Un responsable du Fatah admet le « déclin » de son parti
"Le Fatah a tenté la méthode pacifique et fait plein de promesses mais n'a pas été en mesure de les tenir, ce qui a conduit à cette baisse de sa popularité", selon Mahmoud al-Aloul
Un haut responsable du parti du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP) a reconnu mercredi le déclin de la popularité de son mouvement en Cisjordanie, en raison de son échec à tenir ses promesses.
« Je peux vous dire qu’il y a une forme de déclin de la présence du Fatah au sein des masses », a déclaré Mahmoud al-Aloul, vice-président du Fatah, formation dont le chef est le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas, lors d’un entretien accordé à des journalistes à Ramallah, siège de l’AP.
« Le Fatah a tenté la méthode pacifique et fait plein de promesses mais n’a pas été en mesure de les tenir, ce qui a conduit à cette baisse de sa popularité », a-t-il expliqué, en faisant référence à l’échec du processus de paix israélo-palestinien d’Oslo entamé en 1993.
Ces propos représentent un aveu rare de la part d’un haut responsable du Fatah, le mouvement de Yasser Arafat (dirigeant des Palestiniens mort en 2004), qui domine la vie politique palestinienne en Cisjordanie depuis près de 30 ans.
Ancien conseiller d’Arafat et figure de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), M. Aloul, 72 ans, est souvent cité comme un possible successeur à M. Abbas, âgé de 87 ans.
Mais en réponse à une question sur l’après-Abbas, il a semblé rejeter l’idée, en affirmant : « Nous cherchons un candidat de la jeune génération. »
M. Abbas avait annulé les élections présidentielle et législatives prévues en 2021, justifiant cette décision par le refus des autorités israéliennes d’autoriser que le scrutin se déroule à Jérusalem-Est, en Israël. Les sondages prédisaient en fait une large victoire du groupe terroriste islamiste du Hamas.
M. Abbas est à la tête de l’AP depuis 2005. Son mandat devait s’achever en 2009 mais il s’est maintenu en poste depuis lors.
Selon un récent sondage du Centre palestinien de recherche politique, le Fatah n’obtiendrait que 35 % des voix en cas d’élections législatives en Cisjordanie (y compris à Jérusalem-Est) et dans la bande de Gaza.
L’AP, qui n’a plus de contrôle sur la bande de Gaza (après une guerre fratricide sanglante avec le Hamas en 2007), exerce un pouvoir limité sur moins de 40 % de la Cisjordanie.