Strasbourg : un suspect interpellé après une agression et des tags antisémites
Le suspect, déjà condamné pour des faits de délinquance et souffrant de multiples addictions, a été placé en garde à vue

Un homme de 38 ans, soupçonné d’avoir « bousculé » mercredi à Strasbourg un graffeur portant un T-shirt avec la mention « Israël » puis écrit sur le sol « interdit aux juifs » et « salope », a été interpellé vendredi, a-t-on appris de source policière.
Le suspect, déjà condamné pour des faits de délinquance et souffrant de multiples addictions, a été interpellé « en début d’après-midi » à son domicile à Strasbourg puis placé en garde à vue, selon cette même source.
Il a un profil de « petit délinquant de quartier » mais n’était pas connu pour des faits d’antisémitisme, a-t-on ajouté, précisant qu’il a été identifié grâce à une « enquête de voisinage » et à des éléments fournis par la victime.
Il sera jugé « lundi à 14h00 en comparution immédiate », a indiqué à l’AFP l’avocat du graffeur, Me Raphaël Nisand. Celui-ci s’est félicité de la « rapidité de l’enquête » qui montre que « la police et la justice ont pris les choses vraiment très au sérieux ».
« C’est un traitement remarquable du dossier », a-t-il souligné.
Le suspect est soupçonné d’avoir agressé verbalement et bousculé mercredi en fin d’après-midi un jeune graffeur juif qui était en train de décorer pour le compte de la ville de Strasbourg un boîtier électrique près d’une cité sensible.
Celui-ci portait un T-shirt avec différents noms de villes et de pays, parmi lesquels « Israël », avait indiqué son avocat, Me Raphaël Nisand.
Selon les premiers éléments, le suspect interpellé se serait approché avec un autre homme – dont le rôle semble beaucoup plus passif – du graffeur pour le bousculer, avant de lui lancer : « Tu es juif, tu n’as rien à faire ici ». Il lui a même demandé « d’aller changer » de T-shirt, ce que le graffeur a fait, selon Me Nisand.
Revenu finir son travail, la victime a de nouveau été prise à partie par le même homme, cette fois seul. Toujours aussi virulent, il a exigé que le graffeur lui remette l’une de ses bombes de peinture avec laquelle il a tagué au sol « interdit aux juifs » et « salope », a expliqué Raphaël Nisand.
« Très traumatisé », son client est parti et a prévenu son responsable à la mairie de Strasbourg qui a lui aussi été agressé verbalement lorsqu’il s’est rendu sur place.
Le graffeur a déposé plainte pour « menaces » et « injures raciales », selon Me Nisand, qui a également été mandaté par l’agent de la ville, le Consistoire israélite du Bas-Rhin et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) pour déposer plainte.
Dans un communiqué, le BNVCA a salué « les policiers de Strasbourg qui ont interpellé dans un temps très proche de l’infraction l’un des auteurs de l’agression antisémite ».