Turquie : les pétroliers devront désormais prouver qu’ils sont assurés
La décision d'Ankara correspond à l'entrée en vigueur de l'embargo sur le pétrole russe, qui interdit aux pays de l'UE, du G7 et à l'Australie d'assurer les pétroliers transportant du brut russe
Les pétroliers qui veulent emprunter les détroits sous contrôle turc, le Bosphore et les Dardanelles, doivent désormais prouver qu’ils sont assurés, ont annoncé mercredi les responsables turcs.
« Nous voulons nous assurer de leur couverture, parce qu’ils ont commencé à la dissimuler », a indiqué une source officielle à l’AFP, confirmant des informations de l’agence de presse officielle turque Anadolu.
Cette demande remonte au 1er décembre, a précisé cette source.
Selon Anadolu citant des responsables turcs, « certaines compagnies internationales ont annulé la couverture de nombreux bâtiments en raison des sanctions imposées à la Russie » depuis le début de la guerre contre l’Ukraine.
La décision d’Ankara correspond à l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le pétrole russe, accompagné d’un prix plafond de 60 dollars au plus, qui interdit aux pays de l’Union européenne, du G7 et à l’Australie de fournir quelque service que ce soit aux pétroliers transportant du brut russe, y compris de les assurer.
Les pays du G7 fournissent les prestations d’assurance pour 90 % des cargaisons mondiales.
Selon Anadolu, les responsables turcs suspectent les assureurs occidentaux de double jeu : « ils espèrent que la Turquie laissera passer les bateaux même sans garantie, ainsi ils pourront à la fois se conformer aux sanctions internationales et à leurs responsabilités envers leurs clients ».
Le Bosphore, qui relie la mer Noire à la mer de Marmara, et le détroit des Dardanelles, qui débouche en mer Egée, sont les voies de passage obligées pour les pétroliers en provenance de Russie comme pour les cargos qui assurent depuis l’été dernier le transport des céréales ukrainiennes dans le cadre d’un accord impliquant la Turquie, l’Ukraine, la Russie et les Nations unies.
En vertu de la Convention de Montreux (1936), le contrôle des mouvements dans ces deux détroits a été confié à la Turquie.
Depuis 2002, la Turquie exige de tout navire les empruntant d’être couvert par une assurance sous peine de se faire interdire le passage.