Washington réitère son « partenariat » avec Ryad face aux attaques de Houthis
Le ministre américain de la Défense a "exprimé son engagement à assister l'Arabie saoudite dans la défense de ses frontières"
Les États-Unis ont réitéré leur « partenariat stratégique de défense » avec l’Arabie saoudite dans un contexte de multiplication des attaques contre le royaume par les rebelles yéménites Houthis, soutenus par l’Iran.
Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a condamné ces attaques lors d’une conversation téléphonique jeudi avec son homologue saoudien, le prince héritier Mohammed ben Salmane, selon l’agence de presse officielle SPA et un communiqué du ministère américain.
Cet entretien est intervenu après l’annonce de la Maison Blanche indiquant que le président Joe Biden souhaitait « recalibrer » la relation de Washington avec Ryad et, pour ce faire, changer d’interlocuteur : le roi Salmane plutôt que le prince héritier, qui était privilégié sous la présidence de Donald Trump.
M. Austin voulait « réaffirmer le partenariat stratégique de défense » entre les deux pays, a précisé le ministère américain.
Il a aussi « condamné les récentes attaques frontalières des Houthis contre l’Arabie saoudite et a exprimé son engagement à assister l’Arabie saoudite dans la défense de ses frontières », a-t-il ajouté.
Les rebelles houthis ont multiplié ces dernières semaines les attaques avec drones et missiles contre le royaume tout en relançant leur offensive pour conquérir le dernier bastion dans le nord du Yémen contrôlé par le gouvernement yéménite, soutenu depuis 2015 par une coalition dirigée par Ryad.
Joe Biden n’a toujours pas discuté avec les dirigeants saoudiens depuis son entrée en fonctions il y a presque un mois.
Deux semaines après sa prestation de serment, il a annoncé la fin du soutien américain à la campagne militaire saoudienne au Yémen, affirmant qu’elle avait « créé une catastrophe humanitaire et stratégique ».
Autre changement de posture : Washington a décidé de retirer les Houthis de sa liste noire des « organisations terroristes ».
Cette désignation in extremis par l’administration Trump était décriée par les organisations humanitaires car elle risquait d’entraver l’acheminement de l’aide dans les vastes territoires contrôlés par ces rebelles.
Des dizaines de milliers de personnes, principalement des civils, ont été tuées et des millions d’autres ont été déplacées au cours de la guerre au Yémen qui a causé, selon l’ONU, la plus grave catastrophe humanitaire actuellement au monde.