Yémen: Aide d’un milliard de dollars de l’Arabie saoudite, impliquée dans le conflit
Pays déjà le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen a vu son économie s'effondrer en huit années de guerre

L’Arabie saoudite a approuvé une aide de 1,2 milliard de dollars au gouvernement yéménite, dont le pays est en proie à une grave crise humanitaire causée largement par la guerre dans laquelle Ryad est impliqué, ont indiqué mardi à l’AFP deux responsables saoudiens.
Pays déjà le plus pauvre de la péninsule arabique, le Yémen a vu son économie s’effondrer en huit années de guerre opposant les rebelles Houthis, proches de l’Iran, et le gouvernement, soutenu depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.
Le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale du Yémen, ainsi que l’ambassadeur saoudien, devraient dévoiler les détails de l’aide lors d’une cérémonie à Ryad à 17h00 (14h00 GMT), ont déclaré à l’AFP les responsables saoudiens sous couvert d’anonymat.
Les violences ont largement diminué au Yémen depuis une trêve négociée par l’ONU en avril 2022, arrivée à expiration en octobre mais encore respectée. Plus des trois quarts de la population dépendent encore cependant de l’aide internationale pour survivre.
Le conflit a fait des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, toutes les parties, dont l’Arabie saoudite, ayant été accusées par des experts de l’ONU de s’être livrées à des crimes de guerre.
Les Yéménites sont par ailleurs pris au piège d’une « guerre économique » entre les belligérants qui contrôlent chacun une partie du pays, avait regretté à la mi-juin l’émissaire de l’ONU, Hans Grundberg.
Fin 2022, des attaques de drones des Houthis sur des terminaux pétroliers avaient privé les autorités yéménites de leurs modestes exportations d’hydrocarbures, leur principale source de revenus, aggravant la dégringolade de la monnaie nationale.
Le gouvernement, dont la plupart des membres sont basés en Arabie saoudite, peine toujours à financer les services de bases et les salaires de ses fonctionnaires, sans compter ceux vivant dans les zones contrôlées par les Houthis, comme la capitale Sanaa, qui n’ont pas été payés depuis des années.
Les Houthis accusent eux la riche monarchie pétrolière voisine de maintenir un blocus aérien et maritime sur le Yémen, ce qui complique l’arrivée de marchandises, Ryad disant vouloir seulement empêcher l’acheminement d’armes. Les ONG ont aussi reproché aux Houthis d’entraver le travail des humanitaires.
Selon des observateurs, l’Arabie saoudite cherche à se sortir du conflit, coûteux pour ses finances, mais sans lâcher le gouvernement yéménite, qu’elle soutient à bout de bras.