Tsahal diffuse une vidéo incriminant le Hamas concernant le stockage du carburant à l’hôpital
Blinken rencontre Netanyahu, pour la 3 fois en autant de semaines alors qu'Israël s'efforce de résister à la pression internationale pour autoriser l'entrée de carburant dans Gaza
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Alors que le secrétaire d’État américain Antony Blinken était en visite en Israël ce vendredi, l’armée israélienne a publié un enregistrement de ce qu’elles considèrent comme un appel téléphonique datant de la veille, dans lequel un responsable de la santé gazaoui reconnaît que les réserves de carburant du groupe terroriste palestinien du Hamas – plus d’un demi-million de litres – sont stockées directement sous l’hôpital al-Shifa, à Gaza City, le plus grand centre hospitalier de la bande de Gaza.
Selon la chaîne publique israélienne Kan, les responsables israéliens avaient l’intention de présenter cet appel, ainsi que d’autres preuves à ce sujet, à Blinken, afin d’essayer de faire baisser la pression internationale pour autoriser l’entrée de carburant dans la bande de Gaza.
« L’appel confirme que le Hamas contrôle les ressources en énergie et en carburant dans la bande de Gaza et qu’il choisit de les utiliser à des fins terroristes », a déclaré Tsahal dans un communiqué.
« De plus, si l’on autorise l’entrée de carburant dans la bande de Gaza, le Hamas prévoit de s’emparer de ces ressources. »
« Tsahal continuera à dévoiler les informations qui prouvent que l’organisation terroriste du Hamas utilise les ressources de la population civile de la bande de Gaza à des fins terroristes », a ajouté l’armée.
La semaine dernière, Tsahal a déclaré que la principale base d’opérations du Hamas se trouvait sous l’hôpital al-Shifa, dans la ville de Gaza, et avait fourni des images et des enregistrements audio interceptés comme preuves des activités de ce groupe terroriste.
In a call that took place yesterday, on November 2nd with an official in the Medical System in Gaza, it was revealed again that Hamas is holding the fuel reserves in the Gaza Strip and is using it >> pic.twitter.com/eXADezfwFo
— דובר צה״ל דניאל הגרי – Daniel Hagari (@IDFSpokesperson) November 3, 2023
Israël a refusé à plusieurs reprises d’autoriser l’entrée de carburant, craignant qu’il ne soit utilisé par le Hamas pour renforcer ses efforts contre Israël.
Israël a accusé le groupe terroriste palestinien de voler et d’accumuler dans la bande de Gaza du carburant destiné aux hôpitaux et à des fins humanitaires, et de le détourner à des fins terroristes, une affirmation qui a été confirmée par des responsables occidentaux et arabes au New York Times la semaine dernière.
Tsahal a également publié la semaine dernière des images d’un demi-million de litres de diesel que le groupe terroriste détiendrait dans la bande de Gaza.
Jeudi, le chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Herzi Halevi, a déclaré qu’Israël autoriserait l’entrée de carburant dans la bande de Gaza via le point de passage de Rafah avec l’Égypte s’il s’avère que les hôpitaux sont à court de carburant.
Les hôpitaux de Gaza, qui dépendent du carburant pour alimenter les générateurs, ont prévenu depuis plus d’une semaine qu’ils étaient sur le point d’en manquer, a noté Halevi, mais jusqu’à présent aucun ne s’est retrouvé dans une telle situation.
« Nous n’avons pas apporté de carburant jusqu’à présent », a-t-il déclaré. « Nous vérifions chaque jour la situation dans la bande de Gaza. Depuis plus d’une semaine, ils nous disent que le carburant dans les hôpitaux va manquer, et ce n’est pas [encore] le cas. Nous verrons quand ce jour arrivera. Le carburant sera transféré, sous surveillance, vers les hôpitaux, et nous ferons tout pour qu’il n’atteigne pas les infrastructures du Hamas et ne serve pas ses objectifs de guerre. »
Peu après les propos de Halevi, le bureau du Premier ministre a publié une déclaration laconique notant seulement que le Premier ministre Benjamin Netanyahu « n’a pas approuvé l’entrée de carburant à Gaza ».
Vendredi, Tsahal a également annoncé que cinq soldats avaient été tués dans les combats dans la bande de Gaza la veille, ce qui porte à 24 le nombre de militaires morts depuis qu’Israël a commencé son incursion terrestre contre le Hamas.
Il s’agit de :
Capitaine Beni Wais, 22 ans, commandant de compagnie du 195e bataillon de la 460e brigade blindée, originaire de Haïfa.
Sergent-chef (réserviste) Uriah Mash, 41 ans, soldat réserviste du 52e bataillon de la 401e brigade blindée, de Talmon.
Sergent-chef (réserviste) Yehonatan Yosef Brand, 28 ans, soldat réserviste du 52e bataillon de la 401e brigade blindée, de Jérusalem.
Le sergent-major (réserviste) Gil Pishitz, 39 ans, conducteur de char du 9e bataillon de la 401e brigade blindée, de Harish.
Un soldat du 52e bataillon de la 401e brigade blindée et un réserviste du 7008e bataillon de la 551e brigade ont été par ailleurs grièvement blessés lors d’opérations dans la bande de Gaza, a indiqué l’armée israélienne.
