1 307 roquettes tirées depuis le Liban en août, plus que jamais depuis le début de la guerre
Le maire de Kiryat Shmona déplore les destructions et souhaite que les terroristes soient fortement dissuadés de tirer sur Israël
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Selon les chiffres publiés jeudi par l’agence de sécurité du Shin Bet, il y a eu plus de roquettes tirées sur Israël depuis le Liban en août qu’à aucun autre moment de la guerre commencée il y a maintenant près d’un an.
Selon ces données, 1 307 roquettes ont été tirées sur Israël en août depuis le front nord, c’est-à-dire le Liban et la Syrie, soit une moyenne d’une quarantaine de projectiles par jour, la plupart en provenance du Liban.
Selon le Shin Bet, il y a eu 1 091 roquettes en juillet, 855 en juin, 1 000 en mai, 744 en avril, 746 en mars, 534 en février et 334 en janvier.
Les chiffres précis d’octobre, novembre et décembre 2023 ne sont pas disponibles, mais ils sont en toute logique bien plus faibles qu’en août de cette année.
En revanche, révèle le rapport du Shin Bet, 116 roquettes seulement ont été tirées sur Israël depuis Gaza le mois dernier.
Le maire de Kiryat Shmona a déploré jeudi que sa ville, située à la frontière nord et en grande partie évacuée, ait été gravement touchée par des roquettes tirées par des terroristes au Liban, et que de nombreuses maisons aient été détruites.
« Malheureusement, chaque jour, il nous faut annoncer à de nouvelles familles qu’elles n’ont plus de maison, des maisons à démolir parfois et reconstruire », explique Avichai Stern au site d’information Ynet.
Il se demande pour quelle raison la vie des habitants du nord a manifestement moins d’importance que celle des habitants du centre du pays, allusion à la frappe préventive de Tsahal, le mois dernier, qui a accompagné les menaces d’attaque du Hezbollah sur la région de Tel Aviv.
« Il faut faire en sorte que les terroristes aient peur de tirer sur Kiryat Shmona », a-t-il déclaré.
Des dizaines de milliers d’habitants des communautés frontalières du nord ont été évacués depuis le début de la guerre et se trouvent hors de chez eux depuis près d’un an. Nombreux sont ceux qui reprochent au gouvernement de ne pas prendre suffisamment de mesures contre le Hezbollah pour leur permettre de rentrer chez eux en toute sécurité.
Jeudi, deux drones présumés lancés depuis le Liban ont été abattus par les défenses aériennes, a annoncé l’armée israélienne, ajoutant que les deux cibles avaient été interceptées au-dessus de l’espace aérien libanais sans entrer en territoire israélien. Un peu plus tard, deux autres drones présumés ont été lancés depuis le Liban en Galilée occidentale. L’armée israélienne a déclaré que l’un d’eux au moins s’était écrasé près de Yaara.
Dans l’après-midi, cinq roquettes ont été tirées depuis le Liban sur la région de Ramot Naftali, certaines d’entre elles ayant été interceptées par les défenses aériennes, a précisé Tsahal.
Après le tir, par le Hezbollah, de plus d’une centaine de roquettes et missiles sur le nord d’Israël mercredi, l’armée israélienne a mené plusieurs frappes aériennes dans le sud-Liban pendant la nuit.
Des avions de chasse ont frappé plus de dix sites de tirs de roquettes du Hezbollah et d’autres infrastructures terroristes, a précisé l’armée israélienne, ajoutant que ces cibles « constituaient une menace pour les civils israéliens ».
Ces frappes ont été menées à Jebbayn, Zawtar ash-Sharqiyah et Ramyeh, dans le sud-Liban, toujours selon Tsahal, qui a ajouté avoir frappé un site du Hezbollah à Cana, dans le sud-Liban, dans l’après-midi.
حز.ب الله يعلن استش.هاد المق.اوم عباس أنيس أيوب (علي الرضا) مواليد عام 1988 من بلدة #سلعا في #جنوب_لبنان pic.twitter.com/ezZuGBaTFP
— جريدة الأخبار – Al-Akhbar (@AlakhbarNews) September 5, 2024
Une frappe israélienne à Kafra, dans le sud-Liban, a également été rapportée jeudi matin par les médias libanais.
Le Hezbollah a par ailleurs annoncé la mort de l’agent Abbas Anis Ayoub, tué « sur la route de Jérusalem », expression consacrée qui désigne ses membres tués par des frappes israéliennes.
Depuis le 8 octobre, c’est presque chaque jour que les forces dirigées par le Hezbollah attaquent les communautés israéliennes et postes militaires situés le long de la frontière, officiellement en signe de solidarité avec Gaza en guerre.
Jusqu’à présent, ces violences dans le nord ont fait 26 victimes civiles côté israélien, auxquelles s’ajoutent vingt soldats et réservistes israéliens morts. Plusieurs attaques ont eu lieu depuis la Syrie, sans faire de blessés.
Le Hezbollah estime à 433 le nombre de ses membres tués par Israël au cours des violences qui se poursuivent, principalement au Liban, mais aussi en Syrie, auxquels s’ajoutent, estime l’AFP, 76 membres d’autres organisations terroristes, un soldat libanais et au moins 132 civils.