Ziv Hagbi, 29 ans : Ce fêtard avait appris l’arabe lui-même
Il a été assassiné par des terroristes du Hamas en tentant de s'échapper du festival de musique Supernova, le 7 octobre
Ziv Hagbi, âgé de 29 ans et originaire du kibboutz Gevim, a été assassiné par des terroristes du Hamas en tentant de quitter les lieux du festival de musique Supernova, le 7 octobre.
Il était venu à la rave avec des amis : lorsque les tirs de roquettes ont commencé, ils ont décidé de partir en voiture et de se rendre dans la maison familiale de Ziv à Gevim, près de Sderot.
Lorsqu’ils se sont aperçus que les terroristes du Hamas tiraient sur les voitures, ils ont quitté leur véhicule et sont retournés au festival. Dans la panique généralisée, ils ont été séparés et Ziv a été vu la dernière fois caché dans des buissons, entre le parking et le kibboutz Reim tout proche.
Ziv a été porté disparu pendant plus d’une semaine avant que son corps ne soit finalement identifié.
Il a été inhumé à Gevim le 16 octobre. Il laisse derrière lui ses parents, Reut et Pessah, ainsi que son jeune frère Guy.
Selon la notice nécrologique officielle, il était né dans le kibboutz Gevim et avait suivi les cours de l’école d’un quartier de Sderot tout proche.
Après ses études secondaires, il avait fait une année de service national dans un pensionnat pour jeunes à risque, en suite d’hospitalisation ou de cure de désintoxication. Il avait ensuite fait son service dans l’armée israélienne au sein de l’unité de reconnaissance de la brigade parachutiste. A l’issue, Ziv avait travaillé pendant un an dans la pêcherie du kibboutz Maagan Michael, dans le nord, avant de partir 10 mois voyager en Asie.
Ces dernières années, Ziv vivait à Yafo, dans le sud de Tel Aviv, et se consacrait à l’étude de l’arabe, notamment au dialecte égyptien, qu’il parlait couramment.
Il avait prévu d’étudier le Moyen-Orient et les relations internationales à l’Université de Tel Aviv et aurait dû commencer son année quelques semaines après sa mort.
Ses amis se souviennent d’un jeune homme doté d’un grand sens de l’humour qui aimait le sport, l’Hapoël Tel Aviv, danser lors des festivals de musique et qui aimait dire que les nouveaux venus dans sa vie étaient « par défaut des rois, sauf preuve du contraire ».
L’amie de Ziv, Maya Baitner, a écrit sur Facebook qu’ils s’étaient rencontrés « grâce à leur amour commun de l’arabe ».
« Ziv avait une personnalité incroyable, c’était le genre de personne qui suscitait toujours beaucoup d’intérêt, d’amour et de sourires, et ce de la part de tout le monde », a-t-elle écrit. « Il y a de cela à peine deux semaines, nous étions sur la plage de Jaffa : nous avions ri et parlé de la vie… Il avait un tel amour et une telle curiosité de la langue, et une telle connaissance aussi… Il savait toujours trouver les mots qui ne me venaient pas. »
Le frère cadet de Ziv, Guy, a écrit sur Instagram : « Tout ce que pourrais dire ne serait qu’un pâle reflet de la personne que tu étais ».
Son frère, a-t-il expliqué, « était toujours calme, toujours heureux de donner un coup de main, toujours là pour les autres. Il y a des gens qui savent toujours quoi dire, mais toi tu savais toujours quoi faire. On dit que les gens oublient les paroles, mais pas ce que vous leur avez fait ressentir – c’est exactement ton cas, mon frère, tu donnais à tout le monde l’impression d’être le meilleur, le numéro un, et que tu serais avec eux quoi qu’il arrive. »
Guy a écrit que tout lui manquait, surtout sa « présence, le sentiment que tout allait bien, et si ce n’était pas le cas, que tout irait bien au final … J’aimerais avoir ton optimisme, ta motivation, ton calme, ton sourire, savoir profiter de la vie comme tu le faisais. J’aimerais tellement t’entendre à nouveau dire : « Qu’est-ce qui t’inquiète, mon frère ? Tu vas y arriver ». Je voudrais pouvoir aimer tout le monde comme tu aimais, toi. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.