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Un nouvel éclairage sur la Shoah au Mémorial de Caen

Le nouveau parcours consacré à la Shoah, inauguré le 1er avril au Mémorial de Caen, rompt avec les codes traditionnels de la muséographie sur la mémoire de l’Holocauste

La façade du mémorial de Caen, le 5 juin 2014 avec la fresque de Jeff Aéro. (Crédit : Benoit-caen / CC BY-SA 3.0)
La façade du mémorial de Caen, le 5 juin 2014 avec la fresque de Jeff Aéro. (Crédit : Benoit-caen / CC BY-SA 3.0)

Inauguré ce 1er avril, le nouvel espace dédié à la Shoah du Mémorial de Caen se veut en rupture avec la manière habituelle de raconter l’Holocauste. Une rupture d’abord visuelle, puisque dès l’arrivée dans la salle, le visiteur est plongé dans « un espace blanc, presque clinique », selon ses conceptrices Giovanna Comana et Iva Berthon Gajsak, citées par Actu.fr.

« Dès qu’on parle de la Shoah, c’est sombre. La plupart des musées l’abordent dans l’atmosphère lugubre que semblent réclamer ses millions de victimes. J’ai pris le contrepied. J’ai voulu mettre de la lumière. C’est un espace apaisé », explique Kléber Arhoul, directeur du Mémorial.

Traditionnellement, la Shoah est représentée par des images de charniers, de chambres à gaz, de rares survivants… En bref, par l’horreur nazie. Encore une fois, le Mémorial de Caen fait un autre choix. Représenter la barbarie de cette manière « redouble la violence des bourreaux en réduisant les victimes à leur exécution », estime Kléber Arhoul. Lui préfère montrer « les visages des vivants, de la vie d’avant ». Sur les murs, des images d’avant-guerre des communautés yiddish sont projetées.

Au centre de la salle, douze tables blanches sont disposées : des « sépultures offertes aux six millions de morts », selon le directeur.

Surtout, l’exposition n’évoque pas les camps de concentration. Ce choix, a priori déroutant, est pourtant assumé par l’historien Tal Bruttmann, concepteur de l’exposition : « Les camps de concentration ne relèvent pas de la Shoah. »

« C’est quelque chose de difficilement compris, poursuit ce spécialiste de l’histoire de la Shoah. Tout le monde a l’impression de connaître son histoire, alors que l’image est en partie brouillée. Cela tient à la place centrale qu’occupe Auschwitz », qu’il définit comme « l’épicentre de la politique d’assassinat de masse des Juifs » mais aussi comme « une exception ».

L’historien Tal Bruttmann lors d’un colloque à la Sorbonne en mai 2017. (Crédit : Capture d’écran Youtube/Faculté des Lettres de la Sorbonne)

« Le cas d’Auschwitz nourrit la confusion entre solution finale et système concentrationnaire. À trop assimiler la Shoah à Auschwitz, on oublie que la politique d’assassinat de masse des Juifs ne s’est pas jouée seulement dans les chambres à gaz, qu’elle a connu différentes formes », rappelle l’historien. « Tout l’enjeu est de déconstruire ces conceptions erronées, qui continuent largement de prévaloir aujourd’hui. »

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