Une ex-otage a été détenue dans une pièce où était accrochée la photo de Gilad Shalit
Noralin Agojo, née aux Philippines, se souvient que des terroristes l'ont emmenée dans l'enclave dans une camionnette remplie de corps d'Israéliens assassinés
L’otage libérée Noralin Agojo, 60 ans, a déclaré mardi qu’une photo de Gilad Shalit était accrochée dans la petite pièce où le groupe terroriste palestinien du Hamas la retenait prisonnière avec deux autres femmes.
« Chaque jour était un enfer », a déclaré Noralin, née aux Philippines, qui a été libérée le 28 novembre dans le cadre d’un accord d’une trêve temporaire entre Israël et le Hamas fin novembre, à la chaîne publique Kann.
« Dans la pièce où nous étions détenus, j’ai vu une photo de Gilad Shalit », a-t-elle ajouté, sans préciser pourquoi sa photo avait été placée là.
Shalit, un soldat de l’armée israélienne, a été pris en otage par le Hamas lors d’une attaque transfrontalière en 2006 est est resté captif à Gaza pendant cinq ans, jusqu’à ce qu’il soit libéré en 2011 en échange de 1 027 prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël.
Shalit aurait pris contact avec les familles des otages dans les jours qui ont suivi l’attaque du Hamas le 7 octobre, lorsque les terroristes ont pris d’assaut la frontière avec Israël, tuant près de 1 200 personnes et en enlevant 253, pour la plupart des civils.
Noralin a été prise en otage dans le kibboutz Nirim lors d’un séjour chez des amis dans cette communauté agricole. Elle et son époux israélien, Gideon Babani, avaient quitté leur domicile à Yehud le 6 octobre avant les célébrations du 70e anniversaire du kibboutz.
Le 7 octobre, des terroristes ont attaqué Nirim, assassinant Gideon et capturant Noralin.
« J’ai cru qu’il [Gideon] était vivant pendant tout ce temps », a-t-elle déclaré à Kann. « J’ai prié tous les jours […] J’ai en quelque sorte parlé avec lui et je lui ai dit : ‘Tiens ma main, nous nous retrouverons, nous reviendrons.’ Je pensais qu’il était là [à Gaza] aussi. »
Ce samedi noir, séparée de son mari et à la merci de cinq terroristes qui la menaçaient de leurs armes, Noralin a brandi sa croix.
« Je leur ai montré la croix et leur ai dit que j’étais Philippine. ‘S’il vous plaît, pas moi, j’ai une famille' », s’est-elle remémorée.
« Ils m’ont emmenée dans un véhicule, j’étais seule […] À l’arrière de la camionnette se trouvaient des corps d’Israéliens assassinés, mais je n’ai pas vu leurs visages, je ne me suis pas retournée », a-t-elle poursuivi.
À Gaza, Noralin a été placée dans une petite pièce avec deux autres otages Irène Tati et Karina Engel-Bart, qui ont également été libérées pendant la trêve de novembre.
Après la première nuit de captivité, les geôliers les ont transférées dans un autre endroit où elles ont été nourries d’un maigre repas : une pita ou du maïs une fois par jour.
« Un jour, ils nous ont filmées et nous ont donné de la viande pour montrer qu’ils nous donnaient de la bonne nourriture. J’ai dit à Karina que c’était leur propagande », a déclaré Noralin.
« Chaque jour était un enfer », a-t-elle déclaré en se remémorant sa période en captivité. « Le premier jour, il y avait de l’électricité et un ventilateur, puis plus rien. »
Au fil du temps, les trois femmes ont reçu de moins en moins de nourriture et d’eau, a-t-elle expliqué à Kann.
Noralin a expliqué que les trois femmes dormaient à peine au milieu des bombardements qu’elles entendaient à l’extérieur. Elles se parlaient à voix basse de leurs familles, de la possibilité d’être libérées et de la peur d’être tuées par leurs ravisseurs.
« J’entendais les explosions et je n’arrêtais pas de penser qu’il n’y avait pas de cessez-le-feu et que nous allions peut-être rester là, toutes sortes de mauvaises pensées », a-t-elle déclaré.
« Nous parlions entre nous à voix basse : quand serions-nous libérées, qu’arriverait-il à nos maris et à nos familles, nous tueraient-ils ? Je pensais chaque jour que quelqu’un viendrait nous tuer. »
Les trois femmes n’ont pas eu accès à une douche avant leur 23e jour de captivité. Après avoir demandé une douche, leurs terroristes ont placé un petit seau d’eau devant elles, mais lorsque le tour de Noralin est venu de se laver, il ne restait presque plus d’eau.
Pour ne pas perdre la notion du temps, Noralin a déclaré que Karina marquait chaque jour qui passait en mettant un morceau de papier hygiénique froissé dans une tasse.
Le Hamas et d’autres groupes terroristes détiendraient encore 129 des 253 otages enlevés lors du massacre du 7 octobre dans le sud d’Israël, et tous ne seraient plus en vie.
Selon un reportage non confirmé de la Douzième chaîne, le groupe terroriste palestinien serait prêt à libérer moins de 20 otages « humanitaires », à savoir des enfants, des femmes, des personnes âgées et des malades.
Il indique que le Hamas affirme ne pas détenir 40 otages « humanitaires » vivants, le nombre demandé dans une proposition précédente. Le reportage cite un fonctionnaire israélien qui a déclaré que la réponse souligne que le chef du groupe terroriste palestinien à Gaza, Yahya Sinwar, « ne veut pas d’un accord et cherche une escalade du conflit régional ».