Un Arabe israélien abattu à Tuba-Zangariyye, 176e victime de l’année
La police pense que la fusillade s'inscrit vraisemblablement dans une guerre de gangs ; une femme, aussi tuée par balle, a été inhumée plus tôt dans la journée de mardi
Un homme de 54 ans a été abattu mardi soir dans la ville de Tuba-Zangariyye. Cet homicide porte à 176 le nombre de victimes au sein de la communauté arabe israélienne depuis le début de l’année, selon un groupe de surveillance.
L’homme a été évacué par les secouristes dans un état grave vers l’hôpital Ziv de Safed, mais il est décédé en route.
The Abraham Initiatives, une organisation à but non lucratif qui recense les crimes violents dans la communauté arabe, a identifié la victime. Il s’agit de Mohammad Jozi, résident de Tuba-Zangariyye.
La police israélienne a ouvert une enquête sur la fusillade et a déclaré qu’elle s’inscrivait vraisemblablement dans une guerre de gangs du crime organisé.
Selon The Abraham Initiatives, le nombre d’Arabes tués en Israël depuis le début de l’année s’élève à 176, contre 79 au cours de la même période en 2022.
Parmi ces morts, 160 ont été tués par balles selon le groupe.
Plus tôt dans la journée, Alaa Jao, qui a succombé lundi à ses blessures par balles subies la semaine dernière, a été enterrée. Jao repose près de son père, qui a été tué par balle il y a quatre mois.
La plupart des membres de sa famille n’ont pas assisté à l’enterrement car ils craignent d’être pris pour cible à leur tour. Selon Ynet, la mère de Jao a été blessée dans une fusillade une semaine avant sa fille.
Ces meurtres surviennent dans le cadre d’une vague de violences qui s’est abattue sur la communauté arabe israélienne, ces dernières années. De nombreux responsables de la communauté imputent en effet la responsabilité de cette vague à la police qui, selon eux, a été dans l’incapacité de réprimer les puissantes organisations criminelles et qui a largement détourné le regard face à ces violences. Ils évoquent aussi de longues décennies de négligences et de discrimination de la part des institutions gouvernementales, disant que cette problématique est à la racine du problème.
Les autorités, pour leur part, dénoncent le crime organisé et la prolifération des armes tandis que d’autres soulignent l’incapacité des communautés à coopérer avec la police pour venir à bout de la criminalité.
Au début du mois, la communauté arabe s’est mise en grève alors que les dirigeants municipaux demandaient la création d’une commission d’urgence pour lutter contre la déferlante criminelle.
Ces dernières semaines, la violence s’est de plus en plus étendue à la politique municipale, avec des menaces et des attaques dirigées contre des maires, des candidats, d’autres fonctionnaires municipaux et leurs familles. Un candidat à la mairie d’Abu Snan, dans le nord d’Israël, figure parmi les quatre personnes tuées lors d’une attaque à la fin du mois dernier.