Un proche conseiller de Biden bientôt en Israël
Jake Sullivan devrait rencontrer le Premier ministre, son homologue israélien et l’ex-envoyé Dermer, pour tenter d’empêcher l’expansion des implantations et la légalisation des avant-postes
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le président américain Joe Biden va dépêcher son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, à Jérusalem, le mois prochain, pour s’entretenir avec les plus hautes autorités israéliennes, a déclaré vendredi un responsable proche du dossier.
Le nouveau gouvernement, qui a prêté serment jeudi, est le plus à droite de toute l’histoire d’Israël, et le Likud, parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a conclu des accords avec ses partenaires de coalition pour développer les implantations en Cisjordanie, légaliser des dizaines d’avant-postes illégaux et adopter une loi autorisant les entreprises à refuser des clients sur la base des croyances religieuses.
Le Likud a par ailleurs, dans le cadre de l’accord conclu avec le parti d’extrême droite HaTzionout HaDatit, accepté le principe de l’annexion de grandes parties de la Cisjordanie. Toutefois, cet accord comprend une clause conférant à Netanyahu un veto effectif, dont il est susceptible de faire usage, ne serait-ce que pour établir officiellement les relations diplomatiques avec l’Arabie saoudite.
Les projets de la coalition sont une source d’inquiétude pour Washington, a indiqué un responsable au Times of Israël, confirmant par là même une information du site d’information Axios.
Ce responsable a fait savoir que l’administration Biden souhaitait avant tout préserver les chances d’une solution à deux États, en empêchant une nouvelle expansion israélienne en Cisjordanie, mais qu’il y avait aussi un malaise quant-à l’impact du gouvernement sur les communautés arabes et LGBTQ d’Israël.
Il a ajouté que la date du déplacement de Sullivan n’avait pas encore été fixée et que d’autres questions devaient être réglées, mais qu’il devrait en principe s’entretenir avec Netanyahu, le président du Conseil de sécurité nationale, Tzachi Hanegbi, et le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, que le Premier ministre aurait choisi comme référent pour ses relations avec l’administration Biden.
Des responsables israéliens ont déclaré à Axios que Netanyahu souhaitait saisir l’occasion de ces entretiens pour évoquer la coopération sur la question iranienne et la normalisation des relations avec l’Arabie saoudite.
Selon cette même source d’information, le Secrétaire d’État américain Antony Blinken pourrait également effectuer un déplacement en Israël en février prochain.
Les autorités israéliennes ont déclaré que la visite de Sullivan pourrait ouvrir la voie à un déplacement de Netanyahu à Washington, en février.
Biden a félicité Netanyahu pour la formation de son gouvernement, jeudi, disant son impatience de travailler avec lui à l’intégration d’Israël dans la région, à la promotion de la paix entre Israël et les Palestiniens et à la lutte contre les visées de l’Iran.
« Les États-Unis continueront de soutenir la solution à deux États et à s’opposer aux politiques qui mettent en danger sa viabilité ou contredisent nos intérêts et valeurs mutuels », a ajouté M. Biden, évoquant une politique qui sera probablement en contradiction avec les projets du gouvernement en Cisjordanie.
L’administration Biden n’a pas précisé dans quelle mesure elle travaillera avec les membres les plus à droite du gouvernement Netanyahu, comme le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, ou le vice-ministre, Avi Maoz.
Plus tôt ce mois-ci, Blinken a mis en garde Israël contre les projets d’annexion, d’expansion des implantations ou d’expulsion de Palestiniens, ajoutant que Washington était prêt à travailler avec le nouveau gouvernement, qu’il jugerait en fonction de ses actes, et non des personnalités qui le composent.