Une mère d’otage à Netanyahu : « Je serai votre pire cauchemar si mon fils ne rentre pas vivant »
La mère de Matan Zangauker a ajouté que certains ministres ont fait du Premier ministre "une loque", et "je sais comment traiter les loques comme vous"
![Einav Zangauker, la mère de l'otage Matan Zangauker, lors d'une conférence de presse, à Tel Aviv, le 14 décembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90) Einav Zangauker, la mère de l'otage Matan Zangauker, lors d'une conférence de presse, à Tel Aviv, le 14 décembre 2024. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2024/12/F241214AVS003-e1734203149528-640x400.jpg)
Quelque 2 000 personnes se sont rassemblées devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya, sur la rue Begin à Tel Aviv, samedi soir pour protester contre le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu et exiger un accord pour les otages. De son côté, le Forum des familles des otages et disparus tenait son rassemblement hebdomadaire plus calme à un pâté de maisons de là, sur la Place des Otages.
S’exprimant au moyen d’un mégaphone à l’entrée de la base militaire, Einav Zangauker, mère de l’otage Matan Zangauker, a accusé Netanyahu de faire délibérément dérailler les pourparlers, affirmant qu’elle serait son
« pire cauchemar » s’il ne parvenait pas à ramener son fils vivant.
« Je sais, grâce à des entretiens avec des responsables des négociations, que vous n’avez pas l’intention de ramener Matan, que vous m’avez menti », a-t-elle déclaré.
« Que vous n’avez pas l’intention de mettre fin à la guerre en échange d’un accord global. »
« Vous avez dit que vous vous engagiez à ramener tout le monde, mais vous prévoyez de n’en ramener que quelques-uns et de tuer les autres par la pression militaire », a-t-elle accusé.
« Je ne vous menace pas, je vous le dis : vous n’aurez ni pardon, ni clémence », a poursuivi Zangauker.
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« Personnellement, je vous poursuivrai si mon Matan rentre à la maison dans un sac mortuaire. Je serai votre pire cauchemar. »
« [Le ministre de la Sécurité nationale Itamar] Ben Gvir et [le ministre des Finances Bezalel] Smotrich ont fait de vous une loque, mais je sais comment traiter les loques comme vous », a-t-elle ajouté.
Yifat Calderon, la cousine de l’otage Ofer Calderon, avait pris la parole avant Zangauker, pour reprocher au Premier ministre de prétendre que son épouse, Sara Netanyahu, et son porte-parole étaient maltraités.
« Arrêtez d’embrouiller le peuple », a-t-elle déclaré.
« Les victimes sont celles qui ont été assassinées, violées et enlevées le 7 octobre [2023]. »
Des centaines de personnes ont participé au rassemblement hebdomadaire du Forum des otages et disparues sur la Place des Otages, alors que des informations récentes laissaient penser que le gouvernement pourrait signer un accord pour ramener les otages « humanitaires », à savoir ceux qui sont âgés, malades ou de sexe féminin.
Le forum a exigé qu’en cas d’accord de « trêve contre libération d’otages », tous les otages soient ramenés en même temps, estimant qu’après plus de 400 jours de captivité, ils sont tous des cas humanitaires.
L’ex-otage Sharon Aloni Cunio, dont le mari David Cunio est toujours à Gaza, a déclaré qu’Israël « ne doit pas viser un accord partiel – un accord qui condamne à mort ceux qui restent ».
« Un accord partiel est un trou dans le cœur de ce pays », a-t-elle déclaré.
« Un accord partiel signifierait que nous sommes prêts à abandonner David et tous les autres hommes là-bas. »
« Ils ne sont pas moins importants, pas moins humains », a-t-elle ajouté.
Elle a déclaré que le fait d’être séparée de son époux lors de la trêve d’une semaine conclue en novembre 2023 a été « le moment le plus difficile de ma vie ».
« David m’a regardée dans les yeux et m’a dit de sa voix la plus effrayée : ‘Sharon, ne m’abandonne pas, bats-toi pour moi’ », a-t-elle rapporté.
« Je lui ai promis à l’époque et je lui promets encore aujourd’hui. »
Itzik Horn, père des otages Yaïr et Eitan, s’est lui insurgé contre les ministres qui se sont opposés à un accord pour les otages qu’ils ont qualifié de « reddition ».
« Il est facile de dire cela lorsque vos enfants sont assis autour de la table avec vous », a-t-il déclaré.
« Mes enfants languissent depuis 14 mois dans les tunnels de Gaza. »
« Tout ce qui ne les ramène pas à la maison maintenant est une capitulation », a-t-il ajouté.
Faisant allusion à la célébration de Hanoukka la semaine prochaine, il a poursuivi : « Je ne veux pas de miracle. Je veux que l’État d’Israël, qui a abandonné ses citoyens le 7 octobre et qui continue de les abandonner depuis plus de 14 mois, reprenne ses esprits et remplisse son premier et principal devoir moral : ramener ses citoyens à la maison maintenant. »
Avant cette manifestation, un millier de manifestants anti-gouvernement s’étaient entassés sur le carrefour Begin-Kaplan, également connu sous le nom de Place de la Démocratie.
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Pas moins de trois scènes y avaient été installées, avec des orateurs fulminant contre le gouvernement en tandem, chacun avec son propre point de vue sur la façon dont il ruine la démocratie.
Sur l’une des scènes, installées par un groupe chargé d’inscrire des volontaires pour s’engager dans la désobéissance civile non violente à l’avenir, un orateur a déclaré que les personnes inscrites auront un endroit où s’asseoir et perturber la circulation, éventuellement pendant des jours, à tout moment. Il a estimé qu’un tel moment se produira si, ou quand, le gouvernement évince la procureure générale Gali Baharav-Miara ou le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, Ronen Bar.
Les manifestants anti-gouvernement ont quitté ce carrefour important à 20 heures pour rejoindre les familles d’otages devant les quartiers généraux de l’armée de la Kirya.
Le frère de l’otage Itzik Elgarat a exhorté le président américain-élu Donald Trump à faire pression sur Netanyahu pour qu’il accepte un accord de « trêve contre libération d’otages ».
« Nous croyons en votre force pour parvenir rapidement à un accord. Ne lâchez pas Netanyahu, exigez de lui un accord global qui permette le retour de tout le monde et la fin de la guerre », a déclaré Danny Elgarat aux côtés d’autres familles d’otages lors de leur rencontre hebdomadaire avec la presse devant la Kirya.
Einav Zangauker a elle-même dénoncé les « considérations politiques » qui, selon elle, ont un impact sur les pourparlers.
« En raison de ces considérations politiques, les négociations portent sur un accord partiel et non sur un accord global », a-t-elle déclaré, tout en reprochant aux ministres Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir de « pousser à l’établissement d’implantations à Gaza et de ne pas être prêts à mettre fin à la guerre ».