Washington sanctionne de hauts responsables des Houthis
Ces sanctions interviennent au lendemain de la désignation du groupe, soutenu par l'Iran, comme "organisation terroriste internationale" par la Maison Blanche

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi sanctionner sept hauts responsables du groupe terroriste yéménite Houthis, accusés d’importer illégalement des armes dans leur pays en guerre, et un autre membre de ce mouvement, qui aurait envoyé des civils yéménites combattre en Ukraine auprès des forces russes.
Ces sanctions interviennent au lendemain de la désignation du groupe, soutenu par l’Iran, comme « organisation terroriste internationale » par la Maison Blanche.
Les sept responsables sanctionnés « ont introduit clandestinement des produits de qualité militaire et des systèmes d’armement dans les zones du Yémen contrôlées par les Houthis, et ont aussi négocié l’obtention par les Houthis d’armes en provenance de Russie », a expliqué dans un communiqué le département américain du Trésor.
Parmi les responsables visés figure notamment le chef du Conseil politique suprême, Mahdi al-Mashat, le plus important responsable politique des Houthis. Le porte-parole du groupe, Mohammed Abdulsalam, basé dans le Sultanat d’Oman, est aussi concerné.
L’envoi de volontaires yéménites pour combattre en Ukraine représente une source de revenus supplémentaires pour le groupe, a précisé le département du Trésor.
« En cherchant à s’armer auprès d’un nombre croissant de fournisseurs internationaux, les responsables houthis ont montré leur volonté de poursuivre leurs actions dangereuses et déstabilisatrices dans la région de la mer Rouge », a dénoncé le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, cité dans le communiqué.
« Nous utiliserons l’ensemble des outils disponibles pour contrer la violence des Houthis et travaillerons avec le gouvernement yéménite reconnu internationalement pour détruire leurs capacités » militaires, a assuré de son côté la porte-parole du département d’Etat, Tammy Bruce.
Les sanctions impliquent le gel de l’ensemble des avoir détenus directement et indirectement par les personnes visées, ainsi que l’interdiction pour les entreprises ou les citoyens américains de faire des affaires avec elles.
Elles interdisent aussi l’accès du territoire américain aux personnes concernées.
A partir de novembre 2023, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite, dont la capitale Sanaa, ont mené des attaques au large du pays contre des navires qu’ils estimaient liés à Israël, mais aussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Ils disaient agir en solidarité avec les Palestiniens dans le contexte de la guerre dans la bande de Gaza.
Ces attaques ont perturbé le trafic en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, poussant les Etats-Unis à mettre en place une coalition navale multinationale et à frapper des cibles rebelles au Yémen, parfois avec l’aide du Royaume-Uni.
Les Houthis ont cessé ces attaques depuis l’entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 19 janvier.