Israël en guerre - Jour 468

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Sur fond d’apaisement des tensions, Cohen et Blinken évoquent la réforme judiciaire

Quelques jours après les propos critiques de Biden, le ministre des Affaires étrangères a dit l’importance des relations bilatérales et sa fierté de représenter un pays libre

Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, à droite, et le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, tenant une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères, à Jérusalem, le 30 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, à droite, et le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, tenant une conférence de presse au ministère des Affaires étrangères, à Jérusalem, le 30 janvier 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Dans le but d’apaiser les tensions entre les États-Unis et Israël, les chefs de la diplomatie des deux pays se sont entretenus par téléphone, tard jeudi soir, pour réaffirmer la vigueur de la relation bilatérale.

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et son homologue israélien, Eli Cohen, ont rappelé jeudi « l’importance » des liens entre les Etats-Unis et Israël, suite au différend public entre les deux alliés, a indiqué le Département d’Etat.

Lors de cette conversation téléphonique, MM. Cohen et Blinken « ont réaffirmé l’importance de relations bilatérales durables entre les Etats-Unis et Israël », a déclaré le porte-parole du Département d’Etat, Vedant Patel, dans un communiqué.

« Les relations avec les États-Unis constituent un pilier des relations étrangères d’Israël », a déclaré Cohen après son entretien.

« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour renforcer les liens avec notre plus grand ami, et je suis heureux de pouvoir communiquer librement avec le Secrétaire d’État Antony Blinken. »

Cohen a ajouté que Blinken et lui avaient également parlé de l’élargissement des accords d’Abraham.

M. Blinken a par ailleurs réaffirmé le soutien américain à la création d’un Etat palestinien, éventualité que rejettent la plupart des membres du gouvernement Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d’Israël.

Le secrétaire d’Etat américain « a souligné l’importance de s’abstenir de toute action unilatérale susceptible d’exacerber les tensions », a rapporté M. Patel.

M. Biden, qui connaît M. Netanyahu depuis des dizaines d’années maintenant, espérait, à son arrivée au pouvoir en 2021, se tenir à distance des différends publics avec lui, qui ont émaillé la présidence de Barack Obama, dont il était le vice-président.

Le compte-rendu israélien de la conversation indique que l’entretien a également porté sur la réforme judiciaire, point de discorde important entre Jérusalem et Washington.

Les deux hommes ont également parlé des pourparlers, conduits par le président Isaac Herzog, pour trouver un consensus sur la question.

« Le ministre des Affaires étrangères Cohen a dit au Secrétaire Blinken qu’il était fier d’être israélien et ministre dans un pays comme Israël, qui garantit la liberté de manifester », peut-on lire dans le communiqué israélien.

On y apprend également que les deux diplomates « ont abordé des questions communes, comme l’Iran, et la manière de servir leurs intérêts mutuels, comme la poursuite de l’intégration régionale d’Israël ».

« Le secrétaire d’Etat a réitéré l’engagement des États-Unis en faveur d’une solution à deux États, salué les récents efforts visant à désamorcer les tensions entre Israéliens et Palestiniens par le biais de réunions [régionales] à Aqaba et à Charm el-Cheikh et souligné l’importance de s’abstenir de toute action unilatérale susceptible d’exacerber les tensions », a fait savoir le cabinet de Blinken.

Le compte-rendu américain ne fait, lui, pas mention de la réforme judiciaire, actuellement mise entre parenthèses par le gouvernement israélien.

Mardi, le président américain Joe Biden avait appelé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à renoncer à son projet controversé de réforme de la justice. « Ils ne peuvent pas continuer sur cette voie », avait-il dit.

Le président a dit espérer que Netanyahu « renonce » à l’actuel projet de réforme judiciaire, confiant ses « préoccupations » vis-à-vis de la démocratie israélienne.

« Il est impensable de continuer ainsi et je crois m’être clairement fait comprendre », a dit le président américain, en marge d’une visite en Caroline du Nord.

« Espérons que le Premier ministre fera en sorte de trouver un véritable compromis, mais cela reste à voir », a déclaré Biden, en insistant sur le mot « véritable ».

