Israël en guerre - Jour 368

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Biden veut une gouvernance internationale à Gaza, à laquelle succèdera l’AP

Dans une Opinion, le président américain évoque aussi la possibilité d'interdire de visa les extrémistes du mouvement pro-implantation auteurs de violences à l'encontre des Palestiniens

Le président Joe Biden arrivant à la base aérienne nationale du Delaware, à New Castle, le 17 novembre 2023. (Crédit : Manuel Balce Ceneta/AP)
Le président Joe Biden arrivant à la base aérienne nationale du Delaware, à New Castle, le 17 novembre 2023. (Crédit : Manuel Balce Ceneta/AP)

Le président américain Joe Biden a pour la première fois exhorté la communauté internationale à aider à gérer la sécurité dans la bande de Gaza après la guerre, samedi. Ce régime impliquant des pays étrangers serait transitoire et l’Autorité palestinienne (AP) prendrait ensuite le relais.

Dans une Opinion parue dans le Washington Post , il a aussi menacé d’interdire de visa les résidents d’implantation violents qui, en Cisjordanie, attaquent des Palestiniens.

De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, évoquant l’appel lancé par Biden à laisser l’administration de Gaza entre les mains de l’AP, a déclaré au cours d’une conférence de presse que cette dernière n’était « pas apte » à assumer une telle responsabilité.

Pour sa part, le président de l’AP, Mahmoud Abbas, a accusé Israël de « génocide » dans le cadre de sa guerre contre le Hamas au sein de l’enclave côtière.

« La communauté internationale devra engager des ressources pour assister au mieux la population de Gaza dans le sillage immédiat de cette crise, avec notamment des mesures de sécurité intermédiaires », a écrit Biden dans l’article, qui cherchait à rallier le soutien à la politique mise en œuvre par son administration face aux guerres à Gaza et en Ukraine.

Biden a ajouté que la communauté internationale devait « établir un mécanisme de reconstruction pour répondre de manière durable aux besoins à long-terme de Gaza », notant qu’il est « impératif qu’aucune menace terroriste n’émane de Gaza ou de Cisjordanie ».

Le président américain a aussi réaffirmé son attachement à la solution à deux États, « seul moyen de garantir la sécurité à long-terme des populations israélienne et palestinienne », indiquant que « même si en ce moment, la solution à deux États n’a peut-être jamais paru être aussi éloignée, cette crise l’a rendue plus impérative que jamais ».

« Alors que nous avons soif de paix, Gaza et la Cisjordanie doivent s’unir sous une seule et unique structure de gouvernance et, en définitive, sous la gouvernance d’une Autorité palestinienne redynamisée – et nous œuvrerons tous, à ce moment-là, en faveur de la solution à deux États », a-t-il écrit.

Dans son Opinion, Biden a souligné que les États-Unis étaient « une nation essentielle » dans la nécessité de rassembler les pays contre le Hamas et contre la Russie qui, selon lui, représentent des menaces pour la démocratie et pour la sécurité globale.

« Poutine et le Hamas se battent pour effacer une démocratie voisine de la carte. Et Poutine, comme le Hamas, espèrent que la stabilité et l’intégration régionales, plus largement, s’effondreront et ils espèrent profiter du chaos qui en résultera. L’Amérique ne peut pas tolérer une telle perspective – et elle ne la tolérera pas. Au nom de nos propres intérêts sécuritaires – et pour le bien du monde entier », a-t-il écrit.

Netanyahu s’est opposé à la vision de l’administration Biden d’une prise de pouvoir de l’AP à Gaza – et il a rejeté les efforts livrés par Washington pour tenter de s’attacher le soutien de ses alliés arabes pour aider à gérer la sécurité au sein de la bande pendant une période de transition. Le Premier ministre israélien a indiqué que l’État juif serait à même de prendre en charge la sécurité dans l’enclave côtière et qu’elle ne la confierait pas « aux forces internationales ».

Samedi dans la soirée, il a indiqué que l’AP, sous sa forme actuelle, « n’est pas apte » à prendre la direction de la bande de Gaza, notant qu’Abbas n’avait pas condamné le massacre du 7 octobre et que certains de ses ministres « se réjouissent de ce qui est arrivé ».

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu s’exprimant lors d’une conférence de presse, le 18 novembre 2023. (Capture d’écran : GPO)

Netanyahu a expliqué qu’Israël et les États-Unis avaient convenu de détruire le Hamas et d’obtenir la remise en liberté des otages. « Et je pense que nous trouverons en fin de compte un accord aussi là-dessus : il est impossible de placer à Gaza un gouvernement civil qui soutient le terrorisme, qui encourage le terrorisme, qui finance le terrorisme, qui éduque au terrorisme ».

La proposition faite par Biden a aussi été rejetée, samedi, par le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, qui a déclaré lors du Forum de la sécurité de Manama « qu’aucun soldat arabe » ne serait déployé à Gaza après la guerre, à une période où les liens entretenus par Amman et Jérusalem ne cessent de se détériorer.

Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, s’exprimant lors de l’Assemblée générale des Nations unies au siège des Nations unies, à New York, le 26 octobre 2023. (Crédit : Eduardo Munoz Alvarez/Getty Images/AFP)

Les violences des partisans du mouvement pro-implantation « doivent cesser »

Dans l’Opinion, Biden a également menacé d’interdire de visa les résidents d’implantation qui commettent des violences à l’égard des Palestiniens de Cisjordanie – un phénomène qui a aussi grimpé en flèche depuis le début de la guerre.

Sept Palestiniens ont été tués par des partisans extrémistes du mouvement pro-implantation, même si les circonstances de certains de ces incidents restent indéterminées.

Selon le groupe de défense des droits de l’Homme Yesh Din, une organisation de gauche, il y a eu plus de 185 attaques contre des Palestiniens dans plus de 84 villes et villages de tout le territoire depuis le 7 octobre.

Si le texte de Biden a repris largement des positionnements que les États-Unis ont exprimé depuis des semaines, cette menace concernant d’éventuelles interdictions de visa semblent nouvelles.

« J’ai dit et répété aux leaders israéliens que les violences commises par les extrémistes contre les Palestiniens, en Cisjordanie, doivent s’arrêter et que les auteurs de ces violences doivent rendre des comptes », a écrit Biden.

« Les États-Unis sont prêts à prendre leurs initiatives propres, notamment en émettant une interdiction de visa en direction des extrémistes qui s’en prennent aux civils en Cisjordanie », a-t-il ajouté.

Le président américain Joe Biden et le président de l’Autorité palestinienne Mahmud Abbas se serrent la main après leurs déclarations aux médias dans le complexe présidentiel de Muqataa, dans la ville de Bethléem, en Cisjordanie, le 15 juillet 2022. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

Samedi après-midi, Abbas a appelé Biden à utiliser son influence pour mettre un terme l’offensive israélienne à Gaza qu’il a qualifiée de « génocide ».

« L’Histoire ne pardonnera ces crimes à personne. Je vous appelle à apporter votre secours à notre population assiégée à Gaza. Cette guerre doit immédiatement cesser. Comment ce génocide peut-il être qualifié de guerre d’auto-défense ? En réalité, ce génocide est un crime de guerre justifiant des sanctions », a-t-il dit.

« Je vous appelle également à intervenir sans attendre pour stopper les attaques des forces israéliennes et le terrorisme continu auquel se prêtent les résidents d’implantation à l’encontre des nôtres, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est – un terrorisme qui laisse présager une explosion imminente », a-t-il ajouté.

La guerre a éclaté, le mois dernier, après l’assaut meurtrier lancé par des hommes armés du Hamas dans les communautés du sud d’Israël – une attaque qui s’était produite sous couvert de milliers de tirs de roquette. Les terroristes avaient tué environ 1 200 personnes, des civils en majorité, abattant des familles toutes entières dans leurs habitations. Ils avaient aussi massacré des jeunes qui participaient à une rave-party organisée aux abords du kibboutz Reim. Ils avaient aussi kidnappé 240 personnes de tous les âges qui sont depuis retenues en captivité au sein de l’enclave côtière.

Israël a lancé une offensive aérienne et terrestre dont l’objectif est d’éliminer le groupe terroriste.

Le ministère de la Santé dirigé par le Hamas a fait savoir que plus de 13 000 personnes avaient perdu la vie à Gaza depuis le début de la guerre, dont deux-tiers seraient des femmes et des enfants – des chiffres qui ne peuvent pas être vérifiés de manière indépendante et qui ne font pas la différence entre les civils et les membres du groupe terroriste, et qui comptent aussi les victimes des roquettes défaillantes qui, lancées vers le territoire israélien, sont retombées dans la bande.

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