Israël en guerre - Jour 428

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Tsahal à l’hôpital de Khan Younès à la recherche de corps d’otages

L'armée, qui parle de "preuves fiables" que des otages ont séjourné à l'hôpital Nasser, assure faire le maximum pour que l'établissement reste accessible aux malades

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Des soldats israéliens dans la bande de Gaza, dans une image publiée le 15 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)
Des soldats israéliens dans la bande de Gaza, dans une image publiée le 15 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

L’armée israélienne a perquisitionné jeudi le principal hôpital du sud de Gaza, sur la foi d’informations fiables selon lesquelles des otages y seraient ou auraient été détenus et que des corps pourraient s’y trouver.

La veille, des milliers de réfugiés qui s’y étaient abrités en sont partis à la demande d’Israël, en raison des combats qui font rage à proximité, à Khan Younès, cible première de l’offensive israélienne contre le Hamas ces dernières semaines.

Le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que l’armée disposait de « renseignements fiables » selon lesquels le Hamas détenait ou avait détenu des otages dans l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de Gaza, ajoutant que des corps d’otages pourraient également s’y trouver.

« Depuis le massacre du Hamas du 7 octobre, l’armée israélienne fait en sorte de démanteler le Hamas et libérer nos otages », a déclaré Hagari dans une vidéo en anglais.

« Malheureusement, nous savons que certains otages ne sont plus en vie. Nous sommes déterminés à retrouver et récupérer la dépouille de ces otages à Gaza », a-t-il ajouté.

Dans un autre communiqué, Tsahal a revendiqué l’arrestation de plusieurs suspects à l’intérieur de l’hôpital Nasser, ajoutant que ses soldats étaient à la recherche de terroristes du Hamas, dont certains ont pris part à l’attaque du 7 octobre.

Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Ashraf al-Qidra, sous la coupe du Hamas, a déclaré qu’Israël avait lancé une « attaque de grande ampleur » sur l’hôpital avec des tirs nourris qui ont fait de nombreux blessés parmi les personnes déplacées qui s’y étaient réfugiées.

Il a précisé que l’armée avait dit aux médecins de déplacer tous leurs patients dans un autre bâtiment, plus ancien, moins bien équipé pour prodiguer les traitements.

Israël intervient à Gaza dans le but de renverser le régime du Hamas et de libérer les otages séquestrés à Gaza depuis le 7 octobre dernier, date à laquelle le Hamas s’est introduit en territoire israélien pour y tuer près de 1 200 personnes, essentiellement des civils, et faire 253 otages. On estime que sur la moitié des otages encore à Gaza, 29 ne seraient plus en vie.

Le Hamas retient également deux Israéliens entrés de leur plein gré dans la bande de Gaza il y a de cela une dizaine d’années, ainsi que la dépouille de deux soldats tués en 2014.

« Nous menons des opérations de sauvetage précises – comme à l’accoutumée – lorsque les renseignements en notre possession nous portent à croire que des corps peuvent s’y trouver », a expliqué Hagari dans son communiqué.

Il a ajouté que l’armée israélienne disposait de « renseignements fiables provenant de plusieurs sources, à commencer par les témoignages d’ex-otages, portant à croire que le Hamas détient ou a détenu des otages dans les installations de l’hôpital Nasser de Khan Younès et que les corps de nos otages pourraient s’y trouver ».

« Comme nous l’avons déjà prouvé avec l’hôpital Shifa, l’hôpital Randisi, l’hôpital Al Amal et de nombreux autres hôpitaux de Gaza, le Hamas utilise les hôpitaux comme centres terroristes », a expliqué Hagari.

Israël a en effet apporté la preuve que le Hamas utilisait ces installations pour ses propres opérations, ce qui en fait des cibles légitimes au regard du droit international.

Des Palestiniens fuyant l’offensive israélienne contre le Hamas à Khan Younès arrivent à Rafah, dans la bande de Gaza, le 14 février 2024. (Crédit : AP/Hatem Ali)

Hagari a déclaré que, selon les données des services de renseignement de Tsahal, plus de 85 % des « principales installations médicales » de Gaza avaient été utilisées par le Hamas pour ses activités terroristes.

« Parce que les terroristes du Hamas se cachent probablement derrière des civils blessés, à l’intérieur de l’hôpital Nasser en ce moment, et semblent avoir utilisé l’hôpital pour y cacher nos otages, l’armée israélienne mène une opération précise et limitée à l’intérieur de l’établissement », a-t-il déclaré.

« Cette délicate opération a été préparée avec précision et est menée par les forces spéciales de Tsahal spécialement entrainées à cet effet », a noté Hagari.

Il a souligné que « l’un des principaux objectifs des militaires était de s’assurer que l’hôpital Nasser continue à accueillir des patients de Gaza ».

