Toulouse : la convention nationale de l’UEJF prise pour cible
Le président de la communauté juive de Toulouse regrette que des organisations pro-palestiniennes tentent de « dresser les communautés les unes contre les autres », poussant les institutions juives à vivre sous une pesante protection policière
La convention nationale de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), organisée à Toulouse du 8 au 11 novembre à l’occasion des 80 ans du syndicat, a été prise pour cible par des collectifs pro-palestiniens.
Des affiches accusant les membres de l’UEJF d’être « génocidaires et racistes » ont été collées un peu partout dans la ville.
« Derrière le légitime soutien à la Palestine se dissimule l’antisémitisme. Ceux qui ne veulent pas d’étudiants juifs dans Toulouse sont animés de la même haine que ceux qui ont perpétré, cette nuit, des pogroms à Amsterdam », a réagi vendredi le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc.
« L’exclusion, la violence ou une banderole annihilant l’existence d’Israël sont des messages contre la paix. Ces actes contribuent à attiser la haine tout en sabordant les aspirations d’apaisement des Palestiniens », a poursuivi le maire de droite.
Le 19 août 2024, lors de son discours de commémoration des 80 ans de la libération de sa ville, Jean-Luc Moudenc avait dressé un parallèle entre les années 1930 et la montée actuelle des extrémismes et l’explosion de l’antisémitisme.
De plus, il n’avait hésité à accuser directement le parti d’extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise, « d’instrumentaliser le conflit israélo-palestinien » et d’attiser la haine des Juifs en France.
Interrogé par le journal La Dépêche, vendredi 8 novembre, le président de l’UEJF Yossef Marciano a indiqué que « dans les rues d’Amsterdam, hier, il y avait une chasse aux juifs. On les a lynchés, poursuivis, frappés au sol. L’antisémitisme se déploie de plus en plus à découvert, sans honte, dans les rues d’une capitale européenne ».
« Pour les Juifs du monde entier, ces images, filmées par les agresseurs eux-mêmes, remuent un triple traumatisme : celui des pogroms, celui de la Shoah, et celui du 7 octobre », a-t-il dit en réaction aux violences qu’ont subies les supporters du Maccabi Tel Aviv dans les rues d’Amsterdam jeudi soir.
De son côté, le président de la communauté juive de Toulouse, Thierry Sillam, a lancé un appel à la modération et au dialogue. « Jusqu’où cela va-t-il aller ? On ne veut pas aller vers des ghettos mais tout simplement vivre et partager. Je lance un appel. Que les Toulousains se réveillent, car tout cela va trop loin », a-t-il imploré, accusant certains collectifs pro-palestiniens de vouloir « dresser les communautés les unes contre les autres ».