Yaïr Lapid : La création d’un État palestinien est « différée », pas impossible
Sans écarter la solution à deux États, le leader de l'opposition explique que l'assaut meurtrier du 7 octobre a retardé le processus mais ne l'a pas enterré
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a indiqué jeudi que la possibilité de créer un État palestinien n’est pas perdue, mais qu’une solution à deux États a été « différée » suite à l’assaut sanglant du groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre.
Les propos tenus lors d’une récente interview semblent marquer l’une des premières fois qu’un législateur israélien évoque l’idée d’une solution à deux États depuis le 7 octobre sans en rejeter d’emblée la formule, comme l’a fait le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Je pense que ce qui s’est passé a retardé la possibilité de la solution à deux États, de l’État palestinien, et je dis cela en tant que partisan d’une solution à deux États », a expliqué Lapid à The Majalla, un magazine arabe d’obédience saoudienne basé à Londres.
« Pendant des années, ceux d’entre nous qui soutenaient un État palestinien ont toujours dit ‘nous devons nous assurer que nous avons les mesures de sécurité dont Israël a besoin pour s’assurer que notre peuple est sain et sauf' », a-t-il fait valoir.
« Mais toute la notion de ce qu’est la sécurité de notre peuple a été bouleversée le 7 octobre », a poursuivi Lapid.
« Contrairement à l’OLP [Organisation de libération de la Palestine] ou à l’AP [Autorité palestinienne], le [groupe terroriste palestinien du] Hamas n’a jamais été favorable à la solution des deux États (…). Et il fait tout ce qui est en son pouvoir pour retarder les choses. »
« Je ne pense pas que l’idée soit enterrée. Je pense qu’elle sera considérablement différée parce que nous devons trouver des moyens d’assurer la sécurité de notre peuple », a affirmé Lapid.