Saar invite la communauté internationale à condamner le « mal absolu » de la Syrie de Sharaa
« Ce sont les derniers à pouvoir parler » : Sharaa balaie d’un revers de main les menaces israéliennes contre la Syrie

Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a invité la communauté internationale à condamner les actions des dirigeants islamistes en Syrie.
« Ils étaient djihadistes et ils le restent, même si certains de leurs dirigeants portent des costumes », a déclaré Saar lors d’une réunion à la Knesset de son parti Tikva Hadasha, en faisant allusion au nouveau gouvernement syrien dirigé par le président par intérim Ahmed al-Sharaa.
« La communauté internationale doit revenir à la raison… Elle doit élever la voix contre la barbarie des assassinats de civils, contre le mal absolu que représentent ces djihadistes », a poursuivi le ministre des Affaires étrangères, a expliqué son cabinet.
Saar a rappelé ses mises en garde répétées aux chefs d’Etat et de gouvernement de ne pas faire confiance au nouveau régime et il a condamné les persécutions rapportées de minorités en Syrie, dont les communautés alaouites et kurdes.
« J’ai mis en garde contre l’apparente amabilité de [Sharaa] et de ses hommes et contre le risque de vengeance ou de violences à l’encontre de la minorité alaouite, tout comme leur intention de mettre un terme à l’autonomie kurde », a-t-il expliqué.
Saar a dit : « Ce week-end, il s’est malheureusement avéré… que mes mises en garde étaient fondées. Les agents de HTS massacrent sans pitié leur propre peuple – leurs propres citoyens. Rien qui ne soit de nature à surprendre ceux qui connaissent leur passé terroriste. »
Les chefs d’Etat et de gouvernement « doivent cesser d’accorder ne serait-ce qu’une once de légitimité à un régime dont les premières mesures sont de telles atrocités », a déclaré Saar. « Il faut tirer les conclusions de ce qui s’est passé et examiner le moyen de protéger les minorités en Syrie. »
Saar a rendu hommage aux actions de Tsahal pour démilitariser le sud de la Syrie en disant que les « opérations de sécurité israéliennes … que ce soit dans la zone tampon [du sud de la Syrie] ou lors de destructions de systèmes d’armes qui auraient pu tomber entre les mains de djihadistes en Syrie – se sont avérées pertinentes, massives et adaptées ». Il a par ailleurs ajouté qu’« Israël ne laisserait pas émerger de menaces pour la sécurité à sa frontière avec la Syrie et prendrait toutes les mesures pour l’en empêcher ».

Pour sa part, dans une interview accordée à Reuters, le président syrien par intérim Ahmed al-Sharaa a balayé d’un revers de main les critiques israéliennes.
La semaine dernière, le ministre de la Défense Israël Katz avait qualifié Sharaa de « terroriste djihadiste de l’école d’Al-Qaïda auteur d’actes effroyables contre des populations civiles » et lundi, le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a déclaré que le régime incarnait « le mal absolu ».
Le contrôle du gouvernement syrien est faible dans le sud de la Syrie, là où Israël a établi une présence dans la zone démilitarisée pour dissuader les forces de Sharaa de s’y aventurer.
Sharaa a expliqué que les menaces israéliennes et les propos de Katz étaient des « absurdités ».
« Ils sont les derniers à pouvoir parler », a-t-il assuré en rappelant le nombre élevé de morts tout au long des 17 mois de guerre à Gaza entre Israël et le Hamas.