Tsahal étend ses opérations au sud de la ville de Gaza ; pluie de roquettes vers Israël
Des dizaines de projectiles tirés depuis Gaza après quasiment deux jours de calme ; 3 soldats tués de plus, pour un bilan de 137 morts
L’armée israélienne a annoncé jeudi l’extension de son offensive terrestre du centre de la bande de Gaza à de nouvelles zones, alors que des terroristes palestiniens ont tiré des dizaines de roquettes sur le sud et le centre d’Israël, mettant ainsi fin à près de deux jours d’accalmie, sans tirs de roquettes depuis Gaza alors même que la guerre contre le groupe terroriste du Hamas se poursuit.
Selon l’armée israélienne, la 99e division a manœuvré dans de nouvelles zones du centre de Gaza pour établir un « contrôle opérationnel » au sud de la ville de Gaza et au nord des camps centraux du centre de Gaza.
Au cours de l’opération, la 179e brigade blindée de réserve et la 646e brigade de parachutistes de réserve de la division ont tué des membres du bataillon Nuseirat du Hamas et détruit des infrastructures lui appartenant, à commencer par des tunnels et des dépôts d’armes, a précisé le communiqué de Tsahal.
Au cours de cette opération, une frappe aérienne a été menée contre une cellule du Hamas tirant des grenades depuis un bâtiment municipal.
La salve de roquettes tirées sur le centre d’Israël vient doucher l’espoir que l’offensive militaire ait endommagé la capacité des terroristes de Gaza à tirer des roquettes. L’armée israélienne continue d’inviter les civils à se conformer aux instructions d’urgence du Commandement du front intérieur, même si le rythme des tirs de roquettes depuis Gaza s’est considérablement réduit depuis le début des combats.
Selon certaines sources, une trentaine de roquettes auraient été tirées sur Israël, de loin la salve la plus importante depuis plusieurs jours.
Selon des informations du terrain et des images publiées sur Internet, plusieurs roquettes ont été interceptées dans le ciel, au-dessus du centre d’Israël et dans sa partie sud.
Près de Kfar Saba, à 80 kilomètres environ de Gaza, un correspondant du Times of Israël a rapporté avoir entendu au moins huit explosions de forte intensité.
Multiple Iron Dome interceptions seen over central Israel, following a rocket barrage from the Gaza Strip. pic.twitter.com/EGjj1kSZo7
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) December 21, 2023
Une école de Tel-Aviv a été touchée par des éclats d’obus, mais tous les élèves, qui s’étaient réfugiés dans les abris anti-aériens, sont sains et saufs.
Des images publiées sur Internet donnent à voir des éclats de roquettes et de missiles intercepteurs éparpillés dans des rues des environs de Tel Aviv, à commencer par un gros fragment qui a atterri sur un chemin dans un parc de Kiryat Ono, et un autre, sur une route à Herzliya.
Dans certains cas, de légers dégâts ont été rapportés, mais le service de secours du Magen David Adom a déclaré qu’aucun blessé n’avait été signalé.
Peu avant le tir de roquettes sur le centre d’Israël, le Hamas a dit refuser de négocier les termes de la libération de certains des 129 otages que ses terroristes détiennent depuis le 7 octobre, sauf à ce qu’Israël ne cesse totalement son offensive.
Cette déclaration, désormais coutumière de l’organisation terroriste, s’est fait entendre alors que d’intenses pourparlers ont lieu en vue de la conclusion d’un accord d’échange entre otages du Hamas et prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
Selon une déclaration attribuée par plusieurs médias israéliens à un responsable israélien, l’organisation terroriste au pouvoir à Gaza tente de subordonner la libération des otages à la fin de la guerre.
« C’est hors de question », a assuré cette source anonyme.
Ce n’est pas la première fois que le Hamas dit refuser l’idée d’une nouvelle trêve, semblable à celle du mois de novembre. A la faveur de cette pause dans les combats, 105 otages du Hamas ont été libérés et Israël a remis en liberté 240 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël – femmes ou mineurs – et accepté le principe d’une aide humanitaire plus importante pour Gaza. Selon les autorités israéliennes, cette trêve de sept jours, qui aurait pu être encore prorogée, a volé en éclats lorsque le Hamas en a violé les termes.
