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Egypte

Un groupe djihadiste menace le chef de l’armée al-Sissi

Depuis une semaine, au moins 14 policiers ont été tués et neuf soldats ont péri dans la péninsule du Sinaï

Capture d'image de la télévision égyptienne montrant le président déchu Mohamed Morsi derrière le grillage d'une cage pendant son procès, le 28 janvier 2014 au Caire 
(Crédit : Télévision égyptienne/AFP)
Capture d'image de la télévision égyptienne montrant le président déchu Mohamed Morsi derrière le grillage d'une cage pendant son procès, le 28 janvier 2014 au Caire (Crédit : Télévision égyptienne/AFP)

Le Caire (AFP) – Un groupe djihadiste qui a revendiqué plusieurs attaques meurtrières en Egypte a menacé de s’en prendre à l’homme fort du pays, le chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi, dont l’annonce de la candidature à la présidentielle est attendue.

Après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi le 3 juillet 2013 par l’armée, et la sanglante répression contre ses partisans qui s’en est suivie, les attentats visant les forces de sécurité se sont multipliés.

Un groupe jihadiste s’inspirant d’Al-Qaïda, Ansar Beït al-Maqdess, a revendiqué l’assassinat mardi 28 janvier d’un général de police, Mohamed Saïd, tué au Caire par des hommes armés qui ont pris la fuite à moto. La victime dirigeait le bureau technique du ministère de l’Intérieur, rattaché à la personne du ministre, Mohamed Ibrahim.

Basé dans la péninsule du Sinaï, le groupe a menacé de s’attaquer au maréchal Sissi, à qui l’armée a demandé de postuler à la magistrature suprême, et au ministre de l’Intérieur. « La vengeance va venir », a-t-il prévenu dans un communiqué publié sur des sites djihadistes.

Selon le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE, un commandant d’Ansar Beït al-Maqdess, Abou Oussama al-Masri, a appelé les soldats à se mutiner, menaçant, sinon, de les attaquer.

En septembre 2013, le ministre de l’Intérieur a échappé à un attentat revendiqué par ce groupe qui dit agir en représailles à la répression menée contre les partisans de Mohamed Morsi, premier président d’Egypte élu démocratiquement en juin 2012.

Le cercueil du général de police assassiné, Mohamed Saïd, lors de ses funérailles, le 28 janvier 2014 au Caire  (Crédit : AFP Mahmud Khaled)
Le cercueil du général de police assassiné, Mohamed Saïd, lors de ses funérailles, le 28 janvier 2014 au Caire
(Crédit : AFP Mahmud Khaled)

Depuis une semaine, au moins 14 policiers ont été tués et neuf soldats ont péri dans la péninsule du Sinaï. Mercredi encore, des hommes masqués sur une moto ont tué un policier à Charqiya, une province du delta du Nil, selon des sources de sécurité. 

Ansar Beït al-Maqdess a parallèlement revendiqué l’attaque lundi dans le Sinaï d’un gazoduc acheminant du gaz en Jordanie et menacé d’étendre sa « guerre économique contre la clique des traîtres jusqu’à leur défaite ».

Il affirme qu’il va s’en prendre aux « intérêts économiques du régime », accusant « Sissi et ses généraux » de se remplir « les poches de milliards de livres égyptiennes ».

Les médias, qui soutiennent dans leur vaste majorité l’armée, ont condamné l’assassinat du général de police. « Le terrorisme a assassiné le général », dénonçait le Al-Gomhouriya, « les balles de la traîtrise ont tué le général », écrivait Al-Akhbar.

Si les attaques les plus sanglantes contre les forces de l’ordre ont été revendiquées par Ansar Beït al-Maqdess, le gouvernement intérimaire installé par l’armée accuse les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi et qui ont été décrétés « organisation terroriste ».

Mardi, Mohamed Morsi, détenu depuis sa destitution, a comparu au Caire pour son évasion de prison lors de la révolte contre Hosni Moubarak en 2011, avec, selon l’accusation, la complicité de membres du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de mouvements djihadistes.

M. Morsi encourt la peine de mort, comme dans deux autres des procès intentés contre lui.

Dans ce contexte de tensions persistantes, le pays attend la décision du maréchal Sissi, 59 ans, auquel l’armée a demandé lundi de se présenter à la présidentielle prévue dans les trois mois.

C’est le maréchal Sissi, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, qui, le 3 juillet, avait annoncé la destitution de M. Morsi -seul président non issu de l’armée- pour répondre, selon lui, à l’appel de millions d’Égyptiens réclamant son départ.

Le nouveau pouvoir s’est ensuite lancé dans une implacable répression contre les pro-Morsi. Selon Amnesty International, quelque 1.400 personnes ont été tuées dans des manifestations, des islamistes pour l’immense majorité. Et les leaders des Frères musulmans sont derrière les barreaux.

Jeudi, le gouvernement intérimaire a reçu l’appui de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, émissaire du Quartette pour le Proche-Orient.

Le général Abdel Fattah al-Sissi (Crédit : Armée égyptienne/AFP/Archives)
Le général Abdel Fattah al-Sissi (Crédit : Armée égyptienne/AFP/Archives)

« Le fait est que les Frères musulmans ont tenté de détourner le pays de ses valeurs de base d’espoir et de progrès. L’armée est intervenue à la demande du peuple afin d’amener le pays à un nouveau stade de son développement démocratique et nous devons soutenir le nouveau gouvernement dans cette tâche », a affirmé Tony Blair dans une interview à la chaîne de télévision Sky News Arabia.

Le parquet égyptien a en outre annoncé que 20 journalistes du réseau satellitaire Al-Jazeera, dont la couverture est jugée pro-Frères musulmans par les autorités, seraient jugés. Seize reporters égyptiens sont accusés d’appartenance à une « organisation terroriste », tandis que quatre étrangers se voient reprocher d’avoir diffusé « des fausses nouvelles ».

Qualifiant cette décision de « revers majeur pour la liberté de la presse », Amnesty a souligné qu' »à l’approche des élections, une presse libre est essentielle », les journalistes ne pouvant « pas travailler dans la peur ».

« Le fait que le gouvernement cible des journalistes et d’autres sur des arguments fallacieux est non seulement une erreur, mais fait montre aussi d’un dédain monstrueux pour la protection des droits fondamentaux et des libertés », a déclaré de son côté la porte-parole du département d’Etat Jennifer Psaki.

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