UNRWA : la Norvège demande à la CIJ de clarifier les obligations d’Israël envers les Palestiniens
Oslo a fait cette annonce à la suite de l'adoption par la Knesset d'une loi interdisant à l'agence onusienne d'opérer en Israël, rendant presque impossible la poursuite de sa mission à Gaza et en Cisjordanie
La Norvège a annoncé mardi qu’elle allait demander à la Cour internationale de justice (CIJ) de se prononcer sur les obligations humanitaires d’Israël envers la population palestinienne, après l’interdiction israélienne de l’agence controversée des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
« Nous demandons […] à la Cour internationale de justice de se prononcer sur l’obligation d’Israël de faciliter l’assistance humanitaire à la population palestinienne, fournie par les organisations internationales, y compris les Nations unies, et les États », a déclaré le Premier ministre Jonas Gahr Støre dans un communiqué.
Dans le détail, la Norvège va soumettre une résolution à l’Assemblée générale de l’ONU en vue de demander à la CIJ son « avis consultatif » concernant les obligations d’Israël « en tant que puissance d’occupation ».
Dans son communiqué, le gouvernement norvégien assure que plusieurs pays, de même que l’UNRWA elle-même, ont apporté leur soutien à l’initiative.
Malgré l’opposition des Etats-Unis et les mises en garde du Conseil de sécurité de l’ONU et de plusieurs États, la Knesset a adopté lundi – à une écrasante majorité – un texte qui interdit « les activités de l’UNRWA sur le territoire israélien » y compris à Jérusalem-Est.
Un second texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l’UNRWA et ses employés, ce qui devrait considérablement perturber les activités de l’agence controversée.
Les deux lois prendront effet 90 jours après leur adoption, selon la Knesset.
Israël contrôle strictement toutes les entrées de l’aide internationale, indispensable pour les 2,4 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza.
Les autorités israéliennes accusent des employés de l’UNRWA d’avoir participé au pogrom perpétré sur son sol par le mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.
Les accusations avaient poussé d’importants donateurs à suspendre leur financement de l’agence. Tous ont depuis repris leur soutien, à l’exception des États-Unis, selon le chef de l’organisation, le Suisse Philippe Lazzarini.
La Norvège est elle-même tombée en disgrâce aux yeux des autorités israéliennes depuis qu’elle a reconnu l’État de Palestine en mai conjointement avec l’Espagne et l’Irlande.
Contrairement aux autres donateurs, elle avait aussi accru son aide à l’UNRWA le mois suivant, malgré la polémique.