Yaïr Golan : « Nous forcerons » Netanyahu à organiser des élections
Le chef du parti Les Démocrates était l'un des orateurs de la manifestation hebdomadaire ; les militants anti-gouvernement, Moshe Radman et Shikma Bressler ont aussi pris la parole

« Nous forcerons » le Premier ministre Benjamin Netanyahu à organiser des élections législatives, a déclaré le chef du parti Les Démocrates, Yaïr Golan samedi soir lors d’une manifestation anti-gouvernement sur la place Habima, à Tel Aviv.
« Seul quelqu’un qui a peur des élections fuit le peuple », a-t-il estimé.
« Nous vous forcerons parce que c’est notre pays », a-t-il lancé à la foule de quelque 500 manifestants.
« Nous vous forcerons parce que c’est notre maison. »
Les prochaines élections législatives sont prévues pour la fin de l’année 2026, mais les détracteurs de Netanyahu ont exigé qu’il dissolve le gouvernement pour son incapacité à empêcher le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023.
Golan a déclaré à la foule qu’Israël est en proie à un « combat existentiel entre sionisme et messianisme » et qu’il est actuellement dirigé par un gouvernement qui n’est « ni sioniste ni démocratique ».
Il a critiqué les campagnes du gouvernement visant à affaiblir le pouvoir judiciaire, à officialiser les exemptions au service militaire obligatoire pour les ultra-orthodoxes qui étudient en yeshiva et à évincer la procureure générale et le chef de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet.
« Nous sommes ici parce que nous sommes attachés à un service militaire égalitaire, à la fin de la guerre, au démantèlement du gouvernement du Hamas et à la sécurité des citoyens d’Israël », a-t-il ajouté.
Golan, dont le parti est une alliance des deux partis de gauche Avoda et Meretz, n’a fait aucune mention de la paix israélo-arabe.
Pendant son discours, certains manifestants ont scandé que Netanyahu est un « traître ».
La manifestation a également été marquée par les discours de l’ancienne procureure générale adjointe Dina Zilber, de l’acteur Yossi Marshak et de la grande militante anti-gouvernement Shikma Bressler.
« Le pays se transforme en un État de fidèles de Netanyahu », a déclaré Zilber, qui a souvent suscité la colère des proches du Premier ministre lorsqu’elle était en fonction.
« Ils auront les opportunités et les emplois, et ils nous laisseront les ordres de mission. »
« Gouvernement de l’horreur, votre temps est écoulé », a ajouté Zilber.
« Nous ne vous laisserons pas écrire la fin de la démocratie israélienne avec notre sang. »
Tandis qu’elle parlait, la foule scandait : « Ça ne s’arrêtera pas tant que Bibi ne sera pas arrêté », utilisant le surnom du Premier ministre.
Bressler s’est elle élevée contre les tentatives du gouvernement de destituer la procureure générale Gali Baharav-Miara. « Alors que nous sommes tous préoccupés par le sort des otages et que nous vivons entre les manipulations et les fuites dangereuses des négociations, le Premier ministre de l’abandon assassine la démocratie israélienne », a déclaré Bressler.
« Si la procureure générale est remplacée par un individu méprisable nommé par le gouvernement ‘le Hamas est un atout’, nous risquons d’assister à l’effondrement de nombreux piliers de la démocratie israélienne », a-t-elle mis en garde, faisant référence aux propos tenus par le ministre des Finances Bezalel Smotrich, lorsque ce politicien d’extrême droite s’était réjoui du fait que le Hamas ait permis à Israël de ne pas négocier avec les Palestiniens.
Après les discours, Moshe Radman, un militant anti-Netanyahu de premier plan, a annoncé que les rassemblements anti-gouvernement reviendraient la semaine prochaine dans la rue Kaplan, où des manifestations hebdomadaires de masse contre la refonte judiciaire avaient eu lieu pendant l’année 2023 jusqu’au déclenchement de la guerre de Gaza.
« Il nous a fallu une semaine de plus », a déclaré Radman, qui avait fait la même annonce la semaine dernière.
Il a ajouté que le dimanche 23 mars, le mouvement de protestation se rendrait à Jérusalem à bord d’un immense convoi de véhicules.
Le rassemblement s’est dispersé après que Radman a pris la parole, alors que les orateurs entonnaient des chants de protestation optimistes. Les manifestants ont marché jusqu’à l’entrée des quartiers généraux de l’armée de la Kirya, sur la rue Begin, où ils devaient rejoindre les familles d’otages opposées au gouvernement pour leur manifestation hebdomadaire réclamant un accord de libération des otages.