USA : Les Juifs orthodoxes invités à reprendre progressivement la prière commune
Le Dr Antony Fauci, l'immunologue en chef de la Maison Blanche, demande à l'Union orthodoxe de reprendre seulement petit à petit les services en personne

JTA – Le Dr Anthony Fauci a conseillé jeudi aux Juifs religieux d’introduire sans précipitation et progressivement la prière commune alors que les gouvernements locaux lèvent les restrictions sur la pandémie de coronavirus.
« Le type d’interactions sociales qui est au cœur de la beauté de votre culture a malheureusement accru les risques », a indiqué le Dr Fauci dans un webcast organisé par l’Union orthodoxe.
Le très respecté directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses a encouragé les personnes présentes à rétablir pas à pas uniquement la prière en personne.
« Si vous disiez, pour l’instant, ‘Pourquoi pas une fois par jour et cinq jours par semaine au lieu de trois fois par jour, sept jours par semaine’, si vous pouviez étaler cette reprise », ce serait une bonne idée, a déclaré M. Fauci.
« Je ne veux pas présumer de ce que cela signifierait pour vous d’un point de vue spirituel », a-t-il ajouté.
Les synagogues à travers le pays sont fermées depuis la mi-mars, lorsque les États ont fermé les lieux de culte et autres lieux de rassemblement afin de freiner la propagation de la maladie.
Certaines ont commencé à organiser des services en ligne, mais cette pratique n’est pas compatible avec les pratiques orthodoxes, si bien que les Juifs orthodoxes n’ont pas prié ensemble depuis des mois.
Aujourd’hui, alors que certains États et collectivités locales commencent à assouplir les restrictions, il pourrait être à nouveau légalement autorisé d’organiser des services communautaires – bien que les responsables des synagogues n’en aient pas encore profité.

Le rabbin Moshe Hauer, vice-président exécutif de l’Union orthodoxe, a fait savoir à Anthony Fauci que son organisation conseillait aux congrégations d’attendre deux semaines après les dates d’ouverture du gouvernement pour commencer à reprendre la prière congrégationnelle, de désigner des sièges pour s’assurer que les fidèles s’assoient à l’écart et d’échelonner les services pour que l’entrée dans les synagogues soit compatible avec la distanciation sociale.
M. Fauci a également conseillé aux congrégations de tenir compte de l’intensité de la pandémie dans leur région, notant les taux d’infection élevés à New York et à Chicago, qui sont de grands foyers juifs.
Il a conseillé de ne pas permettre aux personnes âgées et aux personnes souffrant de pathologies telles que l’obésité, le diabète et l’hypertension de reprendre immédiatement la prière collective.
« Aussi difficile que cela puisse paraître, j’ai des membres de ma famille dans le même bateau, vous devez vous assurer qu’ils sont parfaitement protégés », a expliqué M. Fauci.
Il a également souligné que le risque se prolongerait probablement pendant les fêtes de fin d’année cet automne, et que les restrictions liées à la pandémie devraient continuer à s’appliquer au culte à ce moment-là.
« Il est presque certain que le virus sera là à l’automne », a-t-il professé.
L’immunologue a été considéré par beaucoup comme la voix de la raison aux États-Unis pendant la pandémie, prodiguant des conseils simples qui ont persuadé les Américains de prendre des précautions et de limiter la propagation du virus. Il a confié que l’intense travail de lutte contre la pandémie avait été épuisant.
« Pendant que vous priez, assurez-vous de m’inclure dans votre prière », a demandé M. Fauci lors de l’appel.
Le rabbin Moshe Hauer lui a assuré qu’il le ferait. Il a également indiqué au Dr Fauci que l’Union orthodoxe conseillait aux fidèles de garder une distance de 2 mètres entre eux car « cela finira par se transformer en 1,5 mètre », la distance recommandée pour une interaction sûre, car les Juifs ne peuvent pas résister à la socialisation.
Son interlocuteur a ri.
« Le noyau émotionnel du peuple juif, à savoir la chaleur et la proximité entre tous, on ne peut pas y résister », a-t-il dit.