Une mosquée de Marseille accusée de « légitimer la violence » menacée de fermeture
Le préfet de police reproche notamment à cette mosquée d'accueillir des prédicateurs légitimant l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a notifié mardi à la mosquée des Bleuets à Marseille son intention de la fermer, estimant que des « propos légitimant la violence » y sont tenus depuis des années, a-t-il indiqué.
« À la demande de M. Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le préfet de police des Bouches-du-Rhône a lancé aujourd’hui une procédure de fermeture de la mosquée des Bleuets » située dans le 13e arrondissement, dans le nord de Marseille, a précisé la préfecture de police.
Cette mosquée où prêche l’imam français Ismaïl (Smaïn Bendjilali), qui conteste les accusations portées contre lui, a dix jours pour répondre aux griefs du ministère pour tenter d’éviter une fermeture.
Quelque 300 à 350 fidèles la fréquentent le vendredi, selon les autorités, qui soulignent toutefois que la forte présence de cet imam sur les réseaux sociaux lui donne une plus grande audience.
« Depuis 2017 et jusqu’en août 2024, l’ensemble des propos tenus dans cette mosquée, et notamment par l’imam Bendjilali, me conduit à considérer que le maintien en activité de cette mosquée présente des risques et continue à permettre la propagation de ces propos et de ces théories incitant à la violence et à la discrimination », a expliqué à l’AFP le préfet de police Pierre-Edouard Colliex.
« L’imam principal de cette mosquée y défend une vision fondamentaliste légitimant le recours à la violence », précise la préfecture.
Le religieux est aussi accusé par les services du ministère de l’Intérieur de tenir « un discours incitant à la discrimination et à la haine contre les femmes, notamment par des prêches exprimant des positions légitimant le viol conjugal ou la polygamie », poursuit-elle.
Le préfet de police reproche aussi à cette mosquée d’accueillir des prédicateurs légitimant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.
Parmi ces prédicateurs, Mourad Hamza, de la mouvance des Frères musulmans, aurait ainsi en octobre 2023 qualifié « l’attaque terroriste du 7 octobre de ‘révolte’ et de ‘châtiment divin infligé aux Juifs' », a affirmé M. Colliex : « Là, on est clairement dans la légitimation d’une attaque terroriste. »
Lundi soir, l’imam Ismaïl, annonçant qu’il avait été perquisitionné, avait dénoncé sur Instagram un « ramassis de mensonges à son encontre » et une « tentative d’intimidation ».