Toulouse : le maire réagit à la montée de l’antisémitisme en dressant un parallèle avec les années 1930
Dans un discours prononcé pour le 80e anniversaire de la libération de la ville, Jean-Luc Moudenc accuse LFI d'être responsable de l'explosion de l'antisémitisme en France
Lundi 19 août, Toulouse célébrait les 80 ans de sa libération. L’occasion pour le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc de prononcer un discours devant le monument à la gloire de la Résistance.
Un discours dans lequel le maire a dressé un parallèle entre les années 1930 et la montée actuelle des extrémismes et l’explosion de l’antisémitisme, selon les propos rapportés par le site ActuToulouse.
« Même si les temps ne sont pas comparables, nous pouvons déceler certaines similarités entre le contexte des années 1930 et celui d’aujourd’hui », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que « le rebond des actes antisémites, comme un vieux stigmate soudain ravivé, est une des marques de cette régression. Ils ont presque triplé en un an, d’après le décompte annoncé par le ministère de l’Intérieur ».
Jean-Luc Moudenc (ex-LR) a ensuite accusé La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon d’être responsable de cette montée de l’antisémitisme depuis le 7 octobre. Il affirme que « le choix, cynique et bassement politicien, fait par une certaine force politique, d’importer lourdement dans notre débat national le conflit israélo-palestinien agit par ricochet chez des individus ou des groupes qui établissent une corrélation lamentable et infondée entre l’action critiquable du gouvernement israélien et la perception des Juifs ».
« De fait, cela conduit à cette inquiétante recrudescence de l’antisémitisme. L’antisémitisme, ici à Toulouse, nous ne l’acceptons pas », a-t-il ajouté.
Ce n’est pas la première fois que le maire de Toulouse dénonce le parti de Jean-Luc Mélenchon. Déjà en juin, lors d’un rassemblement en soutien à l’enfant juive de 12 ans originaire de Courbevoie victime de viol et d’insultes antisémites, M. Moudenc avait accusé la LFI « d’instrumentaliser le conflit israélo-palestinien ».
Mais lundi le maire a été plus loin : « comme dans les années 1930, nous connaissons un contexte politique dans lequel les extrêmes sont davantage écoutés ».
Il a notamment évoqué le « recul de l’autorité de l’État », « l’éloignement des services publics en milieu rural » et la « difficulté à appliquer beaucoup de décisions judiciaires ou administratives ». Des défaillances de l’État qui expliqueraient, selon lui, que des citoyens se tournent vers des partis aux extrêmes du spectre politique.
« La montée des forces nationalistes est hélas une réalité partout en Europe. Face à cela, il nous faut réagir, collectivement, car nous connaissons les conséquences engendrées par un tel contexte. L’Histoire nous les rappelle ».
Appelant à l’établissement d’un « strict cordon sanitaire à l’endroit de toutes les formations extrémistes », le maire conclut son discours en disant : « Ne recommençons donc pas aujourd’hui les erreurs d’hier ».
Toulouse est profondément toujours marquée par l’attentat terroriste islamiste perpétré par Mohammed Merah en 2012 contre le collège-lycée juif Ozar Hatorah.
Depuis le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas dans le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes, en grande partie des civils, les Juifs de Toulouse s’interrogent sur leur avenir en France et l’option de faire leur alyah.