Un rescapé de la Shoah honoré en Biélorussie en présence du fils de C. Sugihara
Le consul du Japon en Lituanie a sauvé de nombreuses vies en accordant des visas de transit à 700 étudiants de la yeshiva de Mir et à plus de 2 000 autres Juifs

MIR, Biélorussie (JTA) — Pour la première fois depuis des décennies, des commémorations de la Shoah ont été organisées dans la ville. Petite localité de 2 000 habitants située au sud ouest de Minsk, Mir était autrefois l’un des principaux centres de l’enseignement juif en Europe.
Parmi les personnes présentes à Mir pour l’occasion figurait Nobuki Sugihara, le fils du seul Juste du Japon, Chiune Sugihara.
C’est l’organisation d’éducation juive Limmud FSU qui a invité Nobuki Sugihara et des centaines de juifs biélorusses à la cérémonie organisée à l’ancienne yeshiva, dont des élèves ont été sauvés par le consul japonais.
Devenue aujourd’hui un bureau de poste, la yeshiva de Mir était l’une des institutions les plus connues et les plus prestigieuses d’Europe en la matière. En 1940, après le transfert de la yeshiva à Vilnius, Chiune Sugihara, alors consul du Japon en Lituanie, a accordé des visas de transit salvateurs à 700 étudiants du séminaire religieux et à plus de 2 000 autres Juifs contre les ordres de ses supérieurs.
Ces visas, ainsi que ceux accordés aux réfugiés par le consul des Pays-Bas Jan Zwartendijk, a permis à des demandeurs d’asile de survivre à la Shoah et de fuir les nazis. Mir fut l’une des rares yeshivas célèbres d’Europe à avoir vu la quasi totalité de ses élèves échapper au génocide. Des antennes ont été fondées à New York et à Jérusalem.

« Il savait qu’ils n’avaient nulle part où aller et que personne d’autre n’allait les aider à survivre », a déclaré Nobuki Sugihara au sujet de son père lors de l’hommage. La carrière de Chiune Sugihara fut ensuite freinée au Japon, allié de l’Allemagne nazie, et il quitta le ministère des Affaires étrangères en 1947.
Rompant avec la solennité de précédentes commémorations de la Shoah organisées par Limmud FSU, son fondateur, Chaim Chesler, et les quelque 600 juifs biélorusses présents à Mir ont dansé au son de la musique d’un groupe local.
« Sugihara est un symbole de courage et d’ingéniosité », a déclaré Chaim Chesler.
Le groupe et les danseuses qui l’accompagnaient étaient vêtus d’habits traditionnels, et le maire de la ville avait fait de la journée un jour férié en l’honneur de ses visiteurs.
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