poing et a ouvert le feu, touchant l’un des policiers, selon les représentants des forces de l’ordre.
L’attaque terroriste s’est produite alors que les manifestants contre la refonte judiciaire du gouvernement se rassemblaient pour la 31e semaine consécutive de manifestations à Tel Aviv et dans le reste du pays.
La semaine dernière, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, et le président Isaac Herzog se sont rendus séparément à la frontière nord d’Israël avec le Liban, dans un contexte de tensions accrues vis-à-vis du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah.
Selon l’armée, Halevi a visité la nouvelle barrière de sécurité qu’Israël construit le long de la frontière, entièrement en territoire israélien, et a rencontré des officiers chargés de surveiller la zone.
Un communiqué de l’armée israélienne indique qu’il a également tenu des délibérations avec des commandants qui « ont examiné les derniers incidents survenus à la frontière et présenté une variété de moyens utilisés par la division pour perturber et déjouer les violations de la souveraineté [israélienne] dans la zone frontalière ».
Ces dernières semaines, des activités du Hezbollah ont été repérées à plusieurs reprises le long de la frontière avec Israël, des incidents qu’Israël considère comme des provocations délibérées. Des tentes ont notamment été érigées au-delà de la Ligne bleue reconnue par les Nations unies. Le groupe soutenu par l’Iran a ensuite démonté l’une d’elles, tout en menaçant d’attaquer si Israël décidait de démanteler l’autre.
Lors de sa visite à la frontière, le président Isaac Herzog a averti le Hezbollah de ne pas tester la détermination d’Israël, alors que lui-même et plusieurs soldats utilisaient des jumelles pour observer le Liban.
Le président a également exprimé sa sympathie à l’égard des citoyens libanais.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait averti que son organisation chiite répondrait à tout « acte stupide » de la part d’Israël. Plus tard, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi aux propos de Nasrallah en déclarant qu’il était « préférable qu’il ne nous mette pas à l’épreuve ».
Au cours d’une réunion distincte dimanche dernier, les responsables de la Défense ont présenté à Netanyahu un aperçu des renseignements et des évaluations de la situation, selon la Douzième chaîne, qui a déclaré que Nasrallah est susceptible de mener des provocations le long de la frontière, sentant qu’Israël, confronté à une crise interne en cours due à la refonte judiciaire, ne réagira pas fermement.
À la suite de cette réunion, le Bureau de Netanyahu avait publié une déclaration vague indiquant que le Premier ministre avait accepté les recommandations et les plans d’action proposés par l’armée israélienne et l’establishment de la Défense, sans fournir de détails.
Les tensions à la frontière entre Israël et le Liban se sont récemment accrues. Israël et le Liban n’ont pas de frontière officielle en raison de différends territoriaux, mais ils respectent en grande partie la Ligne bleue reconnue par les Nations unies. La Ligne bleue est marquée par des barils bleus le long de la frontière et se trouve à plusieurs mètres de la clôture israélienne dans certaines zones, qui est entièrement construite sur le territoire israélien.
La zone où les tentes ont été dressées a été prise à la Syrie par Israël lors de la Guerre des Six Jours en 1967, puis annexée de fait avec le plateau du Golan et le village de Ghajar. Le gouvernement libanais affirme que la zone appartient au Liban.