Seconde Intifada : L’AP doit indemniser les guides israéliens pour les pertes – cour
Le juge de Jérusalem tient Ramallah pour responsable des millions de shekels de pertes causés à l'industrie du tourisme lors de la vague terroriste du début des années 2000
Le tribunal de Jérusalem a statué mardi que l’Autorité palestinienne (AP) devait indemniser des dizaines de guides touristiques israéliens pour les dommages financiers subis pendant la Seconde Intifada.
L’action en justice des guides touristiques affirmait que leurs moyens de subsistance avaient souffert de la campagne de terrorisme palestinien et tenait l’AP pour responsable.
La Seconde Intifada, marquée par de très nombreux attentats terroristes palestiniens, des opérations militaires israéliennes et des troubles de masse, a duré de septembre 2000 à 2005, période pendant laquelle elle a été soutenue par l’AP, alors dirigée par Yasser Arafat.
Les plaignants – 59 guides touristiques représentés par le centre juridique Shurat HaDin – ont déclaré que les attaques terroristes et les menaces de violence avaient porté un coup sévère à l’industrie du tourisme à l’époque.
Le procès a été intenté il y a une vingtaine d’années, au plus fort de l’Intifada.
L’indemnisation des plaignants s’élevait à un total de 5,5 millions de shekels.
Dans une décision partielle rendue en 2019, le juge Moshe Drori avait déclaré l’AP responsable des attaques terroristes et des dommages économiques qui en résultent pour l’industrie touristique israélienne.
« L’Autorité palestinienne avait plusieurs objectifs – non seulement tuer des Juifs et des Israéliens, mais aussi endommager l’économie israélienne, dont le tourisme, afin de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il se soumette aux exigences palestiniennes », a déclaré Drori, selon la chaîne publique israélienne Kan.
Un représentant de l’AP a fait valoir que le tourisme avait diminué à l’époque pour un certain nombre de raisons, notamment la récession économique mondiale et les attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis.
Le juge a rejeté cet argument et a décidé que l’AP était responsable de 95,4 % de la réduction des revenus des guides entre octobre 2000 et mai 2002.
L’AP a également fait valoir que le gouvernement israélien et les résidents d’implantations étaient responsables du conflit et que le terrorisme avait également nui à l’économie palestinienne.
Cet argument a également été rejeté, le tribunal citant les déclarations du dirigeant palestinien emprisonné Marwan Barghouti, qui avait déclaré que l’un des objectifs des attaques terroristes était de nuire au tourisme pour faire pression sur le gouvernement israélien.
L’AP est peu susceptible de payer la somme, mais Israël pourrait éventuellement déduire l’indemnisation des impôts qu’il perçoit pour l’AP.
Sur les 59 plaignants qui ont déposé le dossier, 14 sont décédés depuis et ont été représentés dans l’affaire par leurs héritiers.