Les troupes ont poursuivi leur poussée plus profondément dans l’enclave vendredi, Tsahal ayant déclaré avoir tué Mustafa Dalloul, le commandant du bataillon Sabra-Tel al-Hawa du Hamas qui « a joué un rôle clé dans la gestion des combats contre les forces de Tsahal dans la bande de Gaza », lors d’une frappe nocturne.
En outre, des avions de chasse, des hélicoptères de combat et des pièces d’artillerie ont frappé et tué plusieurs autres terroristes du Hamas, et l’armée de l’air et la marine ont mené des frappes contre plusieurs sites du Hamas dans la bande de Gaza, notamment des bâtiments utilisés par des agents pour tirer sur les forces terrestres et des positions de lancement de missiles antichars.
Par ailleurs, les troupes de la 551e Brigade ont trouvé des armes – fusils d’assaut, mitraillettes, grenades, engins explosifs, lance-roquettes et munitions – ainsi que du matériel de renseignement – cartes et équipement de communication –, pendant les recherches à Beit Hanoun dans le nord de la bande de Gaza.
Soutenus par une puissance aérienne et navale redoutable, les soldats et les colonnes blindées israéliens ont poursuivi leur avancée dans Gaza City après plusieurs jours de combats à la périphérie de la ville. Il y a notamment eu une pluie de frappes aériennes sur certaines parties de Jabaliya, un bastion du Hamas rempli d’immeubles.
« Les troupes de Tsahal encerclent la ville de Gaza et ses environs depuis les airs, la terre et la mer. Les troupes progressent dans les combats, détruisent les infrastructures terroristes en surface et en sous-sol, et éliminent les terroristes », a déclaré vendredi le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari.
Conquérir la ville, la plus grande de Gaza et un bastion des dirigeants du Hamas, sera une tâche ardue pour l’armée israélienne, dont les aspirations à éradiquer le groupe terroriste obligeront les soldats à se battre à travers le labyrinthe urbain surpeuplé, inondé de bombes et de pièges et sous-tendu par un vaste réseau de tunnels utilisés par les terroristes pour tendre des embuscades ou surprendre les troupes.
Hagari a également indiqué que l’armée avait révisé le nombre d’otages détenus dans la bande de Gaza à la suite de l’assaut du Hamas du 7 octobre à 241, contre 242 précédemment.
Il a précisé que ce chiffre n’était pas définitif, car l’armée étudie de nouvelles informations sur les personnes disparues depuis le 7 octobre, mais sans expliquer pourquoi le chiffre avait été ajusté.
Ce chiffre ne comprend pas les quatre otages libérées et la soldate israélienne qui a été secourue par Tsahal, ni les deux civils et les dépouilles des deux soldats détenus à Gaza depuis 2014.
L’agence de presse Reuters, citant deux responsables américains, a rapporté vendredi que les États-Unis faisaient voler des drones de surveillance au-dessus de la bande de Gaza afin de recueillir des renseignements sur l’emplacement des otages, parmi lesquels se trouveraient une dizaine d’Américains.
Cet article a été publié alors que Blinken atterrissait en Israël pour sa troisième visite depuis le début de la guerre, où il a rencontré Netanyahu et d’autres hauts responsables israéliens avant de se rendre à un sommet arabe en Jordanie.
Blinken vise à obtenir un soutien pour les trêves humanitaires dans les combats à Gaza, ont déclaré des responsables américains au Times of Israel, dans ce qui sera probablement une tâche ardue.
Tout en étant conscients que les trêves pourraient permettre au groupe terroriste palestinien du Hamas de se regrouper et de s’organiser, les États-Unis estiment qu’elles seraient nécessaires pour aider à localiser les otages et œuvrer à leur libération, ainsi que pour empêcher un effondrement total de l’aide humanitaire dans l’enclave.
Avant son départ, Blinken a déclaré qu’il chercherait à obtenir des « mesures concrètes » pour minimiser les dommages causés aux civils de Gaza au cours de son voyage dans la région, qui comprend une étape pour un sommet des ministres des Affaires étrangères arabes en Jordanie.
On estime à 800 000 le nombre de Palestiniens qui ont fui la ville de Gaza et d’autres zones septentrionales vers le sud, à la suite d’appels répétés d’Israël à évacuer, mais des centaines de milliers d’entre eux restent dans le nord, dont beaucoup sont partis alors qu’Israël mène également des frappes aériennes dans le sud.
Plus de 9 000 Palestiniens auraient été tués depuis que la guerre a éclaté il y a plus de trois semaines, dont 3 760 enfants. Les bilans des morts publiés par le ministère de la Santé, dirigé par le Hamas, ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent à la fois des civils et des terroristes du Hamas tués à Gaza, notamment à la suite de tirs de roquettes ratés par le groupe terroriste lui-même.
Selon les autorités israéliennes, les attaques sans précédent du Hamas qui ont traumatisé le pays ont tué plus de 1 400 personnes – des civils pour la plupart. L’armée israélienne a riposté par des bombardements incessants et une opération terrestre dans la bande de Gaza.
Vingt-huit jours après que les terroristes du Hamas ont perpétré ce massacre, plongeant la région dans la guerre, les groupes terroristes palestiniens ont continué à tirer des roquettes sur le sud d’Israël. Aucun blessé ni dégât n’a été signalé.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.