50 élus américains demandent à Israël de geler des démolitions à Jérusalem-Est
Environ 300 Palestiniens sont menacés par ces démolitions à Al-Walaja ; les autorités israéliennes affirment que les constructions y sont illégales

Cinquante députés démocrates américains ont écrit au secrétaire d’État américain Antony Blinken le week-end dernier pour demander à Washington d’intervenir en faveur de centaines de Palestiniens menacés de voir leurs maisons démolies dans un village situé partiellement dans le territoire de Jérusalem.
Al-Walaja, une petite ville agricole située à la périphérie sud de Jérusalem, se trouve en partie à l’intérieur de Jérusalem-Est et en partie en Cisjordanie. Bien que les groupes de défense des droits affirment que la formation de la ville date d’avant la création de l’État d’Israël, la plupart des constructions y sont jugées illégales par les autorités israéliennes.
Israël a conquis al-Walaja en même temps que le reste de la Cisjordanie en 1967, et environ un tiers de la ville a été annexé à Jérusalem. Mais les autorités municipales de Jérusalem n’ont jamais publié de plan directeur pour ce « quartier », ce qui rend les habitations illégales.
Des ordres de démolition ont été émis pour au moins 38 maisons à al-Walaja, ce qui risque de priver de logement plus de 300 Palestiniens, selon des groupes de défense des droits civiques. Entre 2016 et 2021, environ 25 structures illégales ont été démolies dans le village, selon l’association de gauche Ir Amim.
« La destruction et le déplacement de cette communauté iraient à l’encontre des valeurs partagées par les États-Unis et Israël, tout en compromettant davantage la sécurité israélienne à long terme, la dignité des Palestiniens et les perspectives de paix », ont écrit les législateurs américains.

Les démolitions de maisons palestiniennes construites illégalement sont devenues une question douloureuse et épineuse dans le conflit israélo-palestinien. Les autorités israéliennes affirment qu’elles démolissent aussi bien des maisons arabes que juives, tandis que les Palestiniens disent qu’Israël ne leur accorde pas les permis nécessaires pour construire légalement.
Les tribunaux israéliens ont tenu de nombreuses audiences sur l’affaire al-Walaja, et les démolitions ont été retardées à plusieurs reprises. Une audience potentiellement décisive devant la Haute cour de justice d’Israël est prévue pour le 30 mars.
La plupart des signataires de la lettre sont des progressistes démocrates de gauche, comme la représentante de la Californie Barbara Lee et la députée du Minnesota Betty McCollum.
« Nous vous demandons de collaborer avec le gouvernement israélien pour mettre immédiatement un terme aux démolitions à al-Walaja et de veiller à ce que les autorités chargées de la planification travaillent avec les résidents palestiniens pour faire avancer un plan de développement équitable qui autorisera officiellement les maisons existantes », ont déclaré les législateurs à Blinken.