« Top Gun : Maverick » n’a pas violé les droits d’auteur d’un Israélien, selon un tribunal US
L'avocat de la veuve et du fils d'Ehud Yonay va faire appel de la décision du juge accusant Paramount Pictures de s'être emparé d'une œuvre de 1983 sur l'école de pilotage de la marine américaine

REUTERS – Paramount Pictures a obtenu le rejet d’une action en justice affirmant que sa superproduction de 2022 avec Tom Cruise, « Top Gun :
Maverick », empruntait trop à un article de magazine de 1983 qui avait inspiré le film original « Top Gun ».
Dans une décision rendue vendredi, le juge de district des États-Unis Percy Anderson, à Los Angeles, a déclaré que la suite n’était pas « substantiellement similaire » à « Top Guns » d’Ehud Yonay, qui traite de l’école d’entraînement des pilotes de chasse Top Gun de la marine américaine à San Diego.
La veuve de Yonay, Shosh Yonay, et son fils, Yuval Yonay, héritiers de ses droits d’auteur, ont déclaré qu’ils méritaient une partie des bénéfices de la suite, après que Paramount a construit une franchise d’un milliard de dollars sur la base d’un article qui « donnait vie à la routine technique d’une base de la marine ».
Les plaignants feront appel, a déclaré leur avocat Marc Toberoff.
« Lorsque la veuve et le fils de Yonay ont exercé leurs droits [pour] récupérer son histoire exaltante, Paramount les a balayés d’un revers de main en s’exclamant ‘Quel droit d’auteur ?' », a déclaré Toberoff dans un communiqué. « Ce n’est pas très reluisant. »

« Nous sommes heureux que le tribunal ait reconnu que les revendications des plaignants étaient totalement dénuées de fondement », a déclaré Paramount dans un communiqué.
Le film « Top Gun : Maverick » met en scène Cruise dans le rôle du pilote d’essai de la marine américaine Pete « Maverick » Mitchell.
Il a rapporté 1,5 milliard de dollars (5,5 milliards de shekels) dans le monde entier, devenant ainsi le plus grand film de Cruise, et est le 12e film ayant rapporté le plus d’argent de tous les temps selon Box Office Mojo.
Les plaignants, tous deux originaires d’Israël, affirmaient que la fiction « Maverick » est « dérivée » du film non fictif « Top Guns » en raison de la similitude des intrigues, des personnages, des dialogues, des décors et des thèmes.
Mais le juge a déclaré que la loi sur le droit d’auteur ne protégeait pas les éléments factuels tels que l’identité de personnes réelles dans « Top Guns », ni les éléments familiers de l’intrigue tels que des pilotes qui partent en mission, sont abattus ou s’amusent dans un bar.
Il a également déclaré que la législation sur le droit d’auteur ne protégeait pas des thèmes tels que « l’amour pur et simple de l’aviation » ou le seul dialogue spécifique – « Fight’s on » – identifié dans les deux œuvres.

« Aucun juré raisonnable ne pourrait conclure à une similitude substantielle des idées et de l’expression », a écrit Anderson.
Anderson a également déclaré que Paramount n’était pas tenu de mentionner Ehud Yonay dans la suite, comme elle l’avait fait dans le film original « Top Gun » avec une mention « suggéré par », après que les héritiers de Yonay ont mis fin en 2020 aux droits cinématographiques exclusifs de Paramount sur l’article en question.
L’article a été publié dans le numéro de mai 1983 du magazine California.
L’affaire, intitulée Yonay et al v. Paramount Pictures Corp, a été entendue par le tribunal de district des États-Unis, district central de Californie, sous le numéro 22-03846.