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Zelensky accuse Washington d’aider Poutine à sortir de son « isolement » international

L'émissaire du président américain Keith Kellogg est arrivé mercredi à Kiev assurant vouloir "écouter les préoccupations" des Ukrainiens

Cette combinaison d'images créée le 7 novembre 2024 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) arrivant pour donner une conférence de presse en marge d'un sommet de l'UE à Bruxelles, le 17 octobre 2024, et l'ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle Donald Trump (à gauche) arrivant pour prendre la parole lors d'un rassemblement de campagne à la J.S. Dorton Arena à Raleigh, en Caroline du Nord, le 4 novembre 2024 (Crédits : Ludovic MARIN et Ryan M. Kelly / AFP)
Cette combinaison d'images créée le 7 novembre 2024 montre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (à gauche) arrivant pour donner une conférence de presse en marge d'un sommet de l'UE à Bruxelles, le 17 octobre 2024, et l'ancien président américain et candidat républicain à la présidentielle Donald Trump (à gauche) arrivant pour prendre la parole lors d'un rassemblement de campagne à la J.S. Dorton Arena à Raleigh, en Caroline du Nord, le 4 novembre 2024 (Crédits : Ludovic MARIN et Ryan M. Kelly / AFP)

Le président Volodymyr Zelensky a estimé mercredi que les Etats-Unis avaient aidé Vladimir Poutine à échapper à son isolement international en acceptant des pourparlers bilatéraux à Ryad, pour la première fois depuis le début en 2022 de l’invasion russe de l’Ukraine.

« Le fait qu’ils discutent de problèmes bilatéraux en Arabie saoudite, c’est leur droit. Mais je crois que les Etats-Unis ont aidé Poutine à sortir d’années d’isolement », a jugé devant la presse Volodymyr Zelensky, en référence à la stratégie des Occidentaux d’isoler le président russe à cause de l’invasion.

L’émissaire du président américain Keith Kellogg est lui arrivé mercredi à Kiev assurant vouloir « écouter les préoccupations » des Ukrainiens, au lendemain des très vives critiques de Donald Trump à l’encontre de leur président ukrainien.

Cette visite intervient alors qu’Odessa, grande cité portuaire du Sud de l’Ukraine, a subi de nouvelles frappes nocturnes de drones russes. Au moins 160.000 habitants sont sans chauffage ni électricité, ainsi que des écoles et hôpitaux, selon les autorités. Selon le gouverneur régional, Oleg Kiper, quatre personnes ont été blessées, dont un enfant. En Russie, le gouverneur de la région de Samara, Viatcheslav Fedorichtchev, a rapporté que des drones ukrainiens avaient attaqué la raffinerie de pétrole de Syzran.

Arrivé en train depuis la Pologne, M. Kellogg a adopté un ton conciliant, assurant comprendre le besoin de « garanties de sécurité » pour l’Ukraine. Le président américain avait semblé, lui, la veille accuser Kiev d’être responsable de la guerre bien que ce soit la Russie qui a envahi sa voisine en février 2022.

« Une partie de ma mission est de m’assoir, d’écouter vos préoccupations en ce qui concerne les Etats-Unis », a ajouté M. Kellogg.

Keith Kellogg, coprésident de l’AFPI du Center for American Security, s’exprime lors d’une audience plénière de la commission des forces armées du Sénat sur le conflit en Ukraine, le mardi 28 février 2023, sur Capitol Hill à Washington. (Crédit : AP/Mariam Zuhaib)

Ces préoccupations sont légion, Kiev ayant fustigé les premiers pourparlers russo-américains depuis le début de la guerre, qui se sont tenus mardi en Arabie Saoudite. Des pourparlers « sur l’Ukraine sans l’Ukraine », a dénoncé M. Zelensky mardi.

Le président ukrainien avait indiqué le week-end dernier vouloir amener Keith Kellogg sur le front pour qu’il « en parle au président Trump ».

M. Zelensky a, lui, été la cible d’attaques verbales inédites du président américain, qui a mis en cause sa légitimité, sa volonté de trouver une issue au conflit et semblant le tenir responsable de l’invasion de son pays par la Russie. Des propos qui font largement écho à ceux du Kremlin.

Dans ces déclarations qui ont choqué en Ukraine, M. Trump a accusé le président Zelensky d’être impopulaire, a critiqué l’absence d’élections et assuré qu’une partie de l’aide américaine avait été détournée.

Volodymyr Zelensky jouit pourtant de la confiance de 57% des Ukrainiens, selon un sondage réalisé début février par l’Institut international de sociologie de Kiev et publié mercredi, un chiffre en hausse par rapport à la dernière enquête de décembre 2024 (à 52%). M. Trump avait affirmé que la cote de confiance de son homologué ukrainien était tombée à 4%.

Si le mandat de M. Zelensky aurait en soi dû expirer en mai 2024, l’Ukraine n’a pas organisé d’élections dans un contexte de loi martiale, alors que des millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger, que 20% du territoire est sous occupation russe, que le pays est coupé par une ligne de front de plus de 1.000 km et que les villes sont bombardées quotidiennement.

Et si M. Trump a assuré que Washington a « donné 350 milliards » à l’Ukraine et accusé M. Zelensky de ne pas savoir « où était la moitié de l’argent », l’Institut économique IfW Kiel chiffre l’aide américaine à 114,2 milliards de dollars depuis 2022.

Aucun des alliés de Kiev n’avait jusqu’ici accusé l’Ukraine de détourner massivement les fonds versés par les Occidentaux et le président américain n’a pas étayé ses propos.

S’exprimant après ces critiques de Donald Trump qui semblent à l’unisson du discours du Kremlin, M. Zelensky a martelé mercredi qu’il ne fallait pas « faire confiance » aux « menteurs pathologiques » russes.

« Nous pouvons aimer ou ne pas aimer Zelensky. Nous pouvons le réprimander ou le féliciter. Nous pouvons condamner ses actions ou les applaudir. Parce qu’il est notre président », a défendu sur Telegram Boris Filatov, le maire de la ville de Dnipro.

La veille, M. Zelensky avait critiqué les pourparlers russo-américains à Ryad, insistant pour que l’Ukraine, l’Union européenne, la Turquie et le Royaume-Uni soient inclus dans les discussions.

Lors de ces pourparlers, Russes et Américains ont posé les jalons du rétablissement de leurs relations, convenant d’établir un « mécanisme de consultation » destiné à régler leurs contentieux et de nommer des négociateurs pour l’Ukraine, un processus dont sont exclus à ce stade Kiev et les Européens.

Au-delà de l’Ukraine, la Russie veut discuter avec les Etats-Unis de l’architecture de la sécurité en Europe dans son ensemble. Moscou réclame un recul en Europe orientale de l’Otan, qu’elle considère comme une menace existentielle.

Le Kremlin a jugé mercredi que ces discussions représentaient un « pas très, très important » en vue d’un « règlement pacifique » du conflit en Ukraine. « Les deux parties ont fait preuve de la volonté politique nécessaire », a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Tenus à l’écart, les Européens et le Canada doivent se réunir à Paris mercredi à l’invitation du président Emmanuel Macron, après une première rencontre lundi avec les principaux soutiens européens de l’Ukraine.

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