Israël en guerre - Jour 346

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Un record de près de 76 millions de déplacés internes dans le monde

En Israël, dans le sillage de l'attaque terroriste du 7 octobre, l'Observatoire des situations de déplacement interne a recensé 203 000 mouvements forcés de personnes au nord et au sud

Des Palestiniens déplacés qui ont fui Khan Younès installant un camp à Rafah, plus au sud, près de la frontière de la bande de Gaza avec l'Égypte, le 6 décembre 2023. (Crédit : Mahmoud Hams/AFP)
Des Palestiniens déplacés qui ont fui Khan Younès installant un camp à Rafah, plus au sud, près de la frontière de la bande de Gaza avec l'Égypte, le 6 décembre 2023. (Crédit : Mahmoud Hams/AFP)

Les conflits de par le monde ont poussé le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leur pays (PDI) à un niveau record de 75,9 millions à la fin de 2023, selon l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC).

Le nombre de PDI a bondi de 50 % au cours des cinq dernières années, précise l’ONG dans son rapport annuel publié mardi à Genève.

Ce nombre est à comparer aux 71,1 millions de déplacés internes que comptait le monde à la fin 2022.

Contrairement aux réfugiés qui fuient un pays pour s’installer ailleurs, les PDI restent dans leur pays mais sont forcés de se déplacer.

La violence et les conflits sont les principaux responsables de ces déplacements forcés (68,3 millions) tandis que les catastrophes ont obligé 7,7 millions de personnes à fuir et à s’installer ailleurs.

Au cours des cinq dernières années, le nombre de personnes déplacées à cause de violences et de conflit a bondi de 22,6 millions. Les deux plus fortes hausses ayant eu lieu en 2022 et 2023.

Cette photo prise le 20 juin 2023 montre des hommes et des enfants soudanais déplacés remplissant des conteneurs d’eau à Wad Madani, la capitale de l’État soudanais d’al-Jazirah. (Crédit : AFP)

Avec 9,1 millions de PDI, le Soudan compte le plus grand nombre de personnes déplacées jamais enregistré dans un seul pays depuis 2008 et le début de la comptabilisation, a souligné l’ONG.

Près de la moitié de toutes les personnes déplacées vivent en Afrique subsaharienne, a indiqué l’IDMC.

« Au cours des deux dernières années, nous avons constaté un nombre alarmant de personnes obligées de fuir leur foyer en raison du conflit et de la violence, même dans les régions où la tendance s’améliorait », a déclaré Alexandra Bilak, directrice de l’IDMC.

« Les conflits et les ravages qu’ils laissent derrière eux empêchent des millions de personnes de reconstruire leur vie, souvent pendant des années », a-t-elle ajouté.

« Verdict accablant »

Outre le nombre de personnes déplacées, l’ONG suit également le nombre de déplacements internes : à savoir chaque nouveau mouvement forcé d’une personne à l’intérieur des frontières de son pays.

En Israël, dans le sillage de l’attaque du 7 octobre, date à laquelle le Hamas a envoyé 3 000 terroristes armés en Israël, le 7 octobre, pour mener une attaque brutale au cours de laquelle ils ont tué près de 1 200 personnes et enlevé 252 otages, l’ONG a recensé 203 000 mouvements forcés de personnes.

Environ 120 000 déplacements ont eu lieu dans les zones méridionales limitrophes de la bande de Gaza. En raison de l’escalade de la violence et les tirs de roquettes depuis Gaza au cours de la deuxième semaine d’octobre, des communautés entières ont été évacuées.

Au fur et à mesure que les hostilités s’intensifiaient au nord, entre les groupes terroristes implantés au Liban et l’armée israélienne, Israël a annoncé un plan d’évacuation des des résidents des zones nord du pays jusqu’à deux kilomètres de la Ligne bleue qui sépare Israël du Liban, affectant ainsi environ 80 000 personnes supplémentaires.

À la fin de l’année, près de 200 000 résidents israéliens vivaient encore déplacées à l’intérieur du pays. Le gouvernement évalue les mesures à prendre pour les aider, notamment les subventions et la réinstallation dans des zones plus sûres, compte tenu de l’impossibilité pour certaines communautés de retourner chez elles dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.

Photo d’illustration, des résidents des communautés frontalières de Gaza dans un hôtel d’Eilat. (Crédit : Aris Messinis/AFP)

Israël a réagi à l’attaque du 7 octobre en lançant une campagne militaire dont l’objectif vise à détruire le Hamas, à l’écarter du pouvoir à Gaza et à libérer les otages.

Ainsi l’ordre d’évacuation qui frappe certaines parties de Rafah, la ville du sud du territoire palestinien de Gaza, menacée d’une opération terrestre israélienne pour démanteler le Hamas, ont déjà été forcées de se déplacer à cinq voire six reprises, avait indiqué l’ONU la semaine dernière.

L’année dernière, il y a eu 46,9 millions de mouvements forcés de personnes : 20,5 millions de déplacements internes dus aux conflits et à la violence, et 26,4 millions dus aux catastrophes.

Les conflits au Soudan, en République démocratique du Congo et dans les territoires palestiniens ont été à l’origine de près des deux tiers des nouveaux mouvements de personnes provoqués par des conflits en 2023.

Dans la bande de Gaza, 1,7 million de Palestiniens étaient déplacés internes à la fin de 2023, avec 3,4 millions de nouveaux mouvements.

Tout au long de l’année 2023, six millions de déplacements forcés de personnes ont eu lieu en raison des violences au Soudan, soit plus qu’au cours des 14 années précédentes réunies.

Il s’agit du deuxième plus grand nombre de mouvements forcés en un an, après les 16,9 millions enregistrés en Ukraine en 2022.

Sur les 26,4 millions de déplacements forcés dus à des catastrophes, un tiers ont eu lieu en Chine et en Turquie en raison de phénomènes météorologiques violents et de tremblements de terre de grande ampleur.

« Nous n’avons jamais enregistré autant de personnes forcées de quitter leurs foyers et leurs communautés. C’est un verdict accablant sur les échecs de la prévention des conflits et du rétablissement de la paix », a déclaré le chef du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland.

Le NRC à créé l’IDMC en 1998.

« Les souffrances et les déplacements durent bien au-delà du cycle de l’actualité. Trop souvent, leur sort se résume au silence et à la négligence. Le manque de protection et d’assistance que subissent des millions de personnes ne peut pas continuer », a regretté le responsable.

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