7 octobre : Le musée d’art de Tel Aviv expose une collection de Mareva et Arthur Essebag
L'établissement propose trois nouvelles expositions d'art en tout pour aider à panser les blessures du pogrom
Près d’un an après le 7 octobre, date à laquelle sa cour extérieure est devenue la Place des Otages et où ses galeries se sont transformées en espaces de rassemblement pour les survivants et leurs thérapies, le musée d’art de Tel Aviv a ouvert plusieurs expositions sur la façon dont les artistes ont réagi à cette journée funeste.
Les trois nouvelles expositions sont « Tal Mazliach : Décorations de guerre », « Je ne veux pas oublier » de la collection de Mareva et Arthur Essebag, Essebag, le présentateur et producteur français de journaux télévisés plus connu par son simple prénom, Arthur, après le 7 octobre, et des œuvres vidéo du musée mobile Zumu, qui ouvrent leurs portes cette semaine.
« Il y a une tension entre la façon dont nous restons une institution artistique et la façon dont nous accueillons la communauté », a déclaré Tania Coen-Uzzielli, directrice du musée d’art de Tel Aviv, en décrivant les séances hebdomadaires de yoga, d’abord en soutien et maintenant en mémoire de l’otage assassinée Carmel Gat, les groupes de thérapie par l’art et les offices de Kabbalat Shabbat du vendredi après-midi pour l’une des communautés des kibboutzim du Néguev évacués. « Tout cela s’inscrit dans notre réalité. »
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
Devant les portes du musée, on trouve l’exposition « Je ne veux pas oublier », organisée par Marie Shek à partir de la collection du couple français Mareva et Arthur Essebag, qui a rassemblé plus de 100 œuvres d’artistes israéliens après le 7 octobre, en réponse à l’antisémitisme et aux dénégations qui ont suivi le massacre et les atrocités perpétrés par le Hamas.
« Il faudra des générations pour s’en remettre et collectionner des œuvres d’art est un moyen de se souvenir de ce qui s’est passé », a déclaré Arthur, qui s’est exprimé au musée dimanche et qui a régulièrement publié des articles sur Israël et le 7 octobre sur les réseaux sociaux. Il a par ailleurs créé une publicité pour lutter contre l’antisémitisme et qui a été diffusée à grande échelle en juin. L’animateur vit depuis le pogrom sous protection rapprochée en raison des très nombreuses menaces qu’il subit au quotidien.
L’exposition du couple Essebag comprend des œuvres de 25 artistes israéliens, toutes issues de la collection du couple, dont la plupart ont été créées par les artistes participants en réponse au 7 octobre. Les Essebag ont demandé à chaque artiste de choisir une œuvre pour eux, plutôt que de la choisir eux-mêmes.
Il y a « Citrons en temps de guerre », la photographie d’Osnat Ben Dov d’un sac de citrons, prise environ deux semaines après le 7 octobre.
Les œuvres de Ben Dov faisaient partie d’une exposition à la galerie du kibboutz Beeri lorsque celle-ci a été incendiée par des terroristes du Hamas le 7 octobre. Elle a accueilli la galeriste Sophie Berzon Mackie et sa famille dans les semaines qui ont suivi l’évacuation de leur maison du kibboutz Beeri.
Cette photo montre un sac de citrons, oubliés au cours de ces premiers jours terrifiants, a déclaré Ben Dov, qui considère ces fruits comme des survivants, et non comme des simples citrons.
L’œuvre « Post 7 » de Shai Azoulay, réalisée à l’huile sur toile, représente de minuscules empreintes de pouce traversant une vaste étendue de désert, évoquant les victimes de la rave Supernova, ainsi que ses survivants.
« After the Party #5 » de Tsibi Geva est une sombre représentation en gris et noir des atrocités commises par les terroristes du Hamas ce jour-là, tout comme « A Mournful Chorus » de Lihi Turjeman, des oiseaux assis sur un fil téléphonique, tandis que la statue de Sigalit Landau est assise sur un piédestal, une figure assise parmi les crânes de ses proches.
« Tout cela est un peu sombre », a déclaré Arthur en faisant un geste de la main vers les œuvres d’art accrochées dans la galerie, « c’est un endroit où l’on chuchote. Mais si vous prenez le temps de visiter tranquillement, vous trouverez la lumière ».
Il expose également les autres œuvres d’art de sa collection du 7 octobre dans un entrepôt de Jaffa, afin de s’assurer que la jeune génération voit également ces œuvres.
Le musée présente également « Tal Mazliach : Décorations de guerre » le 19 septembre, un regard très personnel de l’artiste sur ce qui lui est arrivé le 7 octobre, alors qu’elle se cachait sous une couverture dans sa chambre blindée du kibboutz Kfar Aza, qui lui sert également d’atelier.
Mazliach, qui est née et a grandi dans le kibboutz et y vit toujours, a passé 20 heures dans sa chambre scellée, jusqu’à ce qu’elle soit sauvée par des membres de l’unité Shaldag de Tsahal.
Les petites toiles carrées, où l’on retrouve les acryliques colorées et chargées qui sont emblématiques du travail de Mazliach, racontent ce qui lui est arrivé ce jour-là, avec des images de soldats, de fusils et de bandeaux du Hamas, de mots et de phrases répétés comme une sorte de mantra.
Ils font également référence aux semaines qui ont suivi le 7 octobre, lorsque Mazliach s’est rendue chez son frère qui vit dans un moshav près d’une autre frontière, celle d’Israël et de la Cisjordanie.
« C’est très spécifique et personnel, c’est ce qu’elle a vécu pendant ce shabbat », a décrit Amit Shemma, commissaire de l’exposition.
À côté de l’exposition Essebag, la galerie du musée accueille l’exposition du musée mobile Zumu, « ’73–’23 : vidéos de salon entre deux guerres », une anthologie de 50 œuvres vidéo créées pendant la guerre du Kippour de 1973 et jusqu’à l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, mettant en lumière les questions qui ont été soulevées et qui subsistent, à l’époque et aujourd’hui.
Les visiteurs sont invités à s’asseoir sur l’un des trois canapés et à passer du temps à regarder des séquences sur les anciens combattants, le syndrome de stress post-traumatique et les sujets et questions spécifiques qui relient les deux catastrophes israéliennes. Le musée organisera également des conférences sur l’exposition Zumu tout au long du mois.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.
Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel