Washington restera en Syrie mais pas militairement – Responsable américain
James Jeffrey, représentant spécial américain sur la question syrienne, explique que maintenir une présence n'implique pas nécessairement des soldats "les bottes aux pieds"
Les Etats-Unis resteront en Syrie tant que l’Iran, leur rival, maintiendra sa présence mais le rôle tenu par les Américains n’impliquera pas nécessairement des soldats, a indiqué jeudi un haut-responsable.
James Jeffrey, représentant spécial américain sur la Syrie, a ainsi clarifié de récents propos tenus par de hauts-responsables qui semblaient suggérer que les militaires resteraient jusqu’à une date indéterminée pour contrer l’Iran.
Un tel objectif aurait drastiquement altéré la mission en Syrie qui avait été en premier lieu autorisée par le président Barack Obama avec pour objectif de vaincre l’Etat islamique – qui considère lui même l’Iran comme son ennemi juré.
Interrogé sur l’éventuel conditionnement d’un retrait américain sur le départ des forces iraniennes par le président Trump, Jeffrey a indiqué aux journalistes, en marge des Nations unies, que « le président veut que nous restions en Syrie jusqu’à ce que cette condition et d’autres soient remplies ».
Mais il a ajouté que « ‘nous’ ne signifie pas nécessairement les bottes militaires aux pieds ».
« Il y a de nombreuses manières d’être sur le terrain. Nous sommes très certainement sur le terrain au niveau diplomatique », a-t-il dit, ajoutant qu’aucune option n’était définie pour l’instant.
« Les militaires ont pour mission actuellement la défaite permanente de l’Etat islamique », a-t-il noté.
Les Etats-Unis ont environ 2 000 soldats en Syrie, qui, dans leur majorité, forment et conseillent les forces kurdes et les arabes syriens opposés au président Bashar el-Assad.
Le conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, un faucon sur la question de l’Iran, a dit lundi sur la Syrie : « Nous n’allons pas partir tant que les troupes iraniennes se trouvent hors des frontières iraniennes ».
L’Iran, un pays dirigé par les religieux chiites, a apporté un soutien direct à Assad, dirigeant laïc originaire de la secte minoritaire alaouite, et ils l’ont également appuyé par le biais du groupe terroriste libanais chiite du Hezbollah.
Le président iranien Hassan Rouhani, s’exprimant mercredi devant les journalistes, a dit que Téhéran voulait vaincre l’Etat islamique et resterait dans le pays aussi longtemps que le demanderait le gouvernement syrien.
Il a rejeté les mises en garde de l’administration Trump, demandant pourquoi les Etats-Unis se trouvaient impliqués au niveau militaire dans un pays si éloigné du leur.
L’administration Trump, proche des adversaires de l’Iran – l’Arabie saoudite et Israël – s’est retiré d’un accord qui mettait un terme au programme nucléaire de l’Iran et elle a juré de défier l’influence de Téhéran en Syrie ainsi qu’au Yémen et en Irak.
Israël a averti de manière répétée que l’Etat juif n’autorisera pas une présence militaire iranienne en Syrie, frappant à de multiples reprises des bases iraniennes lors de raids aériens pour tenter d’empêcher le transfert d’armes sophistiquées au Hezbollah.
Israël a aussi exercé d’intenses pressions sur Washington et Moscou, un autre allié essentiel de la Syrie et de l’Iran, pour garantir que les forces iraniennes et les milices soutenues par le régime islamique seraient maintenues aussi loin de la frontière israélienne que possible.