Les tirs de roquettes ont commencé jeudi matin, par une série de trois salves au moins, tirées sur des zones proches de la frontière avec Gaza, dont les communautés ont été pour l’essentiel évacuées au début de la guerre.
C’était les tout premiers projectiles tirés depuis Gaza depuis une quarantaine d’heures, soit la plus longue accalmie en la matière depuis le 7 octobre, si l’on excède la trêve d’une semaine du mois dernier.
Les roquettes ont été tirées depuis le centre de Gaza, zone sur laquelle l’armée israélienne n’a qu’un contrôle partiel, même si elle a commencé à y intervenir jeudi.
Par ailleurs, l’armée israélienne a déclaré que la brigade Yiftah continuait à nettoyer les quartiers ouest de la ville de Gaza des infrastructures du Hamas.
Au cours de ces opérations, l’armée israélienne a trouvé des armes – certaines cachées à l’intérieur de poupées et jusque sous des lits d’enfants – et procédé à la destruction des caches d’armes grâce à l’action des ingénieurs des combats.
Jeudi toujours, l’armée israélienne a annoncé la mort de trois nouveaux soldats, au 76e jour des combats, ce qui porte à 137 le bilan de l’offensive terrestre dans la bande de Gaza.
La guerre a éclaté lorsque le Hamas a mené une attaque terroriste massive dans le sud d’Israël, le 7 octobre dernier, au cours de laquelle 1 200 personnes ont été tuées et plus de 240 prises en otages et séquestrés à Gaza.
Le ministre de la Sécurité intérieure d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, s’en est pris au cabinet de guerre et a appelé à sa dissolution, de crainte que l’offensive militaire intensive à Gaza ne cède le pas à des opérations de moindre intensité, pour répondre aux pressions internationales.
« Si quelqu’un avait l’intention, Dieu nous en garde, d’arrêter l’armée israélienne avant que le Hamas n’ait été vaincu et que tous les otages n’aient été libérés, il devrait tenir compte du fait qu’Otzma Yehudit ne serait pas à ses côtés », a déclaré le chef du parti d’extrême droite.
« La perspective d’une limitation de l’offensive à Gaza est le signe de l’échec de la gestion de la guerre par le petit cabinet de guerre. Il faut le démanteler séance tenante. Le temps est venu de donner les rênes au cabinet de sécurité au sens large », a déclaré le ministre.
Le cabinet de guerre comprend le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de Kakhol lavan, ministre sans portefeuille, Benny Gantz, qui sont les trois membres votants, ainsi que deux observateurs, le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer et le ministre sans portefeuille Gadi Eisenkot.
Ben Gvir s’est opposé à Gallant à plusieurs reprises, bien avant le 7 octobre, et entretient une relation difficile avec Netanyahu.
Sa menace fait écho à celles proférées cette semaine par son collègue ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui a menacé à deux reprises – très implicitement – de quitter le gouvernement cette semaine en raison de sa politique envers les Palestiniens et de la gouvernance de Gaza après-guerre.
Smotrich a également critiqué le gouvernement lorsque le conseiller à la sécurité nationale, Tzahi Hanegbi, a fait savoir qu’Israël pourrait accepter que l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie prenne le contrôle de Gaza après le retrait du Hamas. Hanegbi a tenu ces propos dans un éditorial publié par le site d’information saoudien Elaph
Cet article est le signe d’un changement radical par rapport au refus de Netanyahu d’envisager le régime de l’Autorité palestinienne comme une option possible pour la bande de Gaza après-guerre, au motif que l’Autorité palestinienne et le Hamas sont très semblables.
Smotrich s’est insurgé contre les propos de Hanegbi, en écrivant sur X : « Il y a des gens ici qui en sont manifestement encore au 6 octobre. »
« Cette position ne représente pas la position du gouvernement israélien, et le Premier ministre doit le rappeler à l’ordre. L’Autorité palestinienne n’est pas la solution ; C’est une partie importante du problème », a-t-il ajouté.
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