Un jihadiste présumé demande l’asile en Suède
Conformément au droit international, il a pu échapper à la police et a été remis à l'Office des migrations
Un Bosnien membre présumé du groupe Etat islamique (EI) a été arrêté cette semaine à son arrivée en Suède mais a dû être confié à l’Office des migrations parce qu’il déposait une demande d’asile, a-t-on appris jeudi auprès de l’office.
Cet homme de 46 ans, décrit par les médias suédois comme un « jihadiste de l’État islamique », figure à la demande de la France au fichier du système d’information Schengen (SIS), selon le quotidien Sydsvenskan qui a révélé l’affaire.
Il est arrivé lundi à l’aéroport de Malmö (sud) avec ses quatre enfants en provenance de Tuzla, en Bosnie-Herzégovine, muni d’un passeport à son nom, récemment émis.
Alerté par sa nervosité manifeste au moment de passer la douane, des fonctionnaires de la police aux frontières l’ont emmené pour interrogatoire et vérification d’identité. L’homme a alors demandé l’asile et a été automatiquement confié à l’Office des migrations, conformément à la Convention de Genève.
« Tout individu est autorisé à la faire. Ça ne préjuge en rien de la décision qui sera prise après examen de son dossier », a indiqué à l’AFP Fredrik Bengtsson, porte-parole de l’Office des migrations, précisant que l’homme avait « été placé en rétention ».
Les policiers ont critiqué sa remise à l’Office des migrations, estimant qu’il aurait dû être expulsé.
« Aussitôt que ces gens sortent leur joker et disent ‘asile’, alors s’ouvrent pour eux les portes du paradis », a lancé Leif Fransson, commissaire de la police aux frontières, cité par le journal.
« Un autre pays de Schengen, en l’occurrence la France, a déjà évalué sa dangerosité et décidé qu’il devait être interdit (du territoire des États membres). La Suède n’a pas à servir de porte d’entrée », a-t-il ajouté.
Selon Sydsvenskan, après une arrestation en 2010 en Turquie où il résidait, une perquisition avait permis de découvrir à son domicile des armes et de la propagande jihadiste. Les conditions de son retour en Bosnie restent mystérieuses.
Du fait de sa nationalité, il n’a pratiquement aucune chance d’obtenir l’asile aujourd’hui en Suède. Le pays scandinave a accueilli plus de 160.000 demandeurs d’asile l’an dernier, en majorité Syriens, la plus forte proportion dans l’UE rapporté au nombre d’habitants.