6 Allemands d’extrême-gauche arrêtés pour avoir agressé des néo-nazis en Hongrie
Ils sont accusés d'avoir perpétré en février 2023 plusieurs attaques à coup de sprays au poivre ou matraques à Budapest en marge d'un rassemblement d'extrême droite
Le parquet fédéral allemand a annoncé mardi l’arrestation de six extrémistes de gauche soupçonnés d’avoir notamment participé à des agressions contre des néo-nazis en Hongrie en 2023, qui ont fait grand bruit.
Les six jeunes gens, recherchés depuis les faits, se sont rendus aux autorités dans différentes villes d’Allemagne, a précisé le parquet antiterroriste dans un communiqué.
Nele A., Paul M., Paula P., Luca S., Moritz S. et Clara W. sont soupçonnés « d’appartenance à une organisation criminelle » et « de coups et blessures graves » en groupe, trois d’entre eux ayant été mineurs au moment des faits reprochés.
La veille, leurs avocats avaient indiqué qu’ils se livreraient afin d’éviter d’être « condamnés en Hongrie à une peine de prison excessivement longue, pouvant aller jusqu’à 24 ans, dans le cadre d’une procédure pénale qui ne respecte pas les principes de l’État de droit ».
Ils sont accusés d’avoir perpétré en février 2023 plusieurs attaques à coup de sprays au poivre ou matraques à Budapest en marge d’un rassemblement d’extrême droite attirant des participants de l’Europe entière.
Il s’agissait d’un rassemblement connu sous le nom de « Jour de l’Honneur » par lequel les milieux néo-nazis commémorent une tentative infructueuse le 11 février 1945 de l’armée allemande, aidée des SS et de collaborateurs hongrois, de se libérer du siège que menait l’Armée rouge contre Budapest.

(Julian Stähle/picture alliance via Getty Images via JTA)
Les victimes ont subi de multiples contusions au crâne et au torse, des fractures ainsi que diverses blessures à la tête.
Paul M. est par ailleurs accusé d’avoir participé à l’agression d’un propriétaire de restaurant à Eisenach (est) en 2019, lieu supposé de rencontres entre néo-nazis.
Il est soupçonné d’avoir appartenu au groupe d’extrême gauche, dont la meneuse Lina E., une étudiante de Leipzig (est), a été condamnée en 2023 à plusieurs années de prison avec trois autres militants pour des attaques violentes contre des néo-nazis.
Le cas de la militante italienne d’extrême gauche Ilaria Salis, arrêtée pour des violences en marge du rassemblement néo-nazi de Budapest en 2023, avait entraîné des tensions entre l’Italie et la Hongrie.
Lors d’une audience début 2024 devant la justice hongroise, Mme Salis était apparue dans des conditions humiliantes, enchaînée et pieds liés, conduisant Rome à protester.
Elle a été libérée en juin de son assignation à résidence grâce à l’immunité qu’elle a obtenue en étant élue eurodéputée.