Un ministre danois veut interdire l’abattage rituel casher
Une nouvelle réglementation doit interdire l'abattage sans étourdissement. Mais d'autres méthodes resteraient autorisées
Le président de la communauté juive du Danemark a critiqué les affirmations d’un ministre du gouvernement affirmant que de nouvelles réglementations allaient proscrire l’abattage rituel casher dans le pays.
« Il s’agit pour nous d’une déclaration étrange », a confié jeudi au JTA Finn Schwarz, le président de la communauté juive, au sujet de déclarations faites en début de semaine à l’agence de presse Ritzau par le ministre de l’Agriculture Dan Jorgensen.
Jorgensen évoquait l’abattage sans étourdissement préalable – une pratique obligatoire pour l’obtention d’un certificat de viande cacher chez les Juifs orthodoxes et d’un certificat de viande halal pour les Musulmans pratiquants.
« Il y a parfois eu des demandes de ce type de pratique et je veux m’assurer que cela n’aura pas lieu au Danemark », a déclaré Jorgensen, en référence à une réglementation contre l’abattage sans étourdissement préalable, qui doit prendre effet le 17 février.
Cependant, les Juifs danois ont accepté en 1998 l’usage de pistolets à percussion pour étourdir le bétail. Cette pratique garantit la casheroute du bétail abattu, affirme Schwarz, qui précise que cette décision a été prise avec l’aval du bureau du Grand Rabbin britannique.
Selon Schwarz, la nouvelle réglementation n’interdira pas l’abattage d’animaux étourdis à l’aide de pistolets à percussion.
La loi juive orthodoxe et la loi islamique exigent que les animaux soient conscients au moment de l’abattage. Les pistolets à percussion ont été autorisés, car ils ne blessent pas l’animal, qui est abattu immédiatement après avoir été frappé à la tête.
Les Juifs danois s’en sont toutefois pris aux déclarations du ministre, car ce dernier a évoqué la nécessité de respecter le bien-être animal, sous-entendant que l’abattage casher, ou shehita, était une pratique cruelle. Il a également invoqué la rareté de la shehita au Danemark pour justifier son interdiction.
« Le ministre n’a pas interdit d’autre coutumes rares. Les minorités font-elles l’objet d’une fixation ? », s’interroge Schwarz.