Un responsable politique belge accusé d’antisémitisme
Dans un message sur Twitter, Vincent Van Quickenborne, député fédéral belge et bourgmestre de la ville de Courtrai, a dénoncé un prétendu "lobby juif"
Dans un tweet publié jeudi dernier, Vincent Van Quickenborne, député fédéral belge et bourgmestre (Open VLD, parti de centre-droit) de la ville de Courtrai, a dénoncé un prétendu « lobby juif ». « Le lobby juif fait des heures supplémentaires. Après Alost, maintenant Washington », a écrit le responsable politique.
Le message a été partagé avec un lien vers un article sur la campagne présidentielle américaine et la judéité de Bernie Sanders.
Dans son message rédigé en flamand, le responsable politique belge entendait non seulement dénoncer les réactions survenues suite au carnaval d’Alost, accusé d’antisémitisme, mais faisait également référence à une déclaration du ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, qui a déclaré qu’il ne soutiendrait pas Bernie Sanders, celui-ci ayant récemment critiqué avec virulence le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qu’il a accusé de racisme.
En réaction au tweet, le CCOJB, Comité de coordination des organisations juives de Belgique, a écrit : « Honte à vous ! Le CCOJB demande à ce que ce commentaire soit retiré et corrigé publiquement. Il est indigne d’un ancien ministre de répandre le mythe du lobby juif. Il est également inacceptable de confondre Israël et la communauté juive. »
Shame on you @VincentVQ!CCJOB vraagt om deze opmerking in te trekken en deze openbaar recht te zetten.Het is onwaardig vvoor een voormalige minister om de mythe van een joodse lobby te verspreiden.Het is ook onaanvaardbaar om Israël en de joodse gemeenschap door elkaar te brengen
— CCOJB (@ccojb) February 27, 2020
Plusieurs autres internautes belges ont réagi, dénonçant l’utilisation de l’expression « lobby juif ».
Frédérique Ries, députée européenne, a posté : « Le ‘Lobby juif’ ? Est-ce que je lis vraiment ceci ? Par un ancien ministre, sénateur et actuel bourgmestre Open VLD ? C’est un discours clairement antisémite. Pour votre information, M. Van Quickenborne, la consternation, le dégoût et la honte à la vue des posters de Zyklon B sur un train de déportés à Alost étaient globaux. Ce n’est pas une affaire juive. La lutte contre le racisme est globale et la fierté de nos démocraties. »
Claude Marinower, membre du parti Open VLF et président du Musée juif de la déportation, et Maarten Boudry, philosophe flamand, ont également condamné le message de Van Quickenborne.
Malgré la polémique, l’homme n’a pas modifié ni effacé son tweet et n’a pas réagi.