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Victoire des écologistes dans le dossier de la plage Palmachim

Tout en reconnaissant "la grande injustice" faite aux promoteurs qui avaient remporté l'appel d'offres il y a 16 ans, le juge estime que des constructions seraient "une tragédie"

Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Les Israéliens profitent de la plage de Palmachim, dans le sud d'Israël, le 21 octobre 2016 (Crédit : Nati Shohat/Flash90)
Les Israéliens profitent de la plage de Palmachim, dans le sud d'Israël, le 21 octobre 2016 (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Après 16 ans de combat, les amoureux de l’environnement ont enfin pu célébrer leur victoire contre les promoteurs qui souhaitaient construire une station balnéaire et un centre de conférences sur la plage de Palmachim, située entre Ashdod et Bat Yam, sur la côte méditerranéenne.

Le secteur, au sud du Kibboutz de Palmachim, va devenir un parc national – venant s’ajouter à la réserve naturelle de la plage de Palmachim, au sud.

Il y a environ 16 ans, les promoteurs Pini Malka et Ofir Asher avaient remporté un appel d’offres émis par l’Autorité des Terres israélienne, visant à construire sur le site.

Le juge Zvi Dotan de la Cour centrale de district de Lod a pour sa part estimé, la semaine dernière, que l’intérêt public était plus important que l’intérêt des promoteurs et que le projet, s’il était approuvé, serait une « tragédie pour les générations » à venir, entraînant des dégâts irréversibles.

Il a également écrit, néanmoins, que les entrepreneurs – qui devraient dorénavant porter plainte pour réclamer des millions de shekels d’indemnités – avaient subi une « injustice, une grande injustice ».

Ils avaient acheté ces terres pour environ huit millions de shekels.

L’ancien contrôleur de l’État Micha Lindenstrauss. (Miriam Alster/Flash90)

Dans un rapport émis en 2009, le contrôleur de l’Etat de l’époque, Micha Lindenstrauss, avait cité de nombreuses défaillances dans le processus d’appel d’offres, notant que les prix de vente avaient été de dizaines de points de pourcentage inférieurs à la valeur du marché, à ce moment-là.

En 2010, une campagne publique visant à protéger la plage – l’une des quelques bandes côtières n’ayant pas encore été altérée par des constructions – avait été lancée.

Le conseil régional local avait soutenu le projet de construction d’un village de vacances qui aurait compris 350 chambres et d’un centre de conférences s’étendant sur une section de 1,6 kilomètre, sur la ligne côtière.

Et au fil des ans, jusqu’au jugement rendu par Dotan, le dossier avait été balloté entre divers bureaux de l’Autorité de planification.

Vue de la plage Palmachim dans le sud d’Israël, le 3 novembre 2012 (Crédit : Yonatan Sindel / Flash90)

Saluant le jugement, Amit Bracha, directeur de l’organisation de défense de l’environnement Adam Teva V’Din, a indiqué que cette bande côtière n’était que l’une parmi de nombreuses autres pour lesquels les usages autorisés dans les anciens plans devaient être rapidement changés.

Adam Teva V’Din a tenu un rôle déterminant dans la mise au point d’un amendement à la loi consacrée à la protection de l’environnement côtier.

Cet amendement, dont l’avancée à la Knesset a été entravée par les résultats non-concluants des deux élections, qui ont entraîné l’absence, depuis plus d’un an, d’un gouvernement dument élu à la tête du pays – a pour objectif de forcer le réexamen de tous les plans de construction qui avaient été approuvés avant la mise en vigueur de la législation, et de donner aux institutions chargées de la planification l’autorité nécessaire pour faire annuler ou modifier de tels plans avec des indemnités versées par le gouvernement aux propriétaires terriens – qu’il s’agisse d’une compensation financière ou d’un transfert de terres ou de permis de construire ailleurs.

« C’est seulement avec un processus global que nous pourrons empêcher des combats qui durent des années et qui ne sont bénéfiques ni au public, ni aux promoteurs, ni aux coffres de l’Etat », a écrit Bracha sur Facebook.

Adi Lustig (Crédit : Facebook)

Adi Lustig, 30 ans, qui, lorsqu’elle avait 18 ans, avait dressé une tente de protestation sur le site et qui devait devenir le visage pour le public de cette campagne environnementale, a déclaré sur Facebook que « la lutte a valu chaque minute qui lui a été consacrée. Elle a valu le coup parce que notre plage restera notre plage, parce que nous avons appris que nous avons le droit de recevoir et de réclamer ce qui nous appartient, et que nous pouvons réussir en y croyant, en agissant et en persistant ».

L’avocat Tsvi Shoob, expert en planification et en construction ainsi que dans l’immobilier et dans la rénovation urbaine, a confié au site Ynet que les entreprises impliquées avaient investi des sommes substantielles sur la base d’accords explicites avec l’Etat et de plans qui avaient été approuvés, et qu’ils subissaient aujourd’hui une « formidable injustice ».

« L’Etat aurait dû décider dès le début qu’il voulait installer un parc naturel sur le site plutôt que de laisser ce dossier traîner pendant de si nombreuses années », a-t-il fait remarquer.

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