Trump classe les Houthis comme organisation terroriste étrangère
Joe Biden avait classé l'organisation proche de l'Iran moins sévèrement pour permettre de continuer à distribuer de l'aide au Yémen, frappé par l'une des plus graves crises humanitaires au monde

Le président américain Donald Trump a signé un décret visant à classer de nouveau les houthis du Yémen comme une « organisation terroriste étrangère », a annoncé mercredi la Maison Blanche.
L’ancien président démocrate Joe Biden avait supprimé cette qualification peu après son élection en 2020 puis, il y a un an, avait classé les Houthis comme entité « spécialement désignée comme terroriste au niveau mondial », une catégorie un peu moins sévère justifiée à l’époque par la volonté de maintenir le flot d’aide humanitaire à ce pays en guerre.
Les activités des Houthis, un groupe soutenu par l’Iran, « menacent la sécurité des civils et des militaires américains au Moyen-Orient, la sécurité de nos plus proches partenaires régionaux, et la stabilité du commerce maritime internationale », selon ce décret.
Depuis novembre 2023, ils contrôlent de larges pans du territoire et la capitale Sanaa, mènent des attaques au large du Yémen contre des navires qu’ils estiment liés à Israël, mais aussi les États-Unis et le Royaume-Uni.
Ils disent agir en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre en cours dans la bande de Gaza, entre Israël et le Hamas.
Ces attaques ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les États-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.
Fin décembre, l’armée américaine a ainsi visé plusieurs cibles militaires houthies, notamment à Sanaa.
L’Iran a condamné la désignation par Washington des Houthis du Yémen, alliés de Téhéran, « comme organisation terroriste », dénonçant une décision « infondée ».
L’inscription des rebelles yéménites sur cette liste noire est « un prétexte pour imposer des sanctions inhumaines contre le peuple yéménite », a affirmé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, qualifiant la décision américaine d »‘injustifiée et infondée ».
Israël a salué pour sa part « une étape importante du combat contre le terrorisme et les éléments déstabilisateurs dans notre région », a indiqué le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, sur X.