Un couvre-feu à partir de mercredi soir et jusqu’au 2 janvier
Nachman Ash doute de l'efficacité de cette mesure et prévoit un 3e confinement à partir du 2 janvier ; les centres commerciaux et les marchés ouverts pour le moment

Les ministres ont voté lundi en faveur d’un couvre-feu durant la fête de Hanoukka et jusqu’au 2 janvier, dans un contexte de hausse de la contamination dans l’ensemble du pays.
Le couvre-feu de trois semaines commencera mercredi, à la veille de la Fête des Lumières.
Le cabinet chargé de la lutte contre le coronavirus s’est réuni lundi après-midi pour discuter d’un plan pour faire redescendre le nombre de cas. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’est engagé à prendre des décisions qui soient « correctes, déterminées et non-populistes ».
Cette réunion intervient dans un contexte de résurgence du virus à l’approche de la fête de Hanoukka, qui dure huit jours. Les autorités sanitaires craignent qu’elle ne donne lieu à des rassemblements qui favorisent la propagation du virus.
Les ministres du cabinet chargé de la lutte contre le coronavirus ont convenu de laisser les centres commerciaux et les marchés ouverts pour le moment.
Le couvre-feu commencera le soir, vers 18 ou 19 heures, et prendra fin le lendemain matin, entre 6 et 7 heures, selon la Douzième chaîne. Les Israéliens n’auront pas le droit de sortir d’un certain périmètre au-delà de leur domicile pendant ces heures, a indiqué la chaîne.
Si le taux d’infection ne baisse pas d’ici au 20 décembre – il est actuellement de 3 500 nouveaux cas par jour – le cabinet a suggéré de renforcer les restrictions, notamment en fermant les magasins et commerces recevant du public. Si le nombre de cas venait encore à augmenter et dépassait les 4 500 quotidiens après le 2 janvier, les Israéliens devront se confiner pour la troisième fois, selon les médias israéliens.
Nachman Ash, chargé de la lutte contre le coronavirus, a hésité à instaurer ce couvre-feu car il n’aura probablement pas d’effet immédiat.

« Nous ne pouvons pas savoir si un couvre-feu nocturne sera efficace. Il ne fait que repousser l’inévitable. Approuver le plan du cabinet revient à déclarer que nous entrerons dans un confinement complet le 2 janvier », a déclaré Ash selon le site Walla.
Les ministres étaient divisés sur la démarche à adopter. Le ministre des Finances Israël Katz et le ministre de l’Énergie (Likud) y étaient favorables mais le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi (Kakhol lavan) l’a décrit comme « problématique ». Meirav Cohen, ministre de l’Égalité sociale (Kakhol lavan) a estimé qu’il était inapplicable.
Israël a imposé son second confinement national à la mi-septembre, pendant les fêtes du Nouvel An. Ce n’est qu’à la mi-octobre que le gouvernement a commencé à assouplir les restrictions, dont certaines restent en vigueur.
Durant la réunion hebdomadaire du Likud, Netanyahu a averti lundi que « si nous ne faisons pas ce qu’il faut, les gens tomberont malade et mourront ». Il a assuré que les ministres prendraient « des décisions correctes, déterminées et non-populistes » pour faire enrayer la propagation du virus avant l’arrivée des vaccins. Il n’a pas donné davantage de détails sur les mesures.
Netanyahu a également souligné la nécessité d’éviter les attroupements et de maintenir la distanciation sociale et les mesures d’hygiènes jusqu’à ce que les Israéliens soient vaccinés.
À la réunion hebdomadaire de Kakhol lavan, le ministre de la Défense Benny Gantz a déclaré que le pays n’a pas de « campagne de vaccination » et que « la bataille pour les vies humaines continuera et ne prendra pas fin de sitôt ».

Les chiffres du ministère de la Santé ont montré que le nombre moyen de nouveaux cas quotidiens au cours de la semaine écoulée était passé à 1 318 lundi, contre 750 nouveaux cas par jour le 22 novembre. Les chiffres sont basés sur une moyenne de 7 jours.
Ce chiffre est le plus élevé depuis la mi-octobre, lorsqu’Israël émergeait de la deuxième vague de la pandémie, a déclaré lundi le Centre national d’information et de connaissance sur le Corona dans un rapport.
Le rapport a également souligné le nombre croissant de patients hospitalisés dans des conditions graves. Le ministère de la Santé a indiqué que 331 patients étaient dans un état grave lundi matin, contre 260 il y a une semaine. Parmi eux, 112 patients sont sous respirateur.
Le nombre de morts a augmenté de deux en une nuit pour atteindre les 2 924 décès.
Le ministère a déclaré que 1 252 nouveaux patients COVID-19 ont été diagnostiqués dimanche, et que 3,2 % des 42 040 tests se sont révélés positifs. Le taux de positivité est en baisse par rapport aux 3,9 % enregistrés samedi, mais il est plus élevé que les jours précédents. Le taux moyen de positivité au cours des sept derniers jours a été de 2,6 %, selon le centre.
Le nombre total de cas confirmés dans le pays depuis le début de la pandémie est de 346 490, dont 13 393 cas actifs.
Le groupe de travail a recommandé de réimposer certaines restrictions qui ont été assouplies, « pour arrêter la montée des infections et empêcher que l’épidémie ne devienne incontrôlable ».

S’adressant à la radio de l’armée lundi, le directeur général du ministère de la Santé, Chezy Levy, a déclaré que si l’épidémie était initialement concentrée principalement dans la communauté arabe, elle s’est maintenant étendue à toutes les parties de la société israélienne.
« C’est un phénomène qui peut s’accélérer en très peu de temps », a-t-il déclaré, s’opposant à une nouvelle réouverture de l’économie. « Nous voulons mettre en place dès maintenant des mesures préventives qui seront plus légères, plutôt que des mesures lourdes après avoir laissé le virus se développer ».