Trois cas symptomatiques rentrent du Danemark où sévit la « COVID des visons »
Les responsables disent que l'entrée dans le pays d'une nouvelle souche est improbable ; Israël a testé les 180 passagers récemment arrivés du pays scandinave

Trois Israéliens récemment revenus du Danemark présentent des symptômes du coronavirus, ont fait savoir lundi les médias israéliens. De son côté, le ministère de la Santé a lancé une initiative particulière pour garantir que la mutation apparente du coronavirus, constatée chez les visons, n’entrerait pas dans le pays.
Le ministère de la Santé a indiqué, lundi, qu’il effectuait des tests de dépistage spéciaux sur 180 Israéliens récemment rentrés du Danemark.
La Douzième chaîne a fait savoir que trois d’entre eux présentaient des symptômes du coronavirus et que les responsables faisaient des tests pour déterminer s’ils étaient éventuellement infectés par la souche mutante.
Les officiels ont néanmoins noté qu’il était peu probable d’identifier cette souche chez les voyageurs, qui a été constatée pour le moment chez douze personnes seulement au Danemark.
« La probabilité qu’un patient introduise cette mutation en Israël est faible », a assuré le ministère. « Nous préférons quand même faire preuve de prudence ».

Le ministère a précisé qu’il était entré en contact avec tous les voyageurs concernés, ajoutant que le Danemark était dorénavant entré dans la catégorie « rouge » et que toute personne revenant du territoire danois devait immédiatement se placer à l’isolement pendant 14 jours.
« C’est vraiment effrayant », a commenté un voyageur récemment revenu du Danemark devant les caméras de la Douzième chaîne. « Je n’y ai pas pensé. Je suis revenu en Israël avec mes jeunes enfants et je vais me faire dépister ».
Les virus comme le nouveau coronavirus qui a fait son apparition en Chine, l’année dernière, mutent constamment. Les nouvelles variantes ne sont pas nécessairement plus graves que les précédentes et les mutations ont même aidé les chercheurs à remonter à la source des épidémies dans divers pays.
Jusqu’à présent, aucune étude n’a montré que les mutations les plus récentes du SARS-Cov-2 s’avéraient être plus contagieuses ou dangereuses que leurs prédécesseures.

La contamination des visons n’est pas une nouveauté. Des éleveurs ont rapporté de tels cas dans plusieurs pays, notamment aux Pays-Bas, en Espagne, en Suède et aux Etats-Unis. Peu d’informations portant sur des êtres humains infectés par des visons ont circulé.
Le Premier ministre du Danemark, Mette Frederiksen, a toutefois déclaré mercredi s’inquiéter de ce que la mutation puisse avoir un impact sur l’efficacité d’un potentiel vaccin en cours, et il a annoncé que le pays allait faire abattre plus de 15 millions de visons.
Copenhague a précisé la manière dont cette souche différente de virus avait franchi la barrière inter-espèce.
« Selon les informations transmises par les autorités danoises, ce virus n’est pas plus pathogène ou virulent que l’autre », a indiqué Gilles Salvat, un spécialiste travaillant à l’agence de santé Anses à l’AFP.

Les responsables se préoccupent toutefois de la possibilité d’une variante qui « émergerait comme un second virus et qui dominerait dans la population », a-t-il souligné.
« Trouver un vaccin pour une seule souche est déjà compliqué et si nous devons le faire pour deux, quatre ou six souches, cela sera plus compliqué encore », a poursuivi le spécialiste.
Il considère comme une « précaution » l’abattage des visons danois.
L’abattage « est justifiable d’un point de vue sanitaire »
Même son de cloche chez Francois Balloux, enseignant à l’University College de Londres, qui a dit à l’AFP que « cette mesure est totalement justifiable du point de vue sanitaire pour éliminer la source de transmission d’un grave virus ».
Il a expliqué toutefois que selon lui, « évoquer le risque que les visons puissent déclencher une deuxième pandémie me paraît excessif et contre-productif dans l’atmosphère de peur actuelle ».
Balloux a noté que des mutations similaires ont d’ores et déjà eu lieu au sein de la population et que ces variantes ne se sont pas propagées.
« Nous savons que ce virus, présentant les mêmes mutations, est apparu dans les élevages de visons, qu’il s’est transmis aux êtres humains mais qu’il n’a pas largement circulé », a continué le professeur.
De la même manière, il n’est pas « complètement impossible » que cette nouvelle souche « finisse par se propager et qu’elle rende le vaccin moins efficace », a-t-il reconnu.