Un Arabe israélien abattu à Haïfa un mois après sa fille
L'attaque s'inscrit apparemment dans le cadre d'une querelle entre familles criminelles ; cette fusillade porte à 126 le nombre de meurtres dans la communauté arabe cette année

Un homme de 64 ans a été tué par balle jeudi matin à Haïfa, ont indiqué la police et les secours, dans un meurtre apparemment lié à une querelle entre deux familles criminelles qui a déjà coûté la vie à sa fille il y a deux mois.
La victime a été identifiée comme étant Salah Abut Hait, un résident de la ville du nord d’Israël. Il s’agit de la deuxième fusillade meurtrière jeudi matin, un Palestinien ayant également été tué par balle dans la ville arabe israélienne de Kafr Qasim.
L’observatoire anti-violence Abraham Initiatives a déclaré que ce meurtre portait à 126 le nombre de membres de la communauté arabe décédés dans des crimes violents depuis le début de l’année. Le total pour l’ensemble de l’année 2022 était de 116.
Des inconnus ont ouvert le feu sur Abu Hait dans la rue Haneviim à Haïfa. Les secouristes de Magen David Adom l’ont transporté dans un état critique à l’hôpital Rambam, où les médecins ont dû prononcer son décès.
La police a déclaré que des agents se trouvaient sur les lieux et recherchaient les tireurs.
Le site d’information Ynet, citant des sources policières, a déclaré que l’assassinat était soupçonné de s’inscrire dans le cadre d’une querelle entre les familles criminelles Bakri et Hariri, qui a déjà coûté la vie à plus d’une vingtaine de personnes.
La fille d’Abu Hait, Hanan, âgée de 24 ans, a été tuée par balle alors qu’elle était assise dans une voiture à Haïfa en mai, dans un meurtre également soupçonné de faire partie de la querelle. Après ce meurtre, sa famille aurait quitté la ville et se serait installée chez des parents à Nazareth.

En décembre dernier, le cousin d’Abu Hait a été tué dans un restaurant de Haïfa. Cette fusillade était survenue deux jours après qu’un père et son fils en bas âge eurent été abattus, apparemment dans le cadre de la même querelle.
La violence s’inscrit dans un contexte de luttes de pouvoir entre les familles arabes du crime organisé, qui coopèrent avec leurs homologues juifs, pour le contrôle de Haïfa et de ses environs, a déclaré une source policière à la presse après le meurtre de la femme.
La fusillade de jeudi était le deuxième meurtre de la journée.
Plus tôt, un Palestinien de 35 ans originaire de Cisjordanie avait été abattu alors qu’il marchait dans les rues de Kafr Qasim, a indiqué la police.
Le motif de cette fusillade n’était pas immédiatement clair et la police a déclaré qu’elle enquêtait.
Les communautés arabes ont connu une augmentation massive de la violence et des meurtres ces dernières années.
De nombreux chefs de communautés accusent la police qui, selon eux, ne parvient pas à sévir contre les puissantes organisations criminelles et ignore largement la violence. Ils pointent également du doigt des décennies de négligence et de discrimination de la part des services gouvernementaux comme étant la première cause du problème.
Mardi, Marhan Awaisy, le fils du maire-adjoint de Nazareth, Muhammad Awaisy, a été abattu dans la ville de Reineh, dans le nord du pays.