Un hôpital de Cisjordanie réaffecté pour les malades du coronavirus
Thabet Thabet est le seul hôpital gouvernemental de Tulkarem ; une personne contaminée en a traversé plusieurs sections - entraînant la réorientation de l'établissement

Le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne a décidé dimanche de réaffecter l’hôpital gouvernemental Thabet Thabet, situé dans le nord de la Cisjordanie, dans la ville de Tulkarem, à la prise en charge des malades atteints par le coronavirus après la visite d’un homme contaminé dans l’établissement, a fait savoir le site d’information officiel de l’AP, Wafa.
Les malades qui voudront être pris en charge pour des pathologies autres que le COVID-19 seront réorientés vers d’autres établissements médicaux, a noté Wafa.
Dans la matinée de jeudi, Kamal al-Shakhra, directeur-général des soins au sein du ministère de la Santé de l’AP, avait déclaré lors d’une conférence de presse organisée à Ramallah que l’homme contaminé par le virus était entré dans l’hôpital, arpentant plusieurs unités.
« Il a entraîné une certaine confusion chez nous », avait ajouté l’officiel du ministère de la Santé, notant que l’homme était originaire de Bartaa, un village de la région de Jénine.
Shakhra avait expliqué que tandis que l’homme souffrait « d’inflammations ordinaires » et de « problèmes cardiaques » depuis plus d’une semaine, il ne s’était que récemment rendu à l’hôpital où il avait été soumis à un test de dépistage du COVID-19.
Thabet Thabet est le seul hôpital gouvernemental palestinien à Tulkarem, une ville située à proximité de la frontière entre l’Etat juif et la Cisjordanie.
Des images postées sur Facebook, filmées aux abords de l’hôpital, dimanche en début d’après-midi, montrent les forces de sécurité de l’AP en train d’en bloquer l’accès.

Jusqu’à présent, les autorités palestiniennes ont fait savoir que 226 personnes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza avaient contracté le coronavirus. 21 malades ont guéri. Il y a eu un décès des suites de la maladie.
Le mois dernier, l’AP avait pris des mesures drastiques pour prévenir la propagation du COVIF-19 avec notamment de lourdes restrictions sur les déplacements.
Depuis plus d’une semaine, les officiels palestiniens avertissent que le nombre de cas en Cisjordanie pourrait connaître une hausse spectaculaire si les Palestiniens travaillant en Israël ne respectaient pas une mise en quarantaine appropriée lors de leur retour.
« Si ces travailleurs ne s’isolent pas, nous pourrons connaître un désastre au niveau de toute la Palestine », avait indiqué Shakhra aux journalistes, jeudi dernier.
Plus de deux semaines après la confirmation des premiers cas de coronavirus en Israël et en Cisjordanie, les autorités israéliennes avaient interdit à la vaste majorité des Palestiniens d’entrer au sein de l’Etat juif, tout en permettant à des dizaines de milliers d’employés palestiniens travaillant dans des « secteurs essentiels » – principalement dans la construction – de passer un à deux mois dans le pays.
Les autorités israéliennes avaient expliqué que ces employés ne seraient pas autorisés à aller et venir entre la Cisjordanie et Israël et qu’ils devraient être hébergés dans des logements fournis par leurs entreprises.
Vendredi, Mohammed Shtayyeh, Premier ministre de l’AP, a indiqué que
45 000 travailleurs reviendraient en Cisjordanie au début de Pessah. La fête commence dans la soirée du 8 avril.
Shtayyeh a ordonné à toutes les personnes concernées de se placer en quarantaine dès leur retour en Cisjordanie, ajoutant que ceux qui violeraient ces règles devraient rendre des comptes devant la justice.