Rivlin entamera lundi les consultations visant à désigner le Premier ministre
Le président rencontrera les cadres de chaque parti par ordre de sièges obtenus — depuis le Likud jusqu'à Raam-Balad ; les échanges seront diffusés en direct
Le président Reuven Rivlin entamera lundi les consultations avec les dirigeants et cadres des 11 partis ayant remporté des sièges à la Knesset au terme des élections du 9 avril, afin d’entendre leurs recommandations pour le poste de Premier ministre.
Le président israélien rencontrera les représentants de chaque parti par ordre de taille, a fait savoir son bureau, à commencer par celui le plus représenté à la Knesset, et le parti ayant obtenu le moins de sièges pour finir.
Reuven Rivlin semble certain de confier la tâche de former un gouvernement à Benjamin Netanyahu, qui devrait être en mesure de former une coalition de 65 sièges incluant le Likud (36 sièges), Shas (8), Hayadout HaTorah (7), l’Union des partis de droite (5), Koulanou (4) et peut-être Yisrael Beytenu (5).
Dans la nuit de jeudi à vendredi, la commission centrale électorale a confirmé la victoire de Benjamin Netanyahu en publiant le décompte complet des voix, 60 heures après la fermeture des bureaux de vote. Il est au pouvoir sans discontinuer depuis 10 ans, et également occupé la fonction de Premier ministre de 1996 à 1999, il entamerait ainsi son cinquième mandat. En juillet, il aura détrôné David Ben Gurion, qui détient le record de longévité.
Selon un communiqué de la commission centrale électorale diffusé dans la nuit de jeudi, tous les votes ayant été comptés, vérifiés et revérifiés, le parti du Likud a devancé son rival Kakhol lavan avec 26,45 % des voix, remportant ainsi 36 des 120 sièges de la Knesset et un de plus qu’initialement annoncé. Kakhol lavan a obtenu, pour sa part, 35 sièges, soit 26,11 % des voix.
Interrogé vendredi matin sur ses propos pré-électoraux selon lesquels la mission de former une coalition devrait revenir au parti ayant remporté le plus de sièges, Kakhol lavan n’a pas souhaité commenter.
La droite et les partis ultraorthodoxes ont tous dit qu’ils recommanderaient Benjamin Netanyahu pour former un gouvernement, à l’exception d’Avidgor Liberman, qui a exclu de rejoindre une coalition menée par Benny Gantz, mais il a dit qu’il n’était pas sûr de faire équipe avec Benjamin Netanyahu. Sans lui et son parti Yisrael Beytenu Benjamin Netanyahu ne disposeraient que de 60 sièges, il leur manquerait donc un siège pour obtenir une majorité. Néanmoins, il tenterait de trouver un moyen d’inclure l’ancien ministre de la Défense, peut-être en lui octroyant un poste important et en tentant de trouver des compromis pour réconcilier le laïc Liberman et les partis ultraorthodoxes.
Lundi, Reuven Rivlin recevra le Likud, Kakhol lavan, Shas, Yahadout HaTorah, Hadash-Taal et le Parti travailliste. Il consultera, le lendemain, les dirigeants de Yisrael Beytenu, l’Union des partis de droite, le Meretz, Koulanou et Raam-Balad.
Le président a annoncé mercredi que les discussions seraient diffusées en direct « par souci de transparence » et pour la première fois, « une décision historique et pionnière ».
Lors de ces discussions, chacun désignera celui qui aura la première occasion de constituer une majorité. Ce membre de la Knesset, pas forcément celui ayant été le plus recommandé ou celui qui se trouve à la tête de son parti, disposera ensuite de 28 jours pour former un gouvernement, avec un délai supplémentaire possible de 2 semaines, à la discrétion du président.
En amont des élections, Netanyahu avait souligné que ce qu’il avait dit prouvait l’absolue nécessité pour le Likud d’obtenir plus de sièges que les autres, affirmant que Reuven Rivlin choisirait le dirigeant du parti le plus représenté à la Knesset de former un gouvernement.
Dans un enregistrement diffusé par la télévision israélienne Benjamin Netanyahu avait déclaré aux membres du Likud que le président Reuven Rivlin « cherche simplement une excuse » pour charger d’autres partis de former un gouvernement à l’issue des élections. Une affirmation fortement démentie par le chef de l’État.