Biden a également répondu par un « non » catégorique à la question de savoir s’il inviterait Netanyahu à la Maison Blanche, ajoutant : « Pas à court terme »

Le président américain Joe Biden s’adresse à la presse à l’aéroport international de Raleigh-Durham à Morrisville, en Caroline du Nord, le 28 mars 2023. (Crédit : Jim WATSON / AFP)

Mercredi, la Maison Blanche a salué les propos de Netanyahu suite aux déclarations de Biden.

Peu de temps après, Netanyahu rappelait son attachement à l’amitié et à l’engagement de longue date de Biden envers Israël, soulignant le caractère « indestructible » de l’alliance américano-israélienne, capable de surmonter les désaccords.

Il a dit son intention de rétablir « l’équilibre entre les trois branches du pouvoir » par voie de consensus.

Il a par ailleurs réagi à la mise en garde sans précédent de Biden en rappelant qu’Israël était un pays souverain, qui prenait ses décisions en fonction de la volonté de son peuple et non pas en fonction de pressions exercées de l’étranger, même de la part de « son meilleur ami ».

« Israël est un pays souverain dont les décisions émanent de la volonté du peuple et non de pressions étrangères, même de la part de son meilleur ami », a dit en substance Netanyahu.

« Il y a beaucoup de choses positives. Il a parlé de compromis. Il a parlé de travailler à l’établissement d’un consensus pour la réforme judiciaire. Il a dit à quel point il savait que la relation entre les États-Unis et Israël était solide. Et il a parlé de son grand respect pour le président Biden, qui est réciproque », a déclaré mercredi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, en signe d’apaisement.

Kirby n’a souligné que les parties de la déclaration que les États-Unis appréciaient, là où un responsable américain a déclaré mardi au Times of Israel que les propos de Netanyahu avaient ulcéré des proches de Biden, pris au dépourvu par les déclarations très franches du président à la presse.

Le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, John Kirby, s’exprimant lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, à Washington, le 28 novembre 2022. (Crédit : AP Photo/Patrick Semansky)

Les propos de Biden ont suscité la colère des députés israéliens alliés de Netanyahu. Un député du Likud a même proposé qu’Israël renonce aux 3,8 milliards de dollars d’aide annuelle à la sécurité qu’il reçoit des États-Unis pour se débrouiller seul.

Mercredi, Netanyahu aurait demandé à ses députés de cesser de s’en prendre publiquement à l’administration Biden, mais l’un d’entre eux, au moins, a continué à le faire.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre a lui-même limité les dégâts, déclarant au Sommet de la démocratie du Département d’État que « l’alliance d’Israël avec les États-Unis était « inébranlable » et qu’il ferait en sorte « de parvenir à un large consensus » sur la réforme judiciaire.

« Israël et les États-Unis ont eu des différends, mais je tiens à vous assurer que l’alliance entre la plus grande démocratie du monde et la démocratie forte, fière et indépendante d’Israël, au cœur du Moyen-Orient, est inébranlable. Rien ne pourra la changer », a déclaré Netanyahu par satellite, non sans avoir remercié Biden, son « ami depuis 40 ans ».

La réforme judiciaire a tendu une relation bilatérale déjà mise à l’épreuve par la politique d’Israël envers les Palestiniens.

La semaine dernière, le département d’État a convoqué l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Mike Herzog, pour une réprimande suite à l’adoption par la Knesset d’une loi autorisant les implantations dans les zones du nord de la Cisjordanie évacuées par Israël en 2005.

Cela s’est produit à l’issue de deux mois de tensions concernant la réforme, la construction de plus de 10 000 maisons au sein d’implantations en Cisjordanie et les propos et actions provocateurs de ses ministres d’extrême droite.

La procureure générale d’Israël a averti que l’ensemble de lois – qui donneraient à la coalition un contrôle presque total sur toutes les nominations judiciaires et limiterait les pouvoirs de la Cour Suprême – aurait pour effet de conférer au gouvernement un pouvoir pratiquement illimité, sans protection institutionnelle des droits individuels ou du caractère démocratique d’Israël.

L’AFP a contribué à cet article.

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