Vol de documents militaires dans le véhicule d’un officier en Cisjordanie
Les forces de sécurité ont déclaré vérifier le niveau de classification des documents volés alors que le colonel Avi Bluth faisait une tournée d’inspection en Cisjordanie

Les services de sécurité ont ouvert une enquête sur le vol de documents militaires de la voiture d’un candidat au poste d’attaché militaire auprès du Premier ministre, a annoncé dimanche le journal Yedioth Ahronoth.
Jeudi, le colonel Avi Bluth, actuellement chef de la brigade d’élite de commando, a garé sa voiture dans un parking pour la durée d’une tournée d’inspection d’officiers en Cisjordanie.
Il a pris son arme et l’appareil de communication sécurisé avec lui mais a laissé les papiers, qui serait d’un faible niveau de classification, dans la voiture. Il est interdit, selon les règles de l’armée, de laisser des documents classifiés dans un véhicule sans surveillance.
Le vol s’est produit un jour avant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne convoque Bluth pour un entretien surprise pour le poste d’attache-militaire auprès du Premier ministre.
Netanyahu a déjà rencontré plusieurs candidats pour remplacer le responsable actuel, le général Eliezer Toledano, qui doit prendre le poste de chef de la Brigade de Gaza.
Des enquêteurs de la police militaire et du service de renseignement du Shin Bet vont examiner très attentivement le niveau de classification attribué aux documents volés, et examiner si Bluth a bien suivi la procédure après l’incident.

Cela va aider à déterminer non seulement les chances de Bluth d’obtenir le poste d’attache-militaire, mais aussi son futur poste au sein de l’armée.
L’incident de jeudi était le dernier en date d’une série de vols de documents pris dans des voitures et des maisons d’officiers haut gradés de l’armée au cours des récentes dernières années.
L’ancien chef de ressources humaines de l’armée, le général Hagai Topolanski, a démissionné de l’armée en décembre 2016 après qu’un ordinateur contenant des informations classifiées a été volé chez lui.
L’année précédente, le colonel Ilan Levy a été démis de ses fonctions après que des documents classifiés ont été volés de sa voiture, où il les avait laissés par accident. Les documents ont ensuite été localisés.

L’entretien avec Netanyahu fut une surprise étant donné qu’il n’est pas sur la liste des candidats recommandés par le chef d’état major et il en est seulement à son huitième mois en tant que commandant de la 89ème Brigade, également connu comme la Brigade Oz ou la « brigade commando », qui réalise des opérations spéciales et comprend les unités d’élite Maglan, Duvdevan et Egoz.
Avant de prendre son poste actuel, Bluth a commandé le régiment de parachute et a été blessé lors de l’Opération Plomb Durci, la guerre de 2008-2009 avec Gaza.
Il a poursuivi sa carrière en dirigeant le Brigade Maglan et Hebron.
Bluth, originaire de l’implantation israélienne en Cisjordanie, est diplômé de l’académie pré-militaire de Mechinat Bnei David dans l’implantation d’Eli en Cisjordanie.
Bnei David a fourni à l’armée des milliers d’officiers religieux.

En juillet 2016, le co-fondateur de l’académie, Yigal Levinstein a été enregistré en train de qualifier les personnes LGBT de « déviants ». Moins de huits mois plus tard, Levinstein s’est à nouveau retrouvé à la une des tabloïds du pays pour avoir dit aux nouvelles recrues de Tsahal que le service militaire rendait les femmes soldats « folles » et leur enlevait leur judéité.
Et en février de cette année, des images de Yosef Kelner, un enseignant de l’académie, ont refait surface où il déclarait à ses étudiants dans une conférence que les femmes étaient « faibles d’esprit » et possédaient une capacité réduite pour la spiritualité.
Un autre diplômé controversé de Bnei David, Ofer Winter, n’a pas reçu – encore une fois – de promotion.

Winter a été critiqué pendant l’Opération Bordure Protectrice, où il a servi en tant que commandant de la Brigade Givati, pour une lettre adressée à un officier subordonné dans laquelle il décrivait l’opération militaire comme une guerre religieuse contre un ennemi « blasphématoire ».
Dans des interviews aux médias, Winter a aussi décrit ses troupes comme étant protégées dans la bataille par « des nuages de gloire », soulevant des préoccupations parmi les activistes de la liberté religieuse que Winter impliquait la religion dans l’armée.