Des ouvriers et du personnel déchargent l’aide médicale livrée par le Comité international de la Croix-Rouge à l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 9 décembre 2023, alors que les combats entre Israël et le Hamas se poursuivent. (Crédit : AFP)

Les Gazaouis déplacés qui avaient trouvé refuge dans l’enceinte de l’hôpital ont reçu l’ordre de partir, mais Hagari a précisé que, dans les jours précédents, l’armée avait clairement fait savoir au personnel hospitalier qu’« il n’y [avait] aucune obligation d’évacuer l’hôpital, que ce soit pour les personnels ou les patients ».

« Nous avons des médecins et des officiers de Tsahal arabophones sur le terrain chargés de la communication avec les personnels et patients de l’hôpital Nasser. Le message que nous leur adressons est clair : nous n’en voulons pas aux civils innocents. Nous voulons retrouver nos otages et les ramener chez eux. Nous traquons les terroristes du Hamas là où ils se cachent », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, ces derniers jours, l’armée israélienne s’est assurée de l’acheminement de fournitures médicales, de réserves d’oxygène et du carburant nécessaire pour assurer l’alimentation électrique de l’hôpital, « afin de garantir son fonctionnement sans aucune interruption », a-t-il précisé.

Hagari a indiqué que Tsahal avait invité les Gazaouis, en arabe, par téléphone et par haut-parleurs, « à s’éloigner du danger que le Hamas leur fait courir – en empruntant le couloir humanitaire ouvert à cet effet. Pour protéger les civils non impliqués de Gaza. »

Cela n’a pas empêché les autorités sanitaires de Gaza d’affirmer jeudi que ce qu’elles présentent comme des tirs israéliens avaient tué un patient et blessé six personnes à l’intérieur de l’hôpital.

Une vidéo supposée montrer l’impact d’une frappe israélienne, à quelques heures de l’intervention dans l’hôpital, donne à voir des médecins en train de déplacer des patients sur des civières dans des couloirs envahis de fumée et de poussières. Un infirmier se sert de la lampe de poche d’un téléphone portable pour éclairer une pièce sombre dans laquelle un homme blessé hurle de douleur sur fond de coups de feu. L’Associated Press n’a pas été en mesure d’authentifier les vidéos, mais elles étaient cohérentes avec ses reportages.

Le Dr. Khaled Alserr, l’un des chirurgiens encore présents à l’hôpital Nasser, a déclaré à l’AP que les sept patients touchés tôt dans la journée de jeudi étaient traités pour des blessures antérieures. Mercredi, un médecin a été légèrement blessé lorsqu’un drone a ouvert le feu sur les étages supérieurs de l’hôpital, a-t-il ajouté.

« La situation s’aggrave d’heure en heure », a-t-il confié.

L’armée israélienne avait annoncé mercredi l’ouverture d’un couloir sécurisé destiné à permettre aux personnes déplacées de quitter l’hôpital, étant précisé que médecins et patients étaient libres d’y demeurer. Sur des vidéos diffusées sur Internet, on voit des dizaines de personnes en train de quitter l’établissement à pied, avec leurs affaires sur le dos.

L’armée avait déjà ordonné l’évacuation de l’hôpital Nasser et de ses environs le mois dernier. Mais comme dans le cas d’autres établissements hospitaliers, les médecins ont expliqué que les patients n’étaient pas tous en état de partir, sans parler de leur relogement, et que des milliers de personnes déplacées par les combats s’y trouvaient toujours. Selon les Palestiniens, aucun endroit n’est totalement sûr au sein du territoire assiégé, dans lequel Israël continue de mener des frappes.

« Les gens se sentent acculés, dans une situation intenable », explique Lisa Macheiner de l’organisation humanitaire Médecins sans frontières, dont des bénévoles se trouvent dans l’hôpital.

« Si vous restez à l’intérieur de l’hôpital Nasser à l’encontre des ordres de l’armée israélienne, alors vous devenez une cible potentielle ; si vous quittez le complexe, c’est pour atterrir dans un paysage digne de l’apocalypse, avec un quotidien fait de bombardements et d’ordres d’évacuation. »

Les négociations en vue d’un cessez-le-feu et de la libération d’otages n’ont guère progressé ces derniers jours.

La guerre a causé de très importantes destructions dans la bande de Gaza, avec plus de 28 000 victimes, selon les autorités de santé du Hamas basées à Gaza. Ce chiffre, qui ne peut pas être vérifié de manière indépendante, comprendrait celui des quelque 10 000 terroristes du Hamas dont Israël revendique la mort, ainsi que les victimes des roquettes égarées des organisations terroristes.

Israël revendique par ailleurs la mort d’un millier d’hommes armés en territoire israélien le 7 octobre.

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