Une collection de documents sur la Shoah donnée par le musée d’Auschwitz
Le directeur dit que le don de ces documents relatifs à l'histoire des camps de la mort et à celle des persécutions contre les Juifs est le plus grand apport aux archives du musée depuis des décennies
VARSOVIE, Pologne — La famille d’un survivant de l’Holocauste fait don d’une vaste collection de documents relatifs au camp de la mort d’Auschwitz et à l’histoire de la Deuxième guerre mondiale au musée et mémorial d’Auschwitz-Birkenau.
La famille de Wladyslaw Rath a donné 1 893 documents et 29 photographies, a annoncé jeudi le musée.
La majorité des documents concernent l’extermination des Juifs et les persécutions endurées lors du Troisième Reich et dans les zones occupées par les nazis, ainsi que le sort des déportés dans les camps de concentration, notamment Auschwitz, et détenus dans les ghettos. Certains s’intéressent aux prisonniers retenus dans les camps de travaux forcés et d’internement.
Rath était né le 20 mars 2014 et avait passé son enfance à Cracovie. Lorsque la Seconde Guerre mondiale avait éclaté, il était âgé de quinze ans. Sa famille avait été obligée de déménager au sein du ghetto de Cracovie. Son père avait ensuite été déporté à Auschwitz, où il était mort. Sa mère avait été assassinée dans un endroit inconnu.
Lui et sa soeur Dorota avaient travaillé dans l’usine d’Oscar Schindler et avaient été sauvés par l’industriel. Après la guerre, Rath était retourné à Cracovie et, en 1951, il s’était installé à Vienne. Il était mort en 1996.
« Nous avons toujours pensé avec mon époux que cette collection de documents devait trouver sa place au musée », a commenté dans un communiqué issu par l’institution Ewa Rath, la veuve de Rath.
« Je sais qu’il y a le formidable musée de Yad Vashem en Israël mais je pense que ces documents devaient retourner à l’endroit où le père de mon époux a perdu la vie parce qu’il est un fort symbole des crimes commis à cette époque. Auschwitz-Birkenau est quelque chose de particulier dans l’histoire de la guerre et du nazisme, c’était une machine à tuer ».
Le directeur du musée, Piotr Cywinski, a expliqué que cette collection « est le plus grand apport depuis des décennies dans l’histoire de nos archives ».
« Il y a des documents très précieux qui montrent l’histoire des camps et celle des ghettos », a-t-il ajouté.
51 lettres envoyées par des prisonniers d’Auschwitz et quatre cartes postales envoyées depuis le camp, lors de la dénommée « Briefaktion », figurent dans la collection.
Afin de calmer les Juifs dans le camp de concentration de Theresienstadt, dans la Tchécoslovaquie occupée par les Allemands, les autorités d’Auschwitz avaient autorisé les prisonniers de Theresienstadt à envoyer des cartes postales à ceux qu’ils aimaient pour informer ces derniers qu’ils travaillaient à Birkenau.
Un grand nombre des documents concernent le ghetto de Lodz et Theresienstadt.
Dans la collection se trouve aussi le livret militaire d’Amon Göth, organisateur et commandant du camp de Plaszow qui avait été également le responsable de la liquidation du ghetto de Cracovie.