Un responsable US attribue à l’AP le relatif calme en Cisjordanie malgré la guerre à Gaza
Selon lui, les forces de l'ordre palestiniennes luttent contre le terrorisme pour assurer la stabilité au-delà de la Ligne verte dans des conditions tendues, exacerbées par la violence des résidents d'implantation
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
WASHINGTON – Les États-Unis attribuent à l’Autorité palestinienne le calme relatif qui règne en Cisjordanie en pleine guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, a déclaré mercredi un responsable de l’administration Biden au Times of Israel.
S’exprimant sous couvert d’anonymat, ce dernier a souligné les efforts déployés par les forces de l’ordre de l’AP pour lutter contre le terrorisme et assurer la stabilité en Cisjordanie, en dépit de conditions difficiles exacerbées par les violences toujours plus grandes des résidents d’implantations.
Washington fait l’éloge de Ramallah alors même que le Premier ministre Benjamin Netanyahu continue de refuser la perspective d’un retour de l’Autorité palestinienne à la tête de la bande de Gaza si le Hamas en était chassé.
Netanyahu a d’ailleurs répété cette semaine qu’Israël n’autoriserait pas une entité qui distribue de l’argent aux condamnés pour terrorisme, incite à la haine contre l’État juif et n’a pas dénoncé expressément l’attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre à contrôler l’enclave côtière.
Pour sa part, le président américain Joe Biden a appelé de ses voeux une Autorité palestinienne « revitalisée » qui gouvernerait Gaza et la Cisjordanie, ajoutant qu’une réforme à Ramallah serait probablement nécessaire avant son retour dans la bande de Gaza.
Lors de récentes réunions avec les députés du Likud visant à s’assurer de leur soutien, Netanyahu aurait déclaré devoir continuer à diriger le parti parce que « Je suis le seul à pouvoir empêcher la création d’un État palestinien à Gaza et [en Cisjordanie] après la guerre ».
Un deuxième responsable américain a souligné que la situation sécuritaire au-delà de la Ligne verte restait fragile et que la question serait à l’ordre du jour du déplacement du Secrétaire d’État américain Antony Blinken en Israël et en Cisjordanie cette semaine.
Les rencontres du chef de la diplomatie américaine porteront principalement sur la guerre entre Israël et le Hamas. Les États-Unis accroissent la pression sur Israël pour s’assurer de la protection des civils en vue de l’offensive de l’armée israélienne dans le sud de Gaza, dès la fin de la trêve.
Pour prévenir l’extension du conflit, les Etats-Unis ont fait pression sur Israël afin qu’il mette au pas les résidents d’implantations violents de Cisjordanie, qui, selon des organisations de défense des droits de l’homme, ont mené des attaques qui ont conduit au déplacement d’un millier de Palestiniens.
Biden a annoncé ce mois-ci que les États-Unis envisageaient de priver de visa les résidents d’implantations.
Le deuxième responsable américain a ajouté que les attaques des résidents d’implantations portaient atteinte à la légitimité de l’Autorité palestinienne en l’exposant à davantage de critiques en raison de son incapacité à protéger les Palestiniens, et que Blinken évoquerait la question avec les dirigeants israéliens et palestiniens cette